Les cinq coupoles de la Cathédrale russe n’ont pas fini d’intriguer les parisiens en modifiant leur paysage, un des plus connu des passagers du Bus72. Bien peu se doutent que c’est le résultat d’une longue histoire, suite des anciennes relations franco-russes, que l’on peut faire remonter à Pierre le Grand, en berne sous Napoléon Ier mais reprises par Alexandre III venu inaugurer « son » pont ! Le culte est lié aux relations culturelles et l’Eglise orthodoxe de la Rue Daru Inaugurée par Napoléon III devient un monument parisien, rendez-vous des russes de Paris. La révolution de 1917 faisant passer l’obédience de Moscou à celle de Constantinople, les fidèles se retrouvent sans église et la construction d’un nouveau lieu de culte devient un projet qui connaîtra bien des vicissitudes et le baromètre des relations franco-russes. Un moment de détente entre Wladimir Poutine et Nicolas Sarkozy, relance le projet d’une nouvelle église, projet qui deviendra une véritable épopée immobilière et architecturale en raison des contraintes imposées par le site inondable, les règlements des Monuments Historiques, et les impératifs cultuels et culturels russes. Ce fut l’œuvre de l’architecte Wil motte. Ainsi naquit la cathédrale de la Sainte Trinité, bénie en 2016 construite en pierre de Bourgogne comme le Trocadéro et l’Opéra, les dômes réalisés avec des matériaux composites de l’industrie aéronautique, l’intérieur respectant les règles de la Sainte Trinité : trois ouvertures, iconostase en trois parties, représentation des trois anges. L’amitié franco-russe se retrouve dans la représentation de Sainte Geneviève avec Olga » mère » de la Russie et de Wladimir accompagné de Saint-Denis. La belle luminosité met en valeur les nombreuses icones dont celle de Notre-Dame de Kazan, et celle de tous les saints du mois. Aucun siège, les fidèles devant circuler selon la liturgie. Les bâtiments annexes comportent un centre culturel proposant de nombreux concerts et expositions ainsi qu’une bibliothèque.

 

 

 

 

 

 

 

Raymond Jian