Bon, restons modestes, en attendant d’approfondir nos talents de « romanciers », nous vous proposons de découvrir le choix de nos lectrices et leurs coups de cœur durant ces longs mois d’hiver assez froids, passés au coin du feu, avec en prime de la neige pour décorer nos paysages ….

Vous ne trouvez pas que c’est plus poétique ainsi exprimé, que de dire : durant ces longs mois d’hiver où nous étions tous confinés, coincés au coin du feu par un couvre-feu …. en attendant le printemps, les vacances du virus et notre vaccination …

Que voulez-vous c’est notre côté « fleur bleue et optimiste », allez passons aux choses sérieuses :

 

 

 

Coups de cœur de nos lectrices :

 

Le cercle des derniers libraires de Sylvie Baron :

« Un tueur en série s’en prend aux libraires auvergnats ! Adrien Darcy, reporter au journal La Montagne, plus féru de sport que de lecture, n’est pas emballé lorsque son rédacteur en chef lui confie cette affaire singulière. Il doit partir enquêter aux quatre coins de sa région pour élucider le mystère des libraires morts ces trois derniers mois. Le voici donc en route pour Saint-Flour, où il doit rencontrer Emma, la jeune et charmante libraire de la ville. Cette passionnée de littérature, charmée par le nom prédestiné de son interlocuteur, pourrait bien détenir des infos capitales sur l’affaire. C’est elle qui a fondé le Cercle des derniers libraires. Une association dont les membres périssent les uns après les autres à dates fixes. Ensemble, Adrien et Emma font cause commune pour lever le voile sur l’identité du tueur en série.

Comme si le métier de libraire n’était pas assez difficile par les temps qui courent, voilà que Sylvie Baron a l’idée de lancer un tueur en série sur les talons de ces amoureux des livres ! Une idée jubilatoire pour n’importe quel lecteur passionné. A mi-chemin entre le thriller et l’enquête policière ancrée dans un terroir à taille humaine, où les personnages sont hauts en couleur, où l’ambiance est chaleureuse, tel est Le Cercle des derniers libraires. Il ne manquera pas de vous embarquer dans une enquête palpitante. Mais attention : à la fin, vous ne verrez plus vos libraires comme avant ! »

 

Salina– les trois exils de Laurent Gaudé :

« Salina est d’abord une pièce de théâtre. Son auteur, Laurent Gaudé, plus de douze après, décide de la transformer en un roman, un conte épique sous-titré les trois exils. Malaka, un des fils de Salina, accompagne sa mère pour son dernier voyage et est chargé de faire le récit de sa vie, la vie de cette femme salée“, la femme aux 3 exils et aux 3 fils. Mais comment raconter la vie d’une mère ? Par la bouche de Malaka, Laurent Gaudé sait raconter une tragédie, sait vous emporter dans un tourbillon de sentiments puissants : désespoir, violence, haine, vengeance. Comment sortir du cycle de la vengeance ? Écoutez Malaka… »

Voici son histoire :

« Salina, l’enfant de sel, petite étrangère venue d’on ne sait où, a été adoptée par le clan Djimba. Elle aime Kano, mais est contrainte d’épouser Saro. Brutalisée et humiliée, Salina refuse de se soumettre. Lorsque son mari meurt, Salina croit qu’elle va enfin connaître le bonheur… Mais ses espoirs se brisent rapidement. Elle ne se laisse alors plus mener que par la haine et l’esprit de vengeance, jusqu’à ce qu’une jeune femme lui apporte l’apaisement final. »

Nota :

Cette pièce contemporaine, construite sous forme de triptyque, ouvre l’espace de la tragédie antique à d’autres univers.

En réécrivant certains mythes, en variant les formes dramatiques et en mêlant les genres, elle permet aux élèves d’aborder le théâtre et ses représentations et de découvrir l’originalité d’une écriture actuelle, forte et poétique. »

 

Les sept mariages d’Edgar et Ludmilla de Jean- Christophe Rufin :

Extrait 🙁 note de l’auteur page 10)

« Si je devais tirer une conclusion de leur vie, et il est singulier de le faire avant de la raconter, je dirais que malgré les chutes et les épreuves, indépendamment des succès et de la gloire éphémère, ce fut d’abord, et peut-être seulement, un voyage enchanté dans leur siècle. Il faut voir leur existence comme une sorte de parcours mozartien, aussi peu sérieux qu’on peut l’être quand on est convaincu que la vie est une tragédie. Et qu’il faut la jouer en riant. »

« Sept fois ils se sont dit oui. Dans des consulats obscurs, des mairies de quartier, des grandes cathédrales ou des chapelles du bout du monde. Tantôt pieds nus, tantôt en grand équipage. Il leur est même arrivé d’oublier les alliances. Sept fois, ils se sont engagés. Et six fois, l’éloignement, la séparation, le divorce… Edgar et Ludmilla… Le mariage sans fin d’un aventurier charmeur, un brin escroc, et d’une exilée un peu « perchée », devenue une sublime cantatrice acclamée sur toutes les scènes d’opéra du monde. Pour eux, c’était en somme : « ni avec toi, ni sans toi ». A cause de cette impossibilité, ils ont inventé une autre manière de s’aimer. Pour tenter de percer leur mystère, je les ai suivis partout, de Russie jusqu’en Amérique, du Maroc à l’Afrique du Sud. J’ai consulté les archives et reconstitué les étapes de leur vie pendant un demi-siècle palpitant, de l’après-guerre jusqu’aux années 2000. Surtout, je suis le seul à avoir recueilli leurs confidences, au point de savoir à peu près tout sur eux. Parfois, je me demande même s’ils existeraient sans moi », Jean-Christophe Rufin. »

 

La chambre 128 ce Cathy Bonidan :

« Un roman peut parfois changer une vie.
Qui n’a pas rêvé de voir survenir un petit grain de sel romanesque dans sa vie ? Un peu de merveilleux pour secouer la routine et oublier les ennuis de bureau ?

