Ce que je préfère des livres :

« L’odeur des pages lorsqu’on les tourne ;
La texture des pages entre mes doigts ;
Leurs magnifiques couvertures ;
L’aspect très simple, des lettres noires sur du papier blanc, mais qui active au maximum mon imagination ;
La porte d’entrée qu’ils sont vers la tête de quelqu’un d’autre ;
Les émotions que les histoires provoquent en moi ;
Le choix infini d’histoires à lire et de genres différents qui permet de plaire à tous ;
La sensation de calme qui m’habite lorsque je lis.
 Et vous, qu’est-ce que vous aimez des livres ? »
(Sandrine the bookworm)

 

Et bien qui peut répondre à cette question si ce ne sont que nos lectrices elles-mêmes, alors sans plus attendre, laissons- leur la parole :

Et les coups de cœur de nos lectrices sont :

 

BETTY de Tiffany Mc Daniel :
“Ce livre est à la fois une danse, un chant et un éclat de lune, mais par-dessus tout, l’histoire qu’il raconte est, et restera à jamais, celle de la Petite Indienne. »
La petite Indienne, c’est Betty Carpenter, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les Carpenter s’installent dans la petite ville de Breathed, après des années d’errance, le paysage luxuriant de l’Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l’écriture : elle confie sa douleur à des pages qu’elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu’un jour, toutes ces histoires n’enforment plus qu’une, qu’elle pourra enfin révéler.
Betty raconte les mystères de l’enfance et la perte de l’innocence. A travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany Mc Daniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle. »
Avis de notre lectrice : Un coup de cœur absolu. Les faits sont cruels mais racontés avec une force poétique qui m’a emportée – A lire Absolument.

 

GRACE ET DENUMENT d’Alice Ferney :
« Dans un décor de banlieue, une bibliothécaire est saisie d’un désir presque fou : celui d’initier à la lecture des enfants gitans privés de scolarité. Elle se heurte d’abord à la méfiance, à la raillerie et au mépris qu’inspirent les gadjés. Mais elle finit par amadouer les petits illettrés, en même temps qu’elle entrevoit le destin d’une famille sur laquelle règne une veuve mère de cinq fils.
Dans ce troisième roman, récompensé par le prix Culture et Bibliothèque pour tous, Alice Ferney excelle à faire entendre les voix intérieures de ses personnages, leurs sentiments inavoués, leurs désirs brimés, leurs solitaires affrontements avec la fatalité. »
Avis de notre lectrice : Une magnifique histoire très originale. La rencontre d’une bibliothécaire et d’une famille gitane en grand dénuement matériel avec des traditions d’un autre monde. C’est beau et tragique à la fois, et surtout porté par des sentiments très forts qui sont le fondement d’une grande histoire de confiance entre des milieux et des êtres aux antipodes les uns des autres. Une belle leçon, de confiance, d’humanité, de respect et d’espoir. »

 

LA VIE NE DANSE QU’UN INSTANT : de Thérèsa Revay :
« Rome, 1936, Alice Clifford, la correspondante du New York Herald Tribune, assiste au triomphe de Mussolini après sa conquête de l’Abyssinie. Sa liaison avec Don Umberto Ludovici, un diplomate proche du pouvoir fasciste, marié et père de famille, ne l’aveugle pas. Son goût pour la liberté l’empêche de succomber aux sirènes des dictatures.
La guerre menace, les masques vont tomber. Alice découvre les conspirations qui bruissent dans les couloirs feutrés du Vatican et les rues ensanglantées de Berlin. Son attirance pour un journaliste allemand au passé trouble révèle les fêlures de son passé. Si l’aventurière ne renie jamais ses convictions de femme moderne, toute liberté a un prix. Jusqu’où ira-t-elle pour demeurer fidèle à elle-même ?
Des palais de Rome à la corniche d’Alexandrie, des montagnes d’Ethiopie aux plaines de Castille, une Américaine, intrépide et passionnée, témoigne d’un monde qui court à sa perte.
Thérèsa Revay nous offre l’inoubliable portrait d’une femme pour qui la vie ne brûle et ne danse qu’un instant. »
Avis de notre lectrice : Un roman facile avec des aventures, une femme libérée, de grandes passions. La guerre est longuement évoquée du côté de l’Italie. Si la trame historique est bien documentée, j’ai découvert un pan d’histoire que je connaissais très mal.
J’ai eu du plaisir à suivre cette jeune femme et sa détermination à gagner son autonomie et sa liberté de vivre comme elle l’entend.
Déjà cité dans notre précèdent compte-rendu – ce livre confirme son attrait pour nos lectrices.

 

NICKEL BOYS de Colson Whitehead :
« Dans la Floride ségrégationniste des années 1960, le jeune Elwood Curtis prend très à coeur le message de paix de Martin Luther King. Prêt à intégrer l’université pour y faire de brillantes études, il voit s’évanouir ses rêves d’avenir lorsque, à la suite d’une erreur judiciaire, on l’envoie à la Nickel Academy, une maison de correction qui s’engage à faire des délinquants des « hommes honnêtes et honorables ». Sauf qu’il s’agit en réalité d’un endroit cauchemardesque, où les pensionnaires sont soumis aux pires sévices. Elwood trouve toutefois un allié précieux en la personne de Turner, avec qui il se lie d’amitié. Mais l’idéalisme de l’un et le scepticisme de l’autre auront des conséquences déchirantes.
L’écriture de Whitehead explore la souffrance d’une étrange manière. Pudique dans l’expression des sentiments, il s’interdit toute envolée. Les grandes phrases sur le monde, il laisse à Martin Luther King le soin de les marteler. Son propos à lui, ce sont ses personnages qui le portent. Leurs peurs et leurs doutes, évidemment jamais à la hauteur des discours, sont ceux de garçons de 16 ans. »
Couronné en 2017 par le prix Pulitzer pour Underdground Railroad puis en 2020 pour Nickel Boys, Colson Whitehead s’inscrit dans la lignée des rares romanciers distingués à deux reprises par cette prestigieuse récompense, à l’instar de William Faulkner et John Updike. S’inspirant de faits réels, il continue d’explorer l’inguérissable blessure raciale de l’Amérique et donne avec ce nouveau roman saisissant une sépulture littéraire à des centaines d’innocents, victimes de l’injustice du fait de leur couleur de peau. »

