Aujourd’hui, nous vous parlons de Maupassant et plus particulièrement du «Horla», quand la nouvelle se fait fantastique !

On le connait pour ses romans : Une vie, Bel ami, Pierre et Jean et il est également l’auteur d’environ trois cents nouvelles. Parmi les plus connues on peut citer « Une partie de campagne », « Miss Harriet », « Le rosier de madame Husson »…

On le sait, Maupassant aima beaucoup les femmes, nombreuses sont ses nouvelles qui leur rendent hommage. On se souvient de Boule de Suif, héroïne sacrifiée, de Mouche, maîtresse de cinq hommes, qui, le jour où elle est enceinte, se félicitent de cette paternité partagée, de la  comtesse de Mascaret, lasse d’un mari qui n’a jamais vu en elle qu’une « jument poulinière », et dont la revanche sera de lui faire croire qu’un de ses enfants n’est pas de lui… Au gré de ses nouvelles, si les histoires changent, le destin des femmes reste invariablement sombre, sans illusion. Ces nouvelles sont également pour  Maupassant, l’occasion de décrire les rouages de la société du dix-neuvième siècle.

Vers la fin de sa vie, apparaissent les premiers symptômes de la maladie, l’athlète robuste et gai, amoureux du grand air et des sports nautiques, qui partageait sa vie entre Etretat et les bords de Seine connait alors des épisodes de noire dépression. La drogue et le travail harassant concourent également à dégrader sa santé.

C’est dans ce contexte qu’est écrit « Le Horla », qui prend la forme d’un journal intime. Avec cette nouvelle fantastique, Maupassant nous propose une plongée en apnée dans un huis clos, emprunt du désarroi grandissant  d’un narrateur poursuivi par une créature invisible, dont il ne sait si elle est réelle ou le résultat d’un trouble psychiatrique

Le narrateur cherchera par tous les moyens à se débarrasser de cette créature qu’il a lui-même nommée « Le Horla ». Mais avant cela, il lui faudra passer par tous les états d’une déchéance progressive. Personnage autodestructeur et torturé, il sombrera doucement dans la démence, en connaissant divers états tels que le doute, la paranoïa, l’angoisse, les hallucinations. Toute la force de ce récit réside dans la faculté de Maupassant à nous faire glisser du réel au fantastique sans que nous y prenions garde et par un procédé d’aller-retour. Par exemple, lorsque le narrateur se demande s’il est devenu fou, il trouve dans son observation de la réalité de quoi se rassurer, puis le doute revient, mais il est de nouveau chassé etc.  La frontière entre réalité et fantastique devient poreuse, floue et cela créée le trouble… Il ne se passe que quelques jours entre la première vision paisible, en mai, d’un trois mats brésilien ancré sur la Seine et aperçu par la fenêtre du narrateur, et la dernière, épouvantable des premiers jours de septembre…Ces quelques jours font basculer le narrateur de la mélancolie à la terreur…

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