Quand Anne-Lise réserve la chambre 128 de l’hôtel Beau Rivage pour de courtes vacances en Bretagne, elle ne sait pas encore que ce séjour va transformer son existence.
Dans la table de chevet, elle découvre un manuscrit sur lequel figure juste une adresse où elle décide de le réexpédier.

Retrouvera-t-elle son auteur ? La réponse, qui lui parvient quelques jours plus tard, la stupéfait…
Au point qu’Anne-Lise va tenter de remonter la trace de tous ceux qui ont eu ce livre entre les mains. Chemin faisant, elle va exhumer histoires d’amour et secrets intimes. Pour finalement peut-être se créer une nouvelle famille… »

« Ce roman épistolaire est très bien ficelé et nous entraine au croisement de plusieurs vies, parfois brisée, mais qui ont fait de leurs acteurs, ce qu’ils sont aujourd’hui. »

A noter : Cathy Bonidan est institutrice près de Vannes. Son premier roman, « Le parfum de l’hellébore, a reçu 11 prix littéraires.

 

L’étrangère de Valérie Toranian :

« — Raconte-moi précisément ce qui s’est passé dans les convois…
— Plus tard…
Je rêve de recueillir cette histoire qui est aussi la mienne et elle s’y oppose comme une gamine butée.
— Quand plus tard ?
— Quand tu auras eu ton bébé. »
Aravni garde farouchement le silence sur son passé. Sa petite-fille, Valérie, aimerait pourtant qu’elle lui raconte son histoire, l’Arménie, Alep, Constantinople et Marseille. Dans ce récit qui traverse le siècle, elle écrit le roman de la vie, ou plutôt des vies d’Aravni : de la toute jeune fille fuyant le génocide arménien en 1915 jusqu’à la grand-mère aussi aimante qu’intransigeante qu’elle est devenue, elle donne à son existence percutée par l’Histoire une dimension universelle et rend hommage à cette grand-mère « étrangère » de la plus belle façon qui soit.

Valérie Toranian est née en 1962. Ancienne directrice de «  Elle », elle est aujourd’hui directrice de La Revue des deux mondes. L’Étrangère est son premier roman. »

 

Maison Zeidawi d’Olga Lossky :

« Evelyne, ancienne paysanne, a vécu dans la maison Zeidawi, qui domine le port de Beyrouth. Mais les bouleversements de l’histoire ont transformé le lieu prestigieux en théâtre de drames intimes. Lorsque Fouad, l’un de ses héritiers, vient signer la vente de la maison, il découvre le pays de ses ancêtres et se lance dans une quête intérieure dont il sort métamorphosé.

« Olga Lassly construit une saga palpitante et pleine de rebondissements autour de la personnalité de femmes puissantes et charismatiques, Evelyne et Nelly. Les événements sanglants qui ont baigné le Liban se joignent à l’histoire familiale dans leur réalisme mais sans insistance. Se dégage de ces pages le parfum entêtant du Liban, de sa générosité, de son charme et la quête de Fouad rythme ce récit habilement tissé où il est question de secret de famille et de transmission.

Elle nous mène des montagnes du Metn à la fébrilité des rues de Beyrouth en perpétuelle mutation et aux somptueux paysages de Byblos. À travers ces portraits des femmes Zeidawi, fortes, courageuses, rebelles, elle raconte la métamorphose d’un homme, sa renaissance. »

 

Tango de la vieille garde d’Arturo Perez Reverte :

« Le tango de la vieille garde est un roman d’aventures rétro, dans lequel sont réunis tous les ingrédients du genre : sexe, passion, glamour (évocation des transatlantiques, des robes du soir et des fracs,) espionnage, trahisons. Comme souvent chez Pérez-Reverte, c’est l’homme qui perd.
Comme dans le tango, on avance et on recule, un pas en avant, deux en arrière, avec des « cortes » (arrêts brusques du danseur) qui font basculer l’action du présent au passé ou le contraire, dans un même chapitre. Le procédé, systématique, peut agacer, mais il se révèle très efficace car le lecteur avance sur plusieurs fronts à la fois et son appétit est doublement aiguisé.

L’intrigue est impeccable comme le pli du pantalon de Max ou sa façon d’allumer ses cigarettes Abdul Pacha, l’insertion de la fiction dans une réalité historique précise, très réussie.

L’auteur renoue avec sa passion pour les échecs qui avait fait le succès de son premier livre Le tableau du maître flamand et que l’on retrouve aussi dans Cadix ou la diagonale du fou, peut-être son chef-d’œuvre.

On peut s’embarquer sans risque dans cette histoire au long cours, qui réserve de jolies surprises et un vrai plaisir de lecture, pas seulement aux amateurs de tango.