 

LA FILLE SECRETE de Shilpi Somaya Gowda :
« 1984, Inde, Kavita donne pour la deuxième fois naissance à une fille. La première n’a eu ni le droit d’avoir un prénom, ni le droit de vivre. Pour que sa deuxième fille ait la chance de survivre, Kavita choisit de la confier à un orphelinat. Elle ne pourra jamais l’oublier même après avoir donné naissance à un fils. Il ne se passera pas un jour sans que Kavita ne prie pour que chagrin et sentiment de vide la laissent en paix.
1985, Californie, Somer est Américaine, son mari, Indien. Ils sont tous les deux médecins. Elle a du mal à se résigner à ne jamais pouvoir porter un enfant. Après de nombreuses hésitations, ils adopteront une petite indienne, la fille de Kavita, née un an plus tôt.
Asha est élevée aux Etats-Unis et malgré l’amour de ses parents adoptifs, elle ne comprend pas pourquoi elle a été abandonnée. Les années passent et à l’âge de vingt ans elle partira en Inde à la recherche de ses parents biologiques, de ses origines, de ses racines. Sa quête ne sera pas facile.
A travers deux continents, le lecteur découvre lentement trois personnalités de femmes avec leur fragilité et leurs doutes.
L’auteur a choisi d’explorer plusieurs thèmes : la cruauté de la stérilité, les affres de l’adoption et les répercussions auprès des mères, la construction de l’identité et l’amour des parents pour leurs enfants. Elle décrit subtilement la douleur des mères et celle des filles et souligne avec force la difficulté de naître femme en Inde. »
Un premier roman infiniment sensible – on parle de 1984, mais qu’en est-il en 2021 ?

 

LES ETINCELLES de Julien Sandrel :
« A 23 ans, Phoenix a complètement laissé tomber deux choses : ses études de musique et son plus grand rêve de jeunesse, qui était de devenir pianiste concertiste. À la place, elle s’est inscrite à la fac de sciences et continue à faire tout son possible pour ne plus penser à son père, même si ça fait déjà trois ans qu’il s’est tué, dans un accident de la route, quelque part en Colombie. Et c’est là tout le drame. Apparemment, il y avait une maîtresse et c’est en allant la retrouver qu’il a plutôt trouvé la mort. Alors dans la famille, on préfère ne plus parler de lui.
Mais un jour, Phoenix sortira du carton estampillé « À oublier » le vieux walkman de son père. Puis, tentant de le faire fonctionner, elle remarquera un petit bout de papier coincé dans l’appareil qui changera tout. Oui, son père était en Colombie. Sauf que contrairement à ce que tout le monde croit, il ne s’y était peut-être pas rendu pour tromper sa femme avec une autre… que veut dire cet appel à l’aide énigmatique, écrit dans une langue étrangère….
Et si elle s’était trompée ? Et si… la mort de son père n’avait pas été un accident ?
Aidée de son jeune frère, un surdoué à l’humour bien ancré, Phoenix se lance à la recherche de la vérité. Mais que pourront-ils, seuls, face à un mensonge qui empoisonne le monde ? »
À mi-chemin entre le thriller écologique et la saga familiale, une histoire qui se lit sans effort.

 

LES DEMOISELLES d’ Anne-Gaëlle Huon :
« Il n’y a que trois règles ici, Rosa. La première : ne jamais tomber amoureuse. La deuxième : ne jamais voler l’homme d’une autre. La dernière : ne boire que du champagne millésimé. »
Seule l’une de ces trois règles sera respectée.
J’avais quinze ans quand j’ai pris la route ce matin-là, et une seule idée en tête : rejoindre le Pays Basque, devenir couseuse d’espadrilles, et échapper à mon destin. Jusqu’à ce que je rencontre les Demoiselles. Des femmes fantasques et mystérieuses vivant au milieu des livres, des jarretières et des coupes de champagne. Qui étaient-elles ? Quel secret cachaient-elles ? Libres et incandescentes, accompagnées d’un majordome plus grand qu’une cathédrale, d’un chauffeur louche et d’un perroquet grivois, les Demoiselles n’auraient jamais dû croiser ma route. Pourtant, ces femmes ont changé ma vie. »
L’auteur s’inspire de l’histoire vraie de ces jeunes femmes espagnoles que l’on appelait « Les Hirondelles » pour construire son roman, comme elle l’explique ci-après :
« Il y a quelque chose de très romanesque dans le périple que ces Espagnoles effectuaient à pied à travers les Pyrénées pour rejoindre la France. Leur jeunesse – certaines avaient à peine douze ans ! – et leur enthousiasme m’a touchée. J’étais étonnée que peu de Basques, pourtant si fiers de leur patrimoine et de leur savoir-faire sandalier, connaissent leur histoire. Le voyage de ces petites mains clandestines ne peut que faire écho avec celui des migrants d’aujourd’hui. »
L’auteur précise aussi : «  dans ce roman, le féminisme se conjugue au passé avec courage et sensualité »
« Beaucoup de figures importantes du début du siècle se croisent entre ces pages. De l’inventeur des Pataugas, figure emblématique de la région, à Charlie Chaplin dont le passage très remarqué au pays Basque m’a inspiré une scène du roman. Derrière les personnages des Demoiselles on devine aussi les grandes figures des Cocottes du début du siècle, Liane de Pougy, Emilienne d’Alençon ou Valtesse de la Bigne. Ces femmes sont des figures féministes à leur façon. Leur émancipation donne matière à des scènes aussi joyeuses qu’inattendues » (Propos d’Anne-Gaëlle Huon)
D’une manière plus historique :
« Des années 1880 aux années 1930, des centaines de jeunes femmes venues des villages de montagne à la limite entre l’Aragon et la Navarre, ont traversé la montagne pour passer l’hiver à Mauléon et travailler dans les usines d’espadrilles.
Leur histoire est à la fois simple et universelle. Elle est celle de beaucoup d’émigrés et de femmes aujourd’hui encore. Une histoire faite de dignité et de courage. Il fallait en effet un singulier courage pour traverser les Pyrénées à pied et travailler à l’usine de longues heures pour des salaires dérisoires. Les photos que leurs familles ont gardé d’elles, nous les montrent pourtant paisibles ou souriantes.
Leur mémoire est longtemps restée enfouie dans les souvenirs des familles. L’association Ikerzaleak est certainement la première à les faire connaître dans les années 1980. C’est elle aussi qui invente le nom « hirondelles ».  Au tournant des années 2000, Véronique Inchauspé mène une enquête qui aboutit à la publication du livre Mémoires d’hirondelles. Un livre d’autant plus émouvant que les témoins dont elle a retranscrit les récits nous ont quittés depuis.

