SORTIE DU 12 MAI 2022 A LONG
Le matin visite guidée de la centrale hydro-électrique à 10h30 précises.
Rendez-vous devant la centrale à 10h15.
LA CENTRALE HYDROELECTRIQUE
A la fin du siècle dernier, LONG est l’une des communes les plus riches de France grâce à l’extraction de la tourbe.
Le Conseil municipal, voulant offrir aux habitants les dernières technologies, demande à monsieur de Rouvroy, maire de LONG, d’étudier la possibilité d’apporter l’eau et l’électricité aux habitants.
A la suite du rapport de l’ingénieur des Mines, l’édification d’une usine hydroélectrique est décidée en 1901. C’est donc par la vente de tourbages (véritable mine d’or à l’époque) que la dépense sera couverte ainsi que par les abonnements pour la fourniture de l’eau et de l’électricité.
Le bâtiment est construit par les artisans du village (on y trouve les noms bien connus de MACHY, PRUVOST, DANTEN, VAUCHELLE). Elle repose sur une ceinture de pieux en hêtre long de 8 à 12 mètre) enfoncés dans le sol.
Cet édifice ne comporte au rez-de-chaussée qu’une seule pièce éclairée par sept grandes baies, et dans laquelle sont réunies toutes les machines. Seule la partie centrale qui représente le tiers de la surface totale est rehaussée d’un étage qui abritait le logement du mécanicien. Cette partie centrale ainsi que les deux autres tiers sont coiffés de toits identiques à quatre pans recouverts de tuiles rouges. Cette disposition est d’un heureux effet et présente un ensemble harmonieux que l’on peut admirer de loin sur la droite en entrant dans LONG en venant du Catelet.
Rien n’a bougé aujourd’hui, pas une fissure, cela montre la compétence et la conscience professionnelle de nos aïeux.
Le devis de distribution d’eau est fourni par monsieur LOUCKE, ingénieur constructeur de Boulogne-sur-Mer et les appareils moteurs sont fournis par les Etablissements Daydé et Pillé formant la Compagnie Générale d’Electricité de Creil.
L’inauguration de l’usine eut lieu le Dimanche 7 Juin 1903 et donna lieu à une grande fête.
Ainsi au début de ce siècle, LONG donnait à ses habitants un confort que bien des Communes lui enviaient… Il leur faudra attendre de nombreuses années encore et s’é clairer avec des lampes à pétrole…
L’usine fournissait un courant continu 110 VOLTS. L’électricité était fournie du 1 mars au 31 octobre de une heure avant le coucher du soleil jusqu’à minuit et du 1 novembre au 28 février le matin de 6 h jusqu’à une heure après le lever du soleil et le soir depuis une heure avant le coucher du soleil jusqu’à 23 heures.
A cette époque l’électricité ne servait en grande partie que pour s’éclairer.
Une chute d’eau haute de 1 mètre 28 actionnait, dans des chambres d’eau situées sous le plancher, deux turbines horizontales, à axe verticale et nids d’abeille, qui déployaient une force motrice de 130 chevaux avec un débit de 8 m3 par seconde.
Un régulateur à boules permettait de fournir un courant continu de 110 volts grâce notamment à cette cloche qui recouvrait plus ou moins la turbine et régulait ainsi sa vitesse.
En 1928, on ajouta une troisième turbine, plus petite mais déjà bien plus productive. Le régulateur était à huile alors que pour les deux autres ils étaient à boules.
Les génératrices ont pour caractéristique : 167 ampères – 120 volts – 20 kw – 570tour/minute.
Une de ces machines servait également à alimenter une station de pompage pour l’alimentation en eau potable du village. Les habitants avaient donc la lampe au plafond et le robinet d’eau courante dans la maison.
Rapidement la commune fournit le courant au Catelet, son annexe, et en 1912, elle alimente Villers-sous-Ailly et Cocquerel.
Au fur et à mesure des années, les besoins devenaient différents, les agriculteurs se modernisaient, les habitants achetaient des appareils électroménagers d’ailleurs très difficiles à trouver puisque le courant fourni était du continu.
1961 fut une année difficile, on acheta un moteur diesel de 36 KW, le matériel vieillissait… les années suivantes la chute fréquente de la tension obligea le Conseil Municipal à envisager son rattachement à E.D.F.
En 1966 , il plut énormément, ce qui fit monter les eaux et empêcha les turbines de tourner, le niveau de la chute n’était plus assez important. La rue de la chasse à vaches était complètement inondée.
Le Conseil municipal décida, contraint et forcé, en 1968, de se rattacher au réseau électrique d’E.D.F.
Long fut d’ailleurs le premier village de France a être équipé totalement en « compteurs bleus ». E.D.F changea gratuitement le peu d’appareils électriques que possédaient les habitants et ce gratuitement et vous savez que tout ce qui est gratuit est « toujours bon à prendre ». On vit alors une transformation de la vie de tous les jours. Rasoirs électriques, réfrigérateurs, télévisions firent leur apparition et les enfants firent la connaissance de « Zorro » et de biens d’autres idoles dans la petite boite à images…
La première facture fut tout de même difficile à accepter mais le progrès était là… alors…
Cette usine a fourni l’eau jusqu’en 1974.
Si au début du siècle LONG était très à la pointe du progrès, en 1968 nous avions pris bien du retard.
La centrale hydroélectrique, comme elle est appelée aujourd’hui est classée Monument historique « témoin de son temps » depuis décembre 1984.
Avec l’aide des Monuments historiques les machines ont été réparées. En partenariat avec l’Office du tourisme et E.D.F, la commune en a fait un écomusée.
Dans ce décor digne du monde de Jules Verne, les visites sont donc possibles, vous pourrez être acteur pour sa mise en marche et vivre ce moment merveilleux du filament qui rougit et qui donne la lumière…