 

La maison aux orangers Claire Hajaj :

« L’amour peut-il grandir là où la haine a été semée ?
Jaffa, Palestine, 1948. Salim attend impatiemment le jour de ses huit ans. Enfin, il va pouvoir accompagner son père pour la cueillette des oranges, symbole du passage à l’âge adulte. Mais il n’aura jamais cette joie : la guerre israélo-arabe débute et sa famille est obligée de fuir en laissant derrière elle la maison et les orangers.
Sunderland, Angleterre, 1959 : Judith, douze ans, doit préparer sa bat-mitsvah. Elle voudrait pourtant oublier son prénom trop connoté, le poids écrasant du passé familial hanté par les pogroms russes et les camps allemands, et se jette à corps perdu dans la natation.
Londres, swinging sixties : Lorsque leurs chemins se croisent, Judith et Salim tombent follement amoureux. Comment réussir à imposer leur histoire? Parviendront-ils à faire fi du poids du passé et à surmonter les embûches qui les attendent ? »

 

Le monde du vivant de Florent Marchet :

« Cet été là, Solène a treize ans et elle déteste son père. Jérôme a obligé sa famille à s’installer à la campagne pour réaliser son rêve : devenir propriétaire d’une ferme. Cet ancien ingénieur, lui, est fier de sa nouvelle vie : au plus proche de l’écosystème, les mains dans la terre à planter des haricots et des tomates de saison, l’œil à veiller sur la traite de ses vaches. Mais les temps se durcissent, et la désillusion grignote son esprit.
Alors que les moissons approchent, sa femme Marion, voulant l’aider, se blesse avec une machine agricole et immobilisée. Théo, un « wooffeur » (aide agricole biologique) de vingt-quatre ans, vient seconder Jérôme ; il n’est pas sans charme, il n’est pas sans radicalité non plus. Avec sa présence c’est tout l’équilibre familial qui est chamboulé.
Avec la fin du collège, Solène découvre la sexualité, son langage amoureux, sa légèreté, ses bouderies, ses audaces. En ce mois de juillet, la vie va s’embraser.

Un premier roman virtuose, mené par une écriture visuelle qui joue sur les émotions amoureuses, la solitude de l’existence, sa beauté aussi. Une forme de suspens saisit cette campagne où il fait trop chaud, où les corps sont trop moites, où les gestes sont maladroits et où les malentendus vont croissant, jusqu’au final. »

« Telle est l’amorce de ce premier roman qui regarde le monde contemporain droit dans les yeux. Un premier roman écrit par Florent Marchet, auteur compositeur et interprète qui, depuis près de 15 ans, qui a sorti 5 albums solo, 2 albums avec le groupe Frère Animal et une dizaine de musiques de films.

Florent Marchet est également un fidèle compagnon d’écrivains. En effet, depuis 2004, il a créé un grand nombre de lectures musicales, mêlant des extraits de roman à ses propres compositions. Il a donc régulièrement partagé la scène avec son fidèle partenaire Arnaud Cathrine, mais également avec Serge Joncour, Nicolas Mathieu, Laura Kasischke, Catherine Cusset, Olivier Adam, Justine Levy…

On savait Florent Marchet auteur-compositeur et interprète. On lui connaissait une écriture aussi poétique qu’au plus long cours (que ce soit sur ses albums ou au sein du groupe Frère Animal). Le voici à proprement parler romancier. Et ça lui va si bien. »

 

Les funambules de Mohammed AISSAOUI :

Mohammed Aïssaoui a choisi de nous entraîner à la découverte des bénévoles et du fonctionnement des organismes associatifs.

« Là-bas » et « ici ». On ne mesure pas toujours la fracture identitaire qui repose dans cette distinction, parfois traversée par les mers. S’il y a un fil tendu, il est là, entre ces deux rives, ces deux pays, ces deux villages, ces deux quartiers… Ou ces deux vies. Et l’homme qui nous parle dans le livre de Mohammed Aïssaoui, Les Funambules, tente de garder l’équilibre entre ce « là-bas » et cet « ici » que chantaient jadis, comme une espèce de fado du Maghreb, les chanteurs de l’exil.

Kateb est un biographe pour anonymes qui se lance dans une quête amoureuse pour retrouver Nadia, celle qu’il a aimée plus jeune, sans jamais avoir trouvé la force de le lui dire. Pour la retrouver autant que pour revisiter sa propre histoire, il va à la rencontre de bénévoles associatifs et de personnes démunies. Ce livre est leur médaille. Les funambules, ce sont eux ; c’est lui, aussi, Kateb. Et les vents soufflent fort. (Le Point) »

Avis de notre lectrice : très bon livre sur l’amour des humains parmi les plus démunis.

 

10 minutes et 38 secondes dans ce monde étrange d’ Elif Shafax :

« Et si notre esprit fonctionnait encore quelques instants après notre mort biologique ? 10 minutes et 38 secondes exactement. C’est ce qui arrive à Leila, jeune prostituée brutalement assassinée dans une rue d’Istanbul. En attendant que l’on retrouve son corps, jeté par ses meurtriers dans une poubelle, ces quelques précieuses minutes sont pour elle l’occasion de se remémorer tous les événements qui l’ont conduite d’Anatolie jusqu’aux quartiers les plus mal famés de la ville. C’est ainsi que la romancière Elif Shafak retrace le parcours de cette jeune fille de bonne famille dont le destin a basculé et qu’elle nous raconte, à travers elle, l’histoire de tant d’autres femmes dans la Turquie d’aujourd’hui. L’auteure de La Bâtarde d’Istanbul et de Trois filles d’Ève excelle comme jamais dans le portrait de ces figures féminines « indésirables », reléguées aux marges de la société. »

Note de notre lectrice : histoire de nombreuses femmes dans la Turquie d’aujourd’hui – j’ai beaucoup aimé ce livre.