L’histoire des hirondelles suscite aujourd’hui un nouvel intérêt, qui dépasse les limites de la Soule. En janvier 2017, Roman Pérez, Joël Larroque, et Robert Elissondo ont présenté une conférence sur ce sujet au Musée basque. »
Avis de nos lectrices : livre très agréable à lire

 

LA SOMME DE NOS FOLIES de Shih-Li Kow :
« À Lubok Sayong, petite ville au nord de Kuala Lumpur, tout est indéniablement unique. Jusqu’à la topographie, une cuvette entre deux rivières et trois lacs, qui lui vaut chaque année une inondation et son lot d’histoires mémorables.
Cette année-là, exceptionnelle entre toutes, l’impétueuse Beevi décide de rendre enfin la liberté à son poisson qui désespère dans un aquarium trop petit, d’adopter Mary Anne, débarquée sans crier gare de son orphelinat où toutes les filles s’appellent Mary quelque chose, et d’embaucher l’extravagante Miss Boonsidik pour l’aider à tenir la grande demeure à tourelles de feu son père, reconvertie en bed & breakfast…
Le tout livré en alternance et les commentaires de la facétieuse Mary Anne et d’Auyong, l’ami fidèle, vieux directeur chinois de la conserverie de litchis, qui coulerait des jours paisibles s’il ne devenait l’instigateur héroïque d’une gay pride locale.
La Somme de nos folies est la chronique absolument tendre, libre, drôle, profonde, et volontiers incisive, d’un genre très humain quelque part en Malaisie, aujourd’hui.
Née dans la communauté chinoise de Kuala Lumpur, Shih-Li Kow écrit en anglais. Jouant admirablement du proche et du lointain, du particulier et de l’universel, du vraisemblable et du fabuleux, du sérieux et du cocasse, sa voix singulière défend sans conteste la diversité et l’ouverture – politique, artistique, ou écologique – dans la Malaisie multiculturelle d’aujourd’hui, à travers des figures qu’elle nous rend inoubliables. »
La Somme de nos folies est le premier roman de Shih-Li Kow. »

 

L’OLYMPE DES INFORTUNES de Yasmina Kadra :
« Entre la ville folle et l’immensité de la mer, s’étend l’Olympe des infortunes. Un terrain vague où mendiants et délaissés divers ont trouvé refuge. Un Eldorado de la cloche…
On y croise le Pacha et sa cour, Mama la Fantomatique, Ach le Borgne, le barde attitré de cette étrange peuplade, et Junior le Simplet, son protégé. Ils ont trouvé ici un fragile équilibre, à cheval entre la civilisation et l’état sauvage.
Le Bien et le Mal. La richesse intérieure et la pauvreté crasse. Ce qui les unit entre eux les éloigne du reste des hommes : la ville n’est pas pour eux.
Le bonheur bourgeois non plus. Cependant, comme partout où l’Homme vit et meurt, on espère, on aime, on se raconte des histoires, l’on chante.
L’on cherche à savoir pourquoi l’arrivée d’un mystérieux prophète répondra à certaines de leurs questions et en posera d’autres. Que chacun accueillera à sa façon… »
Note de notre lectrice : Un terrain vague, presque une déchèterie entre la mer et la ville. Mendiants et miséreux s’y retrouvent en formant quelques clans mais il y a aussi des amitiés … – j’ai trouvé ce roman trop triste en ces temps difficiles – hors virus j’aurai peut-être aimé !!!

 

HIPPIE de Paolo Coelho :
« Dans son roman le plus autobiographique, Paulo Coelho nous fait revivre le rêve transformateur et pacifiste de la génération hippie du début des années 1970.
Paulo est un jeune homme aux cheveux longs qui souhaite devenir écrivain. Fuyant la dictature militaire brésilienne, il part faire le tour du monde à la recherche de liberté et de spiritualité.
À Amsterdam, il rencontre Karla, une jeune Hollandaise qui n’attendait que lui pour s’envoler vers la nouvelle destination phare du mouvement hippie, le Népal, à bord du fameux « Magic Bus ».Cette traversée de l’Europe sera le début d’une extraordinaire histoire d’amour et d’une quête de vérités intérieures qui les conduiront, eux et leurs compagnons de voyage, à adopter un nouveau regard sur le monde. »
Note de notre lectrice : Roman autobiographique, il raconte une période de sa vie, toujours avec une recherche spirituelle. Cette fois ça tourne (c’est le cas de le dire) autour des derviches tourneurs et du soufisme. On n’apprend pas grand-chose sur les hippies ou pseudos, consommation de drogue bien sûr. Instructif mais mitigé.

 

SALAM MAMAN de Hamid Ziarit :
« Téhéran, dans les années soixante-dix. La famille d’Ali ressemble à tant d’autres : les parents rêvent d’un bel avenir pour leurs enfants et travaillent d’arrache-pied. La vie familiale est rythmée par les fêtes et leurs rituels, que la mère, le vrai « chef » de la famille, crainte et respectée, explique patiemment. Peu à peu, l’Histoire impose sa présence dans cette vie paisible. Puyan, le frère aîné, est arrêté pour activités subversives, et emprisonné. Une fois libéré, il part s’installer en Angleterre tandis que ses deux soeurs s’exilent aux États-Unis. Ali essaie de comprendre ce qui se passe en Iran, où l’idéal « révolutionnaire » fabrique des êtres dénués d’esprit critique et redoutablement bornés. Plus on avance dans le récit, plus le poids de la politique se fait écrasant, sans qu’Ali perde la fraîcheur de son regard. Jusqu’aux dernières pages, tragiques et absurdes, qui laissent présager le futur exil du narrateur…Ce roman de formation est rythmé par des conversations, directes ou téléphoniques, avec la mère, véritable pilier de la famille. »
Note de notre lectrice : Téhéran dans les années 1970 raconté par Ali. Ses parents souhaitent le meilleur pour leurs enfants. La mère dirige la maison de main de maître … C’est l’époque du Shah qui est très critiqué. Le frère ainé d’Ali fait de la prison pour ses activités. Une fois libéré il part vivre en Angleterre, les deux filles partiront pour les Etats Unis. La vie politique pèse de plus en plus, les enfants téléphonent souvent à leur mère « Salam maman » – C’est raconté avec humour par un Ali rêveur – lecture agréable.

