Trouver chaussure à son pied, vivre sur un grand pied, ne pas se laisser marcher sur les pieds …c’est dire l’importance de ce que l’on appelle : soulier, chaussure, escarpin, socques, ballerine, botte et bottine mais aussi tongs etc.
La petite mule dite de Marie-Antoinette à l’origine de cette riche exposition ne pouvait pas la mener très loin et on peut même se demander si cet accessoire aussi raffiné n’était pas un moyen de maintenir les dames dans le confinement de leur salon ou de leur carrosse.
La scénographie de Henri Benqué développe en plus de 500 exemples l’histoire de la marche en Europe et ailleurs, d’adorables bottines de bébé aux converses griffées, en passant par certaines chaussures « cultes » portées par des idoles de l’époque.
Du raffinement des bottines à boutons des années 1900, aux semelles de bois des années de guerre ou marches militaires dans les chaussures de Monsieur Godillot, en passant par les talons rouges de Monsieur et les boucles d’Artois, les chaussons des « petits rats », nous dépassons la culture européenne urbaine ou rurale pour les tortures infligées aux « pieds de lotus », démontrées par les radiographies annexes.
Étonnant, le masochisme ou le fétichisme des bouts pointus et talons aiguilles !
Louboutin et Lynch veulent-ils nous faire marcher ou leurs échasses deviennent-elles un danger public ? Un espace ludique permet de tester son équilibre.
Bien sûr nous pouvons rêver sur le couvre botte de Neil Armstrong et de son empreinte sur la lune mais aussi devant les « bottes de sept lieues » du Petit Poucet ou les pantoufles de « verre » de Cendrillon réalisées par Swarovski. On peut s’étonner devant les « pattes d’ours », le pied de cheval, les sandales en « os », l’imagination est au pouvoir et notre conférencier sait parfaitement la solliciter.