 

Une affaire de famille d’Hirokazu Kore-Eda :

« Au retour d’une expédition de vol à l’étalage avec son fils, Osamu recueille dans la rue une petite fille qui semble livrée à elle-même et qui lutte pour survivre dans le froid glacial. D’abord réticente à l’idée d’abriter l’enfant, la femme d’Osamu accepte de s’occuper d’elle lorsqu’elle comprend que ses parents la maltraitent.
Malgré leur pauvreté, les membres de cette famille semblent vivre heureux, jusqu’à ce qu’un événement inattendu ne révèle leurs secrets les plus terribles… »

Récompensé par la prestigieuse Palme d’or du Festival de Cannes 2018, Hirokazu Kore-eda a éprouvé le besoin de mettre en mots le scénario de son film. Nous y découvrons une famille japonaise un brin atypique ce qui ne plait pas à certains japonais …

« Par petites touches, avec légèreté et délicatesse, nous découvrons cette famille Un couple, un puis deux enfants, une aïeule, une soeur, quoi de plus naturel mais est-ce le cas? Pas de jugement porté, juste une narration pleine de tendresse pour les acteurs de ce drame. Un roman plein de douceur, de mélancolie, de résignation et d’espoir. »

Note de notre lectrice : un livre surprenant et attachant qui m’a beaucoup plu.

 

Plus jamais sans toi Louna » de Sabrina et Yoan Bombarda :

« C’est l’histoire d’une mère et d’un père qu’on a soupçonnés à tort d’avoir gravement maltraité leur petite fille, Louna.

C’est le récit d’une descente aux enfers de quatre ans après qu’on leur a retiré Louna pour la placer en famille d’accueil.

C’est le témoignage de leur combat contre les juges, les services sociaux et le corps médical pour être lavés de cette insupportable accusation.

Avec leur décision d’aller reprendre leur petite fille contre les diktats de l’institution. C’est une injustice à laquelle chacun peut être confronté, quand le système devient défaillant et pervers.

Ce livre, Sabrina et Yoan Bombarde l’ont écrit pour que ce genre d’erreur judiciaire ne se reproduise plus. Pour que leur calvaire serve de jurisprudence. Et pour que Louna, enfin, sache combien ils se sont battus pour elle. »

Note de notre lectrice : moyen mais sujet grave abordé qui peut arriver à n’importe quelle personne.

 

Le chasseur d’âmes de Mickaël White :

« Superbe roman épique qui se déroule peu de temps avant la guerre de Sécession, la plus terrible des guerres américaines parce que fratricide: les Yankees contre les Sudistes.

Dans Le chasseur d’âmes, nous n’y sommes pas encore mais elle se profile dans ce mépris viscéral des Blancs du Sud, dans leur arrogance, leur orgueil et leur honneur; cet honneur auquel ne croit pas Augustus Cain le bien nommé, fils d’un planteur qui nourrissait des ambitions pour lui. « Qui nourrissait »…l’imparfait s’impose car notre héros a tourné les talons devant la vie qui l’attendait: une vie morne, terne, bien loin de ses rêves de liberté, d’évasion, une vie rivée à cette terre qui ne lui dit rien. Mais Cain possède un don rare, précieux qui le fait rechercher par tous les riches propriétaires de Richmond et de ses environs: c’est un remarquable chasseur qui connaît parfaitement les moindres recoins, les moindres buissons. C’est un homme patient et discret, qualités appréciées par les propriétaires d’esclaves rebelles, qui, un beau jour, décident d’en finir avec cette vie en rejoignant les contrées nordiques abolitionnistes. La visite d’Eberly, un riche planteur abject, va modifier la trajectoire de son destin. Rosetta la belle esclave et Henry ont fui le domaine. Cain s’engage à les retrouver et à les ramener contre espèces sonnantes et trébuchantes. Commence alors une odyssée dans les paysages grandioses du nord des Etats-Unis; des paysages battus par le vent, accablés par le soleil. L’auteur restitue de manière précise cette nature à la fois luxuriante et redoutable. Ces espaces uniques participent grandement au plaisir de lire car Michael White nous les décrit avec talent, comme s’il les avait parcourus lui-même. Cain, lui, tout en cheminant vers celle qu’il va tant aimer, chemine en lui-même. Classique. Tout en progressant dans des contrées souvent hostiles, Cain se transforme, s’interroge, fait le bilan de sa vie. Le chasseur d’âmes est bien une odyssée personnelle.

Les personnages sont tous d’une remarquable densité, d’une humanité médiocre. Aucun n’est un héros en ces temps troublés par le fanatisme des uns et des autres, le fanatisme des abolitionnistes et celui des propriétaires du Sud qui s’arc-boutent sur leurs privilèges. L’époque est cruelle, barbare. Michael White ne dissimule rien de la barbarie de l’esclavage, de cette époque où la vie d’un Noir ne valait strictement rien. Certains personnages du roman sont des hommes sans foi ni loi. Cain, lui, hésite entre lâcheté et honneur, tente de fuir ses responsabilités, sa conscience tourmentée de chasseur d’âmes. Mais Rosetta veille à lui rappeler ce qu’il est. Il s’agit bien du Far West dans toute sa sauvagerie, sa loi de la jungle même si l’histoire se déroule dans une autre partie des Etats-Unis. Pour adoucir cette âpreté, une histoire d’amour fulgurante, incandescente entre la proie et le chasseur, entre Cain et Rosetta. Rien de mièvre cependant. »

Un très beau roman sur l’Amérique d’avant la guerre de Sécession. Du roman épique comme on les aime.