 

ABOBO MARLEY de Yaya Diomandi :
« Moussa est « balanceur » sur un gbaka à Abidjan, une fourgonnette qui chaque jour fait la liaison entre la commune d’Abobo et le centre commercial d’Adjamé. Accroché à la portière, il sillonne la ville. Mais il ne voit presque rien de ce qui l’entoure. Ses rêves sont ailleurs. Il les porte depuis son enfance dans le quartier de Marley. Moussa veut aller à Bengue, en Europe. Peu importe le prix à payer, il veut partir, et que sa réussite là-bas profite aux siens ici. Il sera cireur de chaussures, apprenti mécanicien, chauffeur de taxi, soldat de la rébellion, chef de bande, avant de réunir assez d’argent et tenter l’aventure. Pour quelle vie ? Moussa nous raconte son monde avec la candeur de l’enfant, la révolte du jeune homme, l’assurance et l’aveuglement de l’homme qui ne renonce jamais. Une énergie vitale contagieuse, une odyssée moderne renversante, la découverte d’une voix magnifique qui porte celle de la jeunesse africaine d’aujourd’hui. »
Note de notre lectrice : Cette fois je suis en Côte d’Ivoire – Moussa veut comme beaucoup d’autres aller en Europe « l’Eldorado » mais il faut de l’argent. Il sera cireur de chaussure, chauffeur de taxi. Il tente plusieurs fois son départ mais n’arrivera pas à son but. Agréable.

 

CINQ MATINS DE TROP de Kenneth Cook :
« Voilà une caractéristique bien particulière des gens de l’Ouest, songea Grant. Tu peux coucher avec leurs femmes, spolier leurs filles, vivre à leurs crochets, les escroquer, faire presque tout ce qui te frapperait d’ostracisme dans une société normale, ils n’y prêtent guère attention. Mais refuser de boire un coup avec eux et tu passes immédiatement dans le camp des ennemis mortels. Et puis, à quoi bon? Il ne voulait même plus penser à l’Ouest, à ses habitants et à leurs manies.
Laissons-les tranquilles. Une fois à Sydney, qui sait, il ne remettrait peut-être plus jamais les pieds ici. « Jeune instituteur planté au fin fond de l’Outback, cœur de l’Australie, John Grant doit passer la nuit à Bundanyabba avant de prendre l’avion pour des vacances à Sydney. Il dépose ses valises à l’hôtel, va boire un verre et jouer dans l’un des nombreux pubs de cette petite ville surchauffée et poussiéreuse, où tout le monde s’ennuie…
Thriller atypique, à la fois initiatique et nihiliste, Cinq matins de trop nous transporte dans le cauchemar éveillé d’un homme ordinaire, autant acteur que spectateur, petit à petit enchaîné à l’alcool, au jeu, au sexe, à la violence, à l’autodestruction. »
Note de notre lectrice : J’ai changé de continent, je me retrouve en Australie. Un jeune instituteur dans le bush veut aller passer quelques jours de congés à Sydney mais il doit d’abord passer une nuit à Bundanyabba pour prendre l’avion. Il fait chaud, il fait soif … et on ne peut pas refuser de trinquer avec les uns et les autres et encore et encore… Il va jouer ses économies, va d’abord gagner puis tout perdre. C’est une virée en enfer autodestructrice – C’est brutal … et gare à la g… de bois.

 

LE GUETTO INTERIEUR de Santiago de H Amigorena :
« Buenos-Aires, 1940. Des amis juifs, exilés, se retrouvent au café. Une question : que se passe-t-il dans cette Europe qu’ils ont fuie en bateau quelques années plus tôt ? Difficile d’interpréter les rares nouvelles. Vicente Rosenberg est l’un d’entre eux, il a épousé Rosita en Argentine. Ils auront trois enfants. Mais Vicente pense surtout à sa mère qui est restée en Pologne, à Varsovie. Que devient-elle ? Elle lui écrit une dizaine de lettres auxquelles il ne répond pas toujours. Dans l’une d’elles, il peut lire : « Tu as peut-être entendu parler du grand mur que les Allemands ont construit. Heureusement la rue Sienna est restée à l’intérieur, ce qui est une chance, car sinon on aurait été obligés de déménager. » Ce sera le ghetto de Varsovie. Elle mourra déportée dans le camp de Treblinka II. C’était l’arrière-grand-mère de l’auteur.
Santiago H. Amigorena raconte le « ghetto intérieur » de l’exil. La vie mélancolique d’un homme qui s’invente une vie à l’étranger, tout en devinant puis comprenant la destruction de sa famille en cours, et de millions de personnes. Vicente et Rosita étaient les grands-parents de l’auteur qui écrit aujourd’hui : « Il y a vingt-cinq ans, j’ai commencé un livre pour combattre le silence qui m’étouffe depuis que je suis né ».
Ce roman est l’histoire de l’origine de ce silence.
Note de notre lectrice : J’ai encore changé de continent … Ce livre a eu plusieurs prix. L’auteur nous raconte l’histoire de son arrière -grand-mère. Buenos Aires dans les années 1940. Les juifs en exil se retrouvent au café et s’interrogent sur ce qui se passe en Europe. Vicente a épousé Rosita et ils ont trois enfants. Il pense à sa mère restée en Pologne mais ne répond pas à ses lettres, il culpabilise mais ne fait rien pour l’aider et c’est triste !!!

