Paris est un livre d’Histoire et la Bourse du Commerce de Paris en est une preuve supplémentaire.
Ce lieu remarquable présentant la collection d’art moderne de François Pinault, vient de s’ouvrir au public et a fait le but de notre visite de rentrée.
Du Palais de la Reine Catherine de Médicis, lui-même résultat d’une longue suite de résidences royales, ne reste que la colonne astrologique édifiée par Ruggieri comme observatoire.
Dans ce quartier en perpétuelle effervescence, et rapidement voué au commerce, le bâtiment connut bien des propriétaires, des vicissitudes et trouva sa véritable vocation en qualité de Halles au blé. Sa proximité avec la Seine en favorisait l’approvisionnement. Son architecte Camus de Mézières » la conçut circulaire : place ouverte surmontée d’arcades-greniers. Un deuxième étage comportait les bureaux.
Un escalier à double révolution convenait à cette double fonction, le tout suivant une architecture à colonnes fort élégante « à la toscane ». Plus tard, on ajouta une coupole d’abord en bois et verre, surmontée d’une lanterne fort admirée des visiteurs étrangers.
Elle fut plusieurs fois remaniée surtout quand les changements d’activités l’attribuèrent à la chambre de Commerce qui la transforma en Bourse du commerce.
La fondation Pinault, engagea d’énormes travaux mais l’anneau circulaire et la coupole ont été conservés comme les frontons à colonnes surmontées de figures allégoriques.
L’architecte japonais ayant travaillé sur le site vénitien y a coulé un cylindre de béton et réalisé une coursive intérieure permettant la circulation entre les salles.
Le sous-sol prévoit un auditorium pour spectacle ou conférences, une « salle des machines » et une salle de « bruits »
La décoration intérieure a conservé l’immense fresque en toile marouflée tapissant la base de la colonne et représentant le développement du commerce entre les cinq continents encore mal connus. Les pigeons parisiens y jouent un rôle non négligeable.
L’homme moderne, la statue antique, la chaise africaine s’y consument lentement, symboles du temps qui passe et de la disparition progressive des civilisations.