C’est une banalité de dire que Paris est un livre d’histoire.
On peut même rajouter que, comme dans toutes les grandes villes l’Histoire côtoie les anecdotes plus personnelles aux habitants du quartier.
La Place de la Nation en est un haut lieu puisqu’elle fut d’abord baptisée « Place du trône » à l’occasion du mariage de Louis XIV et de Marie-Thérèse d’Autriche mais qui devint vite « Place du trône renversé « à l’occasion de l’installation de la guillotine lors de mouvements populaires
Elle reste majestueuse grâce aux colonnes de Seydoux surmontées des statues de St Louis et de Philippe le Bel, du « triomphe de la République « du sculpteur Daunou et son anneau circulaire de dimensions imposantes.
Notre parcours dans le XIe arrondissement se poursuit par la rue du Faubourg St Antoine bien connue pour ses nombreux ateliers d’ébénistes grands fournisseurs de la cour, et dont la réputation s’étendait même à l’étranger. Le quartier reste un quartier d’artisans, en témoigne la rue des « immeubles industriels » spécialement aménagée et qui compta jusqu’à 230 ateliers.
La rue Guénot nous offre un des premiers exemples d’un immeuble écologique, à récupérateur de chaleur.
En ce mercredi, beaucoup de cris et de bruits autour de ballons ou autres jeux dans les nombreux squares que nous traversons, occasion de commentaires sur les immeubles plus ou moins modernes, petites cités populaires qui les entourent, avec chacun son style et son histoire. Quelques restes de la barrière des maréchaux en ont guidé leur implantation :
Le square Damia, le square Gallé et son gnomon entouré de curieuses sculptures, censées représenter les heures, le square Colbert et le souvenir du Dr Belhomme, aliéniste sous la révolution, dont la clinique servit d’alibi à quelques aristocrates protégés ainsi par leur « folie ».
Il serait trop long de mentionner toutes les personnalités ayant habité ce quartier : d’Alexandre Dumas à Daniel Pennac.
La longue histoire de ce quartier en fait une sorte de catalogue d’architectes pour tester de nouveaux types d’immeubles, comme cette étrange église du « Bon Pasteur » sorte de grotte peinte à fresques.
Les plus grandes célébrités du quartier furent les prisons de sinistre mémoire : la petite Roquette pour les femmes et les jeunes et la Roquette dont il ne reste qu’un porche d’entrée ouvrant sur un jardin devant lequel quelques pavés de dimensions différentes indiquent encore l’emplacement de la guillotine montée à cet endroit à chaque exécution publique.
Pour terminer sur une note plus gaie, peux-ton parler de ce bistrot remarquable par le cep de vigne grimpant le long de sa façade depuis des décennies et où quelques grappes sont cueillies chaque année donnant lieu à quelques réjouissances locales, démarche d’un aveyronnais, monté à Paris avec l’ambition « de faire son beurre avec son pinard ».
Encore Merci à François de partager avec nous ses connaissances et son amour de Paris.
Reportage Photos ICI