 

LE JOUR OU J’AI RENCONTRE MA FILLE d’Olivier Poivre d’Arvor :
« Tout commence par l’âge qui vient : alors qu’il atteint la cinquantaine, le narrateur apprend qu’il est stérile. Il s’aperçoit, en même temps, qu’il ne désire rien de plus qu’être père. Mais si le corps refuse ? Tout recommence au Togo, quelques mois plus tard, lorsqu’il rencontre une petite fille de sept ans, Amaal, et qu’il décide de l’adopter. Mais là encore, comment fait-on quand on est un homme célibataire pour devenir père ?
Des laboratoires parisiens où il découvre son azoospermie aux terres de l’Afrique fertile où l’espoir renaît, des labyrinthes de l’administration au vol Lomé-Paris qui ramènera enfin sa fille chez eux, Olivier Poivre d’Arvor nous raconte le chemin initiatique de deux ans qui a changé sa vie. Pour la première fois, cet homme pudique lève le voile sur un sujet tabou. »
Note de notre lectrice : Autobiographie – Après deux mariages sans enfant et prenant de l’âge cela le perturbe beaucoup, il veut absolument des enfants et fait et refait et … re-refait des examens, il est stérile et se résigne à l’adoption d’une petite Togolaise, on a droit à tous ses états d’âme et à toutes les démarches. J’ai trouvé cela plutôt indigeste.

 

LES AMES SŒURS de Valérie Zenatti :
« Depuis qu’Emmanuelle a ouvert ce roman, elle n’est plus la même. Mère surmenée de trois enfants, salariée insatisfaite et épouse résignée ; elle décide un beau matin de tout envoyer balader pour se glisser dans une autre vie : celle de Lila Kovner, photographe et amoureuse passionnée.
Que se passe-t-il lorsqu’un personnage de roman devient votre âme sœur et vous comprend mieux que quiconque ? »
Note de notre lectrice : Emmanuelle mère de trois enfants, épouse, salarié, elle en a un peu assez de tout cela. Après la lecture d’un roman, elle décide de tout plaquer et de prendre sa journée. On aimerait en faire autant mais qu’est-ce qui nous en empêche ? Vive la liberté hors des convenances, ce serait le pied. J’ai bien aimé.

 

BAGUETTES CHINOISES de Xinran :
« Je vais leur montrer, moi, à tous ces villageois, qui est une baguette et qui est une poutre ! »
C’est ce cri qui a donné envie à Xinran d’écrire cette histoire. Celle, lumineuse, chaleureuse, émouvante, de trois sœurs qui décident de fuir leur campagne et le mépris des autres, pour chercher fortune dans la grande ville.
Soeurs Trois, Cinq et Six n’ont guère fait d’études, mais il y a une chose qu’on leur a apprise : leur mère est une ratée car elle n’a pas enfanté de fils, et elles-mêmes ne méritent qu’un numéro pour prénom. Les femmes, leur répète leur père, sont comme des baguettes : utilitaires et jetables. Les hommes, eux, sont des poutres solides qui soutiennent le toit d’une maison.
Mais quand les trois sœurs quittent leur foyer pour chercher du travail à Nankin, leurs yeux s’ouvrent sur un monde totalement nouveau ; les buildings et les livres, le trafic automobile, la liberté de mœurs et la sophistication des habitants…
Trois, Cinq et Six vont faire la preuve de leur détermination et de leurs talents, et quand l’argent va arriver au village, leur père sera bien obligé de réviser sa vision du monde.
C’est du cœur de la Chine que nous parle Xinran. De ces femmes qui luttent pour conquérir une place au soleil. De Nankin, sa ville natale, dont elle nous fait voir les vieilles douves ombragées de saules, savourer les plaisirs culinaires et la langue truculente de ses habitants. Et d’un pays, la Chine, que nous découvrons par les yeux vifs et ingénus des trois sœurs, et qui nous étonne et nous passionne car nous ne l’avions jamais vue ainsi.
Le lecteur découvre le quotidien de la population de cette grande cité en pleine mutation, à travers le regard de ces jeunes filles. Ce livre est à rapprocher de Chinoises (Éditions Philippe Picquier, 2003), du même auteur, où l’on découvre les vies brisées de quatorze femmes, victimes d’une société où l’égalité des sexes n’a jamais existé en dépit de la révolution communiste. »
Note de notre lectrice : L’Xinran est née à Pékin en 1958, elle est journaliste. Elle nous raconte la vie dans la campagne chinoise, un grand contraste avec la vie citadine dont ils ignorent tout. Dans une famille campagnarde, il y a 6 filles et pas de garçon, c’est une calamité, une honte pour les parents. On appelle les filles des baguettes car elles ne valent rien et les garçons des « poutres ». Les six filles n’ont pas de nom alors on les appelle1,2,3,4,5,6… Une première fille (la 5) sur les conseils d’un oncle décide d’aller à la ville (Nankin) pour trouver du travail, suivront la 3 et la 6. Xinran connait bien le sujet et nous entraîne dans les surprises tant d’un côté que de l’autre quel contraste. C’est mon coup de cœur.

 

PLUS NOIRE AVANT L’AUBE de Béatrice Fontanel :
« Les Hartmann n’ont eu de cesse de rendre hommage à la littérature, faisant d’elle, selon les circonstances, un guide, un barrage, une meurtrière, un cataplasme. Ce que les Hartmann ignoraient, c’est qu’à leur tour ils deviendraient des personnages de roman.
Tout part d’Odessa, à la veille de la révolution russe. Et d’un premier exode. Olga, jeune femme issue de la haute bourgeoisie locale, quitte les siens pour faire sa médecine à Paris. Elle ne reverra aucun d’entre eux.
L’histoire s’achève dans un hôpital parisien en 2011. Peu de jours doivent s’écouler avant que Gabrielle, quatre-vingt-dix ans, n’abandonne le monde des vivants. Mais dernier hasard de l’existence, celle que tout émerveille encore et que la mort stupéfait, rencontre une jeune interne, Alice, une de ces farouches indociles qui peuplent depuis toujours son monde et sa bibliothèque.
Entre ces deux moments, il y aura plus d’un exode encore, des fiançailles, des ruptures, des guerres, des dénouements inespérés et d’ineffables souffrances. Des épreuves et des frontières que cette famille va traverser en riant, comme un jeu. Leur point commun : une gracieuse désinvolture. Et la littérature y est sans doute pour quelque chose.
Partant d’un matériau réel, lisant et relisant la correspondance de Victor, le patriarche, l’infatigable promeneur en noir, Stanislas, André, Gabrielle, Édith et les autres, Béatrice Fontanel a bâti l’histoire, sur un siècle et quatre générations, d’une famille de médecins parisiens et de leurs secrets, qu’elle connaît intimement. Comme l’entomologiste, elle les observe avancer dans la pénombre, recouvrer la lumière. C’est foisonnant, épique et servi par une langue qui palpite et frémit. »
Note de notre lectrice : un extrait du livre : « les livres sont ce que nous avons de meilleurs en cette vie. Ils sont notre immortalité » Varlam Chalamon.

