Le 18 Octobre 2022, nous étions 13 à l’avoir visité à Lyon. C’est aussi une cinémathèque, un centre de documentation, un lieu de conservation et un lieu de mémoire.

Claude-Antoine Lumière est le fils de Nicolas, vigneron et de Louise, sage-femme.

D’abord menuisier, puis apprenti peintre il est formé à l’aquarelle.

En 1862 il embrasse la profession de photographe.

Auguste naît en 1862 et Louis en 1864. En 1870 naît Jeanne et la famille s’installe à Lyon. Puis Juliette naît en 1874. Auguste et Louis font leur école à la Martinière.

C’est en 1883 que l’usine Lumière est fondée par Antoine Lumière et ses 2 fils, Louis et Auguste, dans le quartier rural Monplaisir. Le quartier actuel de Monplaisir était à la fin du 19ème entièrement occupé par la société Lumière.

Antoine et ses fils y avaient construit leurs demeures, à une époque où la bourgeoisie restait en centre-ville. Les habitants de Monplaisir l’appelaient le « Château Lumière », majestueuse résidence de plus de 2000 m2. Ultime création architecturale d’Antoine Lumière, qui avait coutume d’édifier des demeures imposantes, la Villa fut inaugurée en 1902. Antoine considérait sa villa comme le chef-d’œuvre d’une passion d’architecte amateur. De style art nouveau, elle fut réalisée à partir de matériaux nobles et était une des premières à Lyon à posséder le chauffage central et une charpente métallique recouverte de tuiles vernissées.

Il l’habita jusqu’à sa mort en 1911.

Usine et résidences s’étendaient de la place actuelle Ambroise Courtois jusqu’à la rue Villar. L’usine occupait 6000 m2 et employait 260 ouvriers en 1895. Peu à peu leur usine photographique se développa, créant un véritable Quartier Lumière.

Aujourd’hui il ne reste que la villa Antoine et la sortie des usines, dite « Hangar du 1er film ».

De nombreux inventeurs se sont efforcés de reproduire la réalité en images, de plus en plus précises, de plus en plus rapidement capturées. Les Lumière s’inscrivent dans cette démarche. En 1881, à l’âge de 17 ans, Louis Lumière met au point une plaque photographique instantanée prête à l‘emploi. Grace à ces plaques, dites « plaques bleues » en référence aux boites dans lesquelles elles étaient vendues à l ‘époque, les Lumière font rapidement fortune.

La fabrication et la vente de plaques de verre, et des produits qui vont avec, réalisent un chiffre d’affaires de + de 3 millions de francs (500 000 €).

En 1894, la « Lyonnaise » = machine à coudre : son mécanisme avec « pied-de-biche » permet de faire successivement avancer et s’immobiliser du tissu. Louis Lumière s’en inspira pour la conception du mécanisme d’avance intermittente de la pellicule dans le cinématographe dans lequel il adaptera une caméra excentrique. Ce système sera breveté en février 1895. Des essais sur bandes papier sensibilisé ont été réalisés avec le prototype n°1, annoncé dans l’article du Lyon Républicain de décembre 1894, 2 mois après l’arrivée du kinétoscope en France.

Le cinématographe a été inventé en 1895 par Louis. Le 1er appareil de série est historique car il assura la 1ère projection publique et payante, au grand café à Paris en décembre 1895.

En 1903, Louis Lumière met au point la plaque autochrome, procédé de photographie en couleurs.

Au cours de leur vie, les frères Lumière ont déposé près de 200 brevets dans des domaines très divers. Leurs recherches en dehors du cinéma et de la photographie, témoignent de leur génie créatif.

Auguste, passionné de médecine, invente le Tulle Gras, compresse non adhérente qui permet de soigner les brûlures. Il fonde également une revue médicale ainsi que des laboratoires pharmaceutiques.

Louis, présente pendant la 1ère guerre Mondiale, une main pince articulée à la place d’un membre amputé qui permet aux blessés de retrouver une autonomie. Il invente aussi un diaphragme pour remplacer le pavillon métallique des phonographes.

Ces nombreuses inventions ont valu à Auguste d’être correspondant à l’Académie de médecine et à Louis d’être reçu à l’académie des sciences en 1919  en reconnaissance de ses travaux sur la chimie photographique (et grand Croix de la légion d’Honneur.

Noel Drapier