Note de notre lectrice : très bon livre

 

Mille femmes blanches de Jim Fergus :

« En 1874, à Washington, le président Grant accepte la proposition incroyable du chef indien Little Wolf : troquer mille femmes blanches contre chevaux et bisons pour favoriser l’intégration du peuple indien. Si quelques femmes se portent volontaires, la plupart viennent en réalité des pénitenciers et des asiles… l’une d’elles, May Dodd, apprend sa nouvelle vie de squaw et les rites des Indiens. Mariée à un puissant guerrier, elle découvre les combats violents entre tribus et les ravages provoqués par l’alcool. Aux côtés de femmes de toutes origines, elle assiste à l’agonie de son peuple d’adoption… »

Résumé :

Publié en 1998, il s’agit du premier roman de l’américain Jim Fergus qui retrace le destin de May, une jeune femme qui, dans les années 1870, est envoyée dans les plaines de l’Ouest des Etats-Unis pour épouser le chef d’une tribu cheyenne dans le cadre d’un programme visant à favoriser l’assimilation des Indiens d’Amérique au sein de la société blanche grâce à des mariages entre les deux communautés.

Rejetée par sa famille après avoir eu des enfants hors mariage, May se porte volontaire pour échapper à l’asile où elle est enfermée pour ses « péchés ». Bien qu’initialement effrayée par les coutumes « barbares » des tribus autochtones, elle s’accoutume progressivement à la vie en pleine nature et apprend à respecter et la culture des Indiens d’Amérique.Son périple est d’ailleurs collectif autant qu’individuel et les autres « mariées blanches » offrent une galerie de portraits hauts en couleur, de Martha, l’artiste qui dessine des oiseaux à Sarah, une jeune muette qui apprend à parler la langue cheyenne, en passant par Phemie l’Afro-Américaine qui devient guerrière, refusant toute forme d’esclavage et de domination.

May, la narratrice, est le personnage le plus intéressant et le plus attachant. Elle décrit les situations même les plus dramatiques avec humour et clairvoyance, offrant au lecteur une perspective unique sur la vie des tribus indiennes dans l’Amérique de la fin du XIXe siècle. Ouverte d’esprit, indépendante, et rebelle, critique des conventions sociales et religieuses, elle fait preuve d’un courage et d’une endurance remarquables à mesure que les conditions de vie se durcissent. Jim Fergus développe avec brio ce point de vue féminin, à tel point qu’on a du mal à croire que l’auteur est un homme.

Mille femmes blanches a une suite, La vengeance des mères, mais c’est surtout le genre de livre qu’on prend plaisir à relire, tant il est riche en émotions et bien écrit. »

Note de notre lectrice : Très bon livre

 

La familia grande de Camille Kouchner :

« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. » C.K
C’est l’histoire d’une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l’été.
C’est le récit incandescent d’une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande. »
Camille Kouchner, 45 ans, est maîtresse de conférences en droit. La Familia grande est son premier livre qui rencontre un succès en librairie.

Avis de notre lectrice : très bon livre – sujet sur l’inceste bien traité

 

Le pharmacien de St Pol/Ternoise de Jacqueline Dana :

« Nikolaos Zerva Papadopoulos, devenu Nicolas Zerva, est un jeune orphelin qui a trouvé refuge en France grâce à de puissants protecteurs dont le poète Alphonse de Lamartine. Après de brillantes études au lycée Henri IV, il s’inscrit à l’École de pharmacie et fait son stage à l’officine de Joseph Pelletier qui devient son maître et son confident. Reçu pharmacien de 1re classe, Nicolas se voit confier de nouvelles responsabilités tant à la pharmacie qu’au laboratoire de M. Pelletier avec lequel il a des discussions captivantes. Il se passionne pour toutes ses découvertes ; il rêve de suivre son exemple et songe au dictame de sa terre natale. Le roman commence lors des émeutes qui ont suivi les funérailles du général Lamarque en 1832 ; Nicolas porte secours à une jeune fille qui est blessée sur une barricade. Celle-ci devient sa maîtresse. De la grisette il fait une femme cultivée qu’il aime passionnément, mais elle le quitte brutalement. Un profond désespoir l’envahit. M.de Lamartine l’invite à passer quelques jours de vacances avec sa famille à Bergues, dans le Nord ; Nicolas y fait la connaissance d’une gentille anglaise, elle-même orpheline. Il l’épouse et va vivre quelques années de bonheur, vite brisé par le décès de la jeune femme après son second accouchement. Jeune veuf, sur les conseils de ses protecteurs, Nicolas part s’installer dans le Pas-de-Calais à Saint Pol /en ternoise et à Aubigny en Artois où il sera successivement pharmacien hospitalier puis, après son remariage, titulaire d’une officine. L’avenir de sa famille est assuré et il va pouvoir poursuivre ses recherches dans le laboratoire attenant. Il parvient en effet à se faire expédier des sacs de dictame de Crète (1) et réussit la mise au point de la « Crème vulnéraire Zerba ». Un succès, suivi d’autres… le pharmacien de Saint Pol devient un personnage influent de la région, membre du Conseil d’hygiène, inspecteur des pharmaciens de l’arrondissement, adjoint au maire d’Aubigny…