 

DE GRANDES AMBITIONS d’Antoine Rault :
« Construit en trois parties, comme trois décennies – 1980, 1990, 2000 – sans pour autant qu’il y ait de chronologie historique précise, l’histoire avance, dans ce roman, par « glissements subjectifs dans le temps ». Ainsi, chaque scène est le récit d’un temps fort ressenti par le personnage qui en est l’acteur principal. Au fil du temps, les destins des huit protagonistes principaux se croisent et s’imbriquent étroitement. De l’enfance à l’adolescence puis à l’âge adulte, tous, parviennent dans le domaine qui est le leur, à un haut niveau de pouvoir.
Clara, deviendra une chirurgienne en vue. Diane, une actrice reconnue. Jeanne, chef du Parti National, et Stéphane, son éminence grise. Marc fera fortune dans l’internet et la téléphonie. Sonia, la beurette, finira ministre d’État. Frédéric, rien de moins que président de la République. Quant à Thomas, sans doute le double du narrateur, il sera professeur et historien.
L’auteur se défend d’avoir écrit un roman à clefs, mais rien n’empêche le lecteur d’y trouver de troublantes coïncidences. Antoine Rault précise : « C’est la réalité digne d’un roman et je n’ai pu m’empêcher de nourrir mes personnages des aspects les plus romanesques des vies de ceux qui m’ont servis de modèle. »
Que deviennent nos rêves de jeunesse ? Nos illusions ? Comment accepter d’être ce que nous sommes devenus ? Ce que le temps, le pouvoir, ont fait de nous ?
Dans ce roman choral qui se déploie des années 1980 à nos jours, Antoine Rault compose une subtile mosaïque de destins intimement mêlés, sur laquelle plane l’ombre de John Dos Passos. On y croise Sonia, fille d’une femme de ménage marocaine ; Marc, petit génie de l’informatique et son ami d’enfance Stéphane, tous deux d’origine modeste ; Clara qui veut devenir médecin et sa soeur Diane qui rêve de brûler les planches… Ministre, magnat de l’internet, conseiller en communication, chef d’un parti d’extrême droite, actrice, chirurgienne, écrivain… voire président de la République, tous tenteront d’atteindre le sommet ou de rester fidèle à leurs idéaux. Et chacun verra ses ambitions couronnées de succès ou déçues.
Avec De grandes ambitions, l’auteur remarqué de La Danse des vivants nous livre une fresque fascinante, un portrait troublant de vérité de la génération X, celle qui a grandi avec l’apparition du sida, la révolution numérique et la mondialisation »
Note de notre lectrice : Superbe roman sur le microcosme parisien à notre époque.

 

A L’ENCRE RUSSE de Tatiana de Rosnay :
« L’Enveloppe a valu au jeune romancier Nicolas Kolt un succès international et une notoriété dans laquelle il tend à se complaire. C’est en découvrant la véritable identité de son père et en fouillant jusqu’en Russie dans l’histoire de ses ancêtres qu’il a trouvé la trame de son premier livre. Depuis, il peine à fournir un autre best-seller à son éditrice. Trois jours dans un hôtel de luxe sur la côte toscane, en compagnie de la jolie Malvina, devraient l’aider à prendre de la distance avec ses fans. Un week-end tumultueux durant lequel sa vie va basculer »
Note de notre lectrice : Livre dédié à sa grand-mère, ce livre mêle vie de l’auteur et fiction – réflexion sur l’identité et l’écriture.

 

LES JOURS BRULANTS de Laurence Peyrin :
« Pourquoi une épouse amoureuse, une mère aimante, décide-t-elle de disparaître ?
À 37 ans, Joanne mène une vie sereine à Modesto, jolie ville de Californie, en cette fin des années 1970. Elle a deux enfants, un mari attentionné, et veille sur eux avec affection.
Et puis… alors qu’elle rentre de la bibliothèque, Joanne est agressée. Un homme surgit, la fait tomber, l’insulte, la frappe pour lui voler son sac. Joanne s’en tire avec des contusions, mais à l’intérieur d’elle-même, tout a volé en éclats. Elle n’arrive pas à reprendre le cours de sa vie. Son mari, ses enfants, ne la reconnaissent plus. Du fond de son désarroi, Joanne comprend qu’elle leur fait peur.
Alors elle s’en va. Laissant tout derrière elle, elle monte dans sa Ford Pinto beige et prend la Golden State Highway. Direction Las Vegas.
C’est là, dans la Cité du Péché, qu’une main va se tendre vers elle. Et lui offrir un refuge inattendu. Cela suffira-t-il à lui redonner le goût de l’innocence heureuse ?
« Un roman bouleversant où Laurence Peyrin distille à merveille les émotions au travers de personnages attachants et hauts en couleur. »
Note de notre lectrice : Très juste analyse des dégâts sur la personnalité suite à une agression et description sur Las Vegas et sa démesure.
Note de notre deuxième lectrice : Roman attachant – bon livre

 

L’AMI ARMENIEN d’Andreï Makine :
« A travers l’histoire d’une amitié adolescente, Makine révèle dans ce véritable bijou de littérature classique un épisode inoubliable de sa jeunesse.
Le narrateur, treize ans, vit dans un orphelinat de Sibérie à l’époque de l’empire soviétique finissant. Dans la cour de l’école, il prend la défense de Vardan, un adolescent que sa  pureté, sa maturité et sa fragilité désignent aux brutes comme  bouc-émissaire idéal. Il raccompagne chez lui son ami, dans le quartier dit du « Bout du diable » peuplé d’anciens prisonniers, d’aventuriers fourbus, de déracinés égarés «qui n’ont pour biographie que la géographie de leurs errances. »
Il est accueilli là par une petite communauté de familles arméniennes venues soulager le sort de leurs proches transférés et emprisonnés en ce lieu, à 5 000 kilomètres de leur Caucase natal, en attente de jugement pour « subversion séparatiste et complot anti-soviétique » parce qu’ils avaient créé  une organisation clandestine se battant pour l’indépendance de l’Arménie.
De magnifiques figures se détachent de ce petit « royaume d’Arménie » miniature : la mère de Vardan, Chamiram ; la sœur de Vardan, Gulizar, belle comme une princesse du Caucase qui enflamme tous les cœurs mais ne vit que dans la dévotion à son mari emprisonné ; Sarven, le vieux sage de la communauté…
Un adolescent ramassant sur une voie de chemin de fer une vieille prostituée avinée qu’il protège avec délicatesse, une brute déportée couvant au camp un oiseau blessé qui finira par s’envoler au-dessus des barbelés : autant d’hommages à ces « copeaux humains, vies sacrifiées sous la hache des faiseurs de l’Histoire. »
Le narrateur, garde du corps de Vardan, devient la sentinelle de sa vie menacée, car l’adolescent souffre de la « maladie arménienne » qui menace de l’emporter, et voilà que de proche en proche, le narrateur se trouve à son tour menacé et incarcéré, quand le creusement d’un tunnel pour une chasse au trésor, qu’il prenait pour un jeu d’enfants, est soupçonné par le régime d’être une participation active à une tentative d’évasion…
Ce magnifique roman convoque une double nostalgie : celle de cette petite communauté arménienne pour son pays natal, et celle de l’auteur pour son ami disparu lorsqu’il revient en épilogue du livre, des décennies plus tard, exhumer les vestiges du passé dans cette grande ville sibérienne aux quartiers miséreux qui abritaient, derrière leurs remparts, l’antichambre des camps. »
Note de notre lectrice : J’ai vraiment beaucoup aimé ce livre qui révèle une amitié de jeunesse de l’auteur dans une période cruciale de sa vie, quel talent d’écriture …

 

LA SENTENCE de John Grishmam :
« Octobre 1946. Pete Banning, l’enfant chéri de Clanton, Mississippi, est revenu de la Seconde Guerre mondiale en héros, décoré des plus hautes distinctions militaires. Aujourd’hui fermier et fidèle de l’église méthodiste, il est considéré comme un père et un voisin exemplaire. Par un matin d’automne, il se lève tôt, se rend en ville, et abat calmement son ami, le révérend Dexter Bell. Au choc que cause ce meurtre de sang-froid s’ajoute l’incompréhension la plus totale, car Pete se contente de déclarer au shérif, à ses avocats et à sa famille : « Je n’ai rien à dire. »
Que s’est-il passé pour que Pete, un membre respecté de la communauté, devienne un meurtrier ? Et pourquoi se mure-t-il dans le silence ? Personne ne le sait. La seule certitude que sa famille possède c’est que ce qu’il tait est quelque chose de dévastateur, dont les retombées les hanteront, eux et la ville, pendant des décennies…
Avec cette oeuvre majeure et unique, John Grisham nous embarque dans un voyage incroyable, du vieux Sud ségrégationniste aux jungles des Philippines de la Seconde Guerre mondiale, d’un asile psychiatrique aux lourds secrets du tribunal de Clanton où l’avocat de Pete tente désespérément de sauver la vie de son client. »
Note de notre lectrice : 499 pages dévorées presque en une seule traite ….

 

SAN PERDIDO de David Zukerman :

« Qu’est-ce qu’un héros, sinon un homme qui réalise un jour les rêves secrets de tout un peuple ?
Conte … ou roman policier….
Un matin de printemps, dans la décharge à ciel ouvert de San Perdido, petite ville côtière du Panama aussi impitoyable que colorée, apparaît un enfant noir aux yeux bleus. Un orphelin muet qui n’a pour seul talent apparent qu’une force singulière dans les mains.
Il va pourtant survivre et devenir une légende. Venu de nulle part, cet enfant mystérieux au regard magnétique endossera le rôle de justicier silencieux au service des femmes et des opprimés et deviendra le héros d’une population jusque-là oubliée de Dieu. »
« Drapé dans le mystère, habillé de l’univers mystique des personnages de contes ancestraux, voilà un héros. Muet, sa présence physique parle. Il devient le justicier de tout un peuple d’opprimés, La Mano, voguant entre la corruption, la violence, il se fait défenseur des femmes et des petits. »
(Arthur Guillaumot – Culture Collective)
Note : En premier, c’est la couverture du livre qui m’a attirée, ( j’aime les couleurs) – mais conte ou roman policier, l’auteur nous entraîne dans un voyage au Panama avec des personnages atypiques mais attachants, et l’on découvre ou redécouvre l’histoire des Cimarrons de la Jungle de Panama.

 

LE CREPUSCULE ET L’AUBE DE Kent Follet :
« En l’an 997, à la fin du haut Moyen Âge, l’Angleterre doit faire face à des attaques de Gallois à l’ouest et de Vikings à l’est. Les hommes au pouvoir exercent la justice au gré de leurs caprices, s’opposant non seulement au peuple, mais aussi au roi. Sans l’existence d’un État de droit, c’est le règne du chaos.
Dans cette période agitée, trois personnages voient leurs destins s’entrecroiser. La vie du jeune Edgar, constructeur de bateaux, bascule quand la seule maison dans laquelle il ait jamais vécu est détruite au cours d’un raid viking, le forçant lui et sa famille à s’installer dans un nouveau hameau et repartir de zéro. Ragna, jeune noble normande insoumise, se marie par amour à l’Anglais Wilwulf et le suit de l’autre côté de la Manche. Cependant, les coutumes de la terre natale de son époux sont scandaleusement différentes des siennes. Tandis qu’elle prend conscience que dans son entourage se joue une bataille perpétuelle et violente pour le pouvoir, elle craint que le moindre faux pas n’ait des conséquences désastreuses. Aldred, moine idéaliste, rêve de transformer sa modeste abbaye en un centre d’érudition qui serait reconnu à travers toute l’Europe. Chacun d’eux à son tour s’opposera au péril de sa vie à l’évêque Wynstan, prêt à tout pour accroître sa richesse et son pouvoir.
Trente ans après la publication des Piliers de la Terre, vendu à plus de 27 millions d’exemplaires dans le monde, Le Crépuscule et l’Aube nous transporte dans une époque historiquement riche dans laquelle se confrontent ambition et rivalité, vie et mort, amour et haine, et nous conduit aux portes des Piliers de la Terre. »
Avis de notre lectrice : Très bon livre