Un beau roman sur le destin d’un homme passionné par son métier et passionnément amoureux : une intrigue et des personnages attachants qui évoluent dans la société de leur époque. Le style en est alerte, les descriptions brèves et précises, notamment celle de la pharmacie Pelletier, rue Jacob, et celle du magasin de chocolats Debauve et Gallais, ouvert rue des Saints Pères par le pharmacien Sulpice Debauve en 1800, les dialogues vifs et animés. En postface, l’auteur apprend au lecteur que Nicolas Zerva est son trisaïeul. Bien sûr, elle a « pris quelques libertés avec la réalité, inventé des personnages et des amours, des intrigues et des rebondissements », mais l’itinéraire insolite de ce pharmacien du XIXe siècle suscite la curiosité. Son aventure romanesque apporte plaisir et divertissement. (Patrick Bourrinet/Persée) »

  1.  (plante aromatique de la famille des Labiées en laquelle les Grecs voyaient un puissant vulnéraire pour guérir les plaies et les blessures.)

Note de notre lectrice : roman basé sur la vie réelle de l’arrière-arrière grand-père de l’auteure et découvertes pharmaceutiques.

 

La vie ne danse qu’un instant de Thérésa Revay :

« Rome, 1936. Alice Clifford, la correspondante du New York Herald Tribune, assiste au triomphe de Mussolini après sa conquête de l’Abyssinie. Sa liaison avec Don Umberto Ludovici, un diplomate proche du pouvoir fasciste, marié et père de famille, ne l’aveugle pas. Son goût pour la liberté l’empêche de succomber aux sirènes des dictatures.
La guerre menace, les masques vont tomber. Alice découvre les conspirations qui bruissent dans les couloirs feutrés du Vatican et les rues ensanglantées de Berlin. Son attirance pour un journaliste allemand au passé trouble révèle les fêlures de son passé. Si l’aventurière ne renie jamais ses convictions de femme moderne, toute liberté a un prix. Jusqu’où ira-t-elle pour demeurer fidèle à elle-même ?

Des palais de Rome à la corniche d’Alexandrie, des montagnes d’Éthiopie aux plaines de Castille, une Américaine intrépide et passionnée, témoigne d’un monde qui court à sa perte. Theresa Révay nous offre l’inoubliable portrait d’une femme pour qui la vie ne brûle et ne danse qu’un instant. »

« Que dire de son nouveau roman, La vie ne danse qu’un instant, si ce n’est que Theresa Révay maîtrise son sujet sur le bout des doigts ! Le contexte historique est, une fois de plus, impeccablement restitué, l’intrigue brille de mille feux et surprend par l’élégance de son écriture. » (Histoire du Soir)

Avis de notre lectrice : PASSIONNANT

 

Kaiser Karl de Raphaëlle Bacqué :

« Qui était vraiment Karl Lagerfeld ?
– Un grand couturier
– Un adorateur de la féminité
– Un patron hyperactif

Mais il était plus que ça :
– Un homme du monde
– Un manipulateur de haut vol
– Un extraordinaire séducteur un rien pervers
– Un seigneur à l’allure très Grand Siècle
– Un provocateur impénitent
– Un amoureux transi dans la vie
– Une icône mondiale

Raphaëlle Bacqué va au-delà de la légende dans ce livre exceptionnel qui dresse le portrait féroce d’un monstre sacré, tenant à la fois du grand document nourri de révélations et de la fresque littéraire d’actualité. »

Avis de notre lectrice : Agréable à lire

 

Le tailleur de Relizane d’Olivia Elkaim :

« Relizane, pendant la guerre d’Algérie. Lorsqu’en pleine nuit, on frappe à la porte, Marcel, le grand-père d’Olivia Elkaim, craint pour sa vie et celles de sa femme et de leurs deux enfants. On lui enfile une cagoule sur la tête, il est jeté dans un camion et emmené dans le désert. Va-t-il être condamné à mort ou gracié ? Il revient sain et sauf à Relizane trois jours plus tard, et ses proches se demandent quel est le secret de ce sauf-conduit. À quoi a- t-il collaboré ? Quels gages a- t-il donné et à qui ? Viviane, son épouse, ses frères, sa mère, ses voisins, tous questionnent le tailleur juif. Mais il garde le silence. Quand un jeune apprenti arabe se présente devant son échoppe, Marcel comprend que tôt ou tard, il lui faudra quitter son pays natal.

Après ce début d’une folle intensité romanesque, Olivia Elkaim retrace l’histoire de sa famille, l’exil des siens, leur arrachement à cette terre africaine, et leur fuite chaotique vers une France où rien ne les attend – ni confort, ni sympathie, ni même aucune aide administrative.

Ces valeureux que le soleil caressait il y a peu, deviennent des réprouvés qui ne connaîtront que l’ombre d’une cave humide à Angers. Les grands-parents d’Olivia Elkaim, Viviane et Marcel, sont deux magnifiques personnages, entre Albert Cohen et Anna Magnani, qui ne cesseront de rêver d’échapper à cette triste France.

Au-delà de tout ce que nous savons du retour d’une famille « pied-noir » en métropole, au-delà du drame humain, familial, politique, souvent commenté par les historiens, Olivia Elkaim explore sa part algérienne, juive, lyrique, à la fois enchantée et hantée, que son père Pierre avait tenté en vain de lui transmettre.
Par ce livre qui rend hommage à ses ancêtres, et à travers la photographie jaunie d’une grand-tante, retrouvée par hasard dans le cimetière juif de Relizane, elle se révèle aussi à elle-même. »

Nota :

Marcel et Viviane Elkaim, ayant ainsi réellement existé, ont dû accepter le grand ébranlement de leur quotidien et puiser en eux la force de se relever dans des conditions hautement difficiles. Fière d’être la dépositaire de leur épopée, Olivia Elkaim s’inspire de leur expérience de vie pour se reconstruire et plonger dans sa propre intimité par le biais de l’écriture. Elle retrace le parcours de ses aïeux dans une prose rythmée, pleine de rebondissements, et s’épanche dans un même temps sur les raisons qui l’ont poussée à mener l’enquête.

Avis de notre lectrice : On découvre dans ce livre le destin d’une famille obligée de quitter sa terre natale en 1962 pour être rapatriée en France sous le statut de « Pieds noirs ». Le personnage principal reste très attachant et le lecteur reste « pendu » à son sort.

 

Une dernière danse encore de Victoria Hislop :

Note de notre lectrice :

L’histoire se déroule à Grenade en 1930, une belle famille : 3 fils et une fille, les parents tiennent un café. Les frères n’ont pas les mêmes idées politiques et s’affrontent souvent, la sœur passionnée de danse tombe sous le charme d’un guitariste, mais l’Espagne sombre dans la guerre civile et tous ses drames. La fille et une amie veulent apprendre à danser, elles font connaissance de Miguel dans un bar où beaucoup de photos d’une danseuse sont affichées ainsi que celles d’un toréador. Qui sont-ils ? Pour le savoir lisez ce livre – j’ai beaucoup aimé. Chez Victoria on retrouve toujours la même trame, un petit pays paradisiaque qui tourne mal !

Du même auteur, notre lectrice nous propose aussi :

 

Ceux qu’on aime de Victoria Hislop :

Athènes 1940 libéré sous l’occupation allemande, les avis divergent dans une même famille.

 

La ville orpheline de Victoria Hislop :

Chypres 1972, Turcs, Grecs, les histoires de famille et d’amour et les déchirures de l’histoire.

 

Cousine K de Yasmina Khadra :

« Hanté par la mort de son père, oublié par sa mère, blessé par l’absence de son frère adoré, un jeune Algérien se laisse peu à peu envahir par ses sentiments pour sa belle cousine.

Très vite, cet amour devient une obsession. Comment s’approprier cette fille capricieuse, si proche et pourtant inaccessible ?

Entre les deux adolescents, une relation de victime à bourreau s’installe. Croyant apaiser sa souffrance, l’amoureux envisage de se venger de l’indifférence.

Va-t-il l’emprisonner, la violer, la tuer ? Dans le silence du douar, une tragédie se prépare… »

Note de notre lectrice :

Un jeune Algérien découvre son père pendu qui a été assassiné, une mère mal aimante qui lui préfère son fils ainé et la fameuse cousine K. Bien que jaloux il en tombe amoureux mais elle se moque de lui.

Agréable mais triste.

 

Une simple affaire de famille de Rohinton Mistry :

« À travers le portrait pittoresque de la petite bourgeoisie parsie de Bombay, Mistry aborde, avec un regard tendre et humain, une réalité plus grave : celle du traditionalisme rigide et du fanatisme religieux. Comme dans ses précédents romans, l’auteur de L’Équilibre du monde met au service d’une vision sans complaisance de la société indienne son immense talent de conteur, son sens du cocasse et sa sympathie communicative pour des personnages naïfs, injustement malmenés par la vie. »

Note de notre lectrice :

Cela se passe à Bombay, le grand père a la maladie de parkinson, qui va s’en occuper ?

Un peu longuet mais avec de l’humour.

 

Livres déjà cités : (voir précédents comptes rendus)

Je suis de celles qui restent de Bernadette Pecassou 

Tant qu’il y aura des cèdres de Pierre Jarawan

Note de notre lectrice : très bons livres

 

Autres livres cités :

La vie en son royaume de Christian Signol :

« Après son internat, le jeune Dr Vialaneix accepte l’offre du maire d’une petite commune du Limousin de s’installer dans la maison de santé du village.

Tout en alternant les visites à domicile et les consultations au cabinet, il est témoin de la disparition d’une génération touchée par la maladie, l’isolement et la solitude.

Sa rencontre avec l’infirmière de cette unité de soins lui apporte la force et le réconfort dont il a besoin pour exercer son métier.

Plus qu’un métier, en réalité : une vocation, qui le pousse à prendre sous son aile une adolescente pleine de vie qui lutte contre le cancer. Pendant une année, au rythme des saisons, le Dr Vialaneix va nous faire partager ses combats, ses échecs, mais aussi ses succès, dans la splendeur d’un monde finissant. »

A travers ce très beau portrait d’un homme d’une profonde humanité, Christian Signol brosse le tableau d’une campagne magnifique mais désertée, en un émouvant hommage aux médecins de campagne trop souvent démunis pour accompagner au quotidien ceux qui luttent avec courage et s’efforcent de croire encore à un bonheur possible.

Tout l’amour de nos pères de Christian Signol :

« Pour garder la mémoire de leurs aïeux, quatre descendants d’une même famille, les Marsac, vont prendre la plume. Chacun témoigne de l’âpre combat pour conserver le « Grand Castel », domaine en Dordogne, malgré les tragédies qui ont tourmenté l’Histoire de France, depuis la Révolution jusqu’à la guerre d’Algérie apparaîtront ainsi Napoléon, Louis XVIII, Charles X, Napoléon III, jusqu’à Charles de Gaulle.

C’est Pierre, enfant trouvé et adopté dans une famille de propriétaire terrien, qui confie le premier le récit de sa vie. Albine, Aurélien et Ludivine reprendront son journal. Ils ont en héritage un fort patriotisme qui les poussera sur les champs de batailles. Les narrateurs meurent et laissent leur place à d’autres. Portés aussi par l’amour de leur prochain, ils se formeront à la médecine, luttant contre l’ignorance, les préjugés, la malnutrition, les problèmes d’hygiène et la dureté des murs d’antan.

Quatre voix vibrantes, quatre destins hors du commun, seul demeure le Grand Castel auquel tous sont viscéralement attachés, malgré la marche des siècles qui va bouleverser les murs et les mentalités d’une France jusque-là figée dans le temps »

Entre mes doigts coule le sable de Sophie Tal Men :

« Pas facile de concilier médecine et vie privée quand on est interne à l’hôpital ! Marie-Lou, qui a quitté sa Savoie natale pour Brest, et Matthieu, le ténébreux surfeur, sont tombés amoureux au premier regard. Mais entre leurs stages en psychiatrie et en neurochirurgie, les nombreuses gardes à effectuer, les apéros au « Gobe-mouches » et les fêtes carabines, leur histoire d’amour n’est pas un long fleuve tranquille. C’est plutôt la valse des sentiments… Surtout quand leurs proches deviennent leurs patients.
Matthieu parviendra-t-il à vaincre ses peurs et à laisser Marie-Lou entrer dans sa vie ? Marie-Lou apprendra-t-elle à laisser glisser le sable entre ses doigts ? »

Un mariage d’amour de Françoise Bourdin :

« Lorsque sa femme le quitte pour vivre avec son demi-frère, Nils, Victor Cazals est fou de douleur. Autour de lui, ses proches se mobilisent : Maxime, son frère, héritier comme lui de l’étude paternelle à Sarlat ; Martial, son père, aimant et droit, même s’il les a abandonnés un temps, et Blanche, la mère, l’épouse fidèle et dévouée, qui, curieusement, a toujours surprotégé Nils, le fruit des amours adultères de son mari…

Résolu à refaire sa vie, Victor revient aux Roques, qui a abrité autrefois une famille qu’il pensait unie. Mais Victor va exhumer de bien étranges secrets : photos saccagées, déroutant cahier aux pages remplies d’une sinistre litanie.

Quelle tragédie s’est jouée entre ces murs ? Quand le bonheur des siens est en jeu, mieux vaut parfois se taire »

Le bois de lune de Françoise Bourdin :

« Le domaine de la Croix-Haute, au cœur des Ardennes, s’étend sur des hectares et des hectares de chênes et de pins sylvestres. Héritier d’une longue lignée de bûcherons, Clément Descharmes appartient depuis toujours à cette terre forestière. Mais cette forêt, qui semblait diriger sa vie, va aussi changer son destin. Quand il rencontre Eloïse, fille des bois élevée par un vieil anarchiste, il rompt ses fiançailles avec Julia. Les amants vont être confrontés alors à de lourds secrets de famille.

Le Bois de lune nous fait découvrir un monde en marge : celui de la forêt ardennaise. Un roman magnifique, un vibrant chant d’amour et d’espoir. »

Trois femmes en noir de Daniel Caro :

« A Port-Louis, près de Lorient, la vie suit son cours entre rythme des marées et horizon du grand large. Mais ce matin-là, deux vieilles pêcheuses de palourdes, Guite et Fanch, découvrent sur une petite plage le cadavre d’Eugénie,  » brave fille un peu bizarre « . Des indices sur le lieu du crime orientent l’enquête vers trois marins, estimés et respectés. Parti en mer, leur chalutier ne répond pas aux appels radio et tarde à revenir.
Au cœur de la tourmente, trois femmes guettent fébrilement le retour des marins, l’une, son mari, la seconde, son frère, la troisième, son fils.
L’un d’eux serait-il l’assassin d’Eugénie ? »

L’avenir nous appartient de Tamara MC KINLEY :

« Fuir, pour mieux se reconstruire…

Londres, 1942. Pour fuir les bombardements autant qu’un mari violent, la jeune Ruby Clark est contrainte de quitter la ville. Direction Cliffehaven, sur la côte sud-est de l’Angleterre.

Sur place, Ruby tente de se reconstruire et d’oublier l’épisode traumatisant qu’elle a vécu. Par chance, elle trouve vite un emploi d’ouvrière dans une usine d’armement et une chambre chez l’habitant. Mais le couple qui l’héberge n’a rien d’hospitalier, et Ruby craint de vivre un nouveau calvaire.

Heureusement, Peggy Reilly la prend sous son aile et l’accueille à la pension du Bord de mer, où règnent chaleur et gaieté. Ruby reprend alors espoir. Se pourrait-il même que se dessine la perspective d’un avenir radieux ? »

 

Nous espérons que vous trouverez des idées de lectures à travers ce panel très diversifié de livres proposés par nos lectrices que nous remercions pour leur participation.

 

Et pour terminer un petit texte extrait du roman de Cathy Bonidan Chambre 128 :

« A tous les romans qu’on a lus.

A tous ceux qu’on lira encore.

Parce qu’à la manière de marchands de sable,

Ils sèment dans notre quotidien quelques mots

Ou quelques phrases qui vont faire leur route

Dans notre subconscient.

Et nous changer.

En toute discrétion, mais de façon, irrémédiable. »

 

Bonne lecture à toutes, prenez soin de vous et …

A bientôt,

Catherine, Evelyne et Patricia