 

LES AILES DE VIERGES de Laurence PEYRIN :
« Angleterre, avril 1946. La jeune femme qui remonte l’allée de Sheperd House, majestueux manoir du Kent, a le coeur lourd. Car aujourd’hui, Maggie Fuller, jeune veuve au fort caractère, petite-fille d’une féministe, entre au service des très riches Lyon-Thorpe. Elle qui rêvait de partir en Amérique et de devenir médecin va s’installer dans une chambre de bonne.
Intégrer la petite armée de domestiques semblant vivre encore au siècle précédent n’est pas chose aisée pour cette jeune femme cultivée et émancipée. Mais Maggie va bientôt découvrir qu’elle n’est pas seule à se sentir prise au piège à Sheperd House et que, contre toute attente, son douloureux échec sera le début d’un long chemin passionnel vers la liberté. »
Avis de notre lectrice : Agréable à lire

 

LE PETIT TERRORISTE d’ Omar Youssel Souleimane :
« Omar Youssef Souleimane dit ici adieu à son enfance, celle d’un petit Syrien élevé dans une famille salafiste « normale », c’est-à-dire, comme la plupart des garçons autour de lui, en petit terroriste. Adieu à la Syrie gangrenée par l’état tyran. Adieu à la langue arabe par la mise au monde d’une écriture littéraire française. Adieu à l’Orient par la description minutieuse comme pour ne rien oublier des événements qui l’ont conduit à adopter puis à rejeter son éducation, à devenir dissident, sur le long chemin des réfugiés vers la France.
Ce monde-là qu’il dépeint n’est pas occidentalisé, il est pétri d’Islam, de sensibilité et d’humour. C’est le livre d’un voyage : entre deux pays, deux civilisations, deux langues. »
Avis de notre lectrice : bien

 

L’amour au temps du changement climatique  de Josel Panek :
« Tomáš, chercheur en génétique tchèque d’une quarantaine d’années, peine à se remettre de son divorce. Il se rend à contrecœur à un colloque à Bangalore, capitale indienne de la Silicon Valley. D’humeur taciturne et solitaire, il rechigne à se lier avec les autres. Rien ne trouve grâce à ses yeux : les trottoirs sont sales, les couleurs des saris criardes et les tuk-tuks trop bruyants. Mais sa rencontre avec une brillante chercheuse indienne va bousculer les certitudes de cet Européen suffisant.
L’Amour au temps du changement climatique est un texte profond et dérangeant qui interroge les racines de la xénophobie du point de vue d’un citoyen du monde.
Josef Pánek est un scientifique tchèque, chercheur en génétique moléculaire. L’Amour au temps du changement climatique est son premier roman. Il est considéré comme une des voix les plus singulières de la littérature contemporaine de République tchèque.
Avis de notre lectrice : « Je n’ai pas accroché à la lecture de ce livre que je n’ai pas terminé ».

 

DANS LE JARDIN DE L’OGRE de Leila Slimani :
« Dans le jardin de l’ogre met en scène Adèle, une jeune journaliste, épouse d’un médecin et mère d’un petit garçon. Derrière cette vie apparemment bien ordonnée, Adèle est le jouet d’un désir animal – cet ogre vorace dont il est question dans le titre – et qui la dévore de l’intérieur. Adèle a beau lutter contre ses pulsions, la bataille est perdue d’avance. Sa vie l’ennuie et son mal-être profond ne trouve de répit que dans ses passages à l’acte adultère. A chaque nouvel épisode sexuel, Adèle va toujours plus loin, jusqu’à se mettre en danger, car le sexe a chez elle quelque chose de suicidaire. Il est une tentative de disparition.
La chair est triste et la douleur est partout. On suit l’errance d’Adèle, rivés à ses gestes, happés par la tension du récit. Un roman qui bouscule autant qu’il captive. Oreilles sensibles, s’abstenir. »
Avis de notre lectrice : Agréable à lire mais parfois dérangeant sur ses fantasmes sexuels.

 

ARENE de Négar Djavadi :
« Benjamin Grossman veut croire qu’il a réussi, qu’il appartient au monde de ceux auxquels rien ne peut arriver, lui qui compte parmi les dirigeants de BeCurrent, une de ces fameuses plateformes américaines qui diffusent des séries à des millions d’abonnés. L’imprévu fait pourtant irruption un soir, banalement: son téléphone disparaît dans un bar-tabac de Belleville, au moment où un gamin en survêt le bouscule. Une poursuite s’engage jusqu’au bord du canal Saint-Martin, suivie d’une altercation inutile. Tout pourrait s’arrêter là, mais, le lendemain, une vidéo prise à la dérobée par une lycéenne fait le tour des réseaux sociaux. Sur le quai, les images du corps sans vie de l’adolescent, bousculé par une policière en intervention, sont l’élément déclencheur d’une spirale de violences. Personne n’en sortira indemne, ni Benjamin Grossmann, en prise avec une incertitude grandissante, ni la jeune flic à la discipline exemplaire, ni la voleuse d’images solitaire, ni les jeunes des cités voisines, ni les flics, ni les mères de famille, ni les travailleurs au noir chinois, ni le prédicateur médiatique, ni même la candidate en campagne pour la mairie. Tous captifs de l’arène: Paris, quartiers Est. »
Négar Djavadi déploie une fiction fascinante, ancrée dans une ville déchirée par des logiques fatales. »
Avis de notre lectrice : Très bon livre sur la vie des cités, gamins livrés à eux-mêmes et leur haine envers la police.

 

LES MAUX BLEUS de Christine Feret – Fleury :
« Armelle le sait depuis trois ans, elle aime les filles. Seul son carnet bleu est mis dans la confidence. L’adolescente solitaire et férue de lecture y confie ses peurs, ses espoirs. Elle lui parle d’Inès, une nouvelle élève qui l’attire. Lorsque son amie la rejette violemment, Armelle devient rapidement l’objet du mépris et des insultes de ses camarades. Pourtant, cet événement n’est qu’un tournant dans sa vie qui bascule définitivement un dimanche soir. Alors que ses parents découvrent son secret, Armelle est jetée dehors. Elle n’a que 16 ans quand, cette nuit-là, elle voit la porte de sa maison se fermer brutalement devant ses yeux. Seule dans la rue avec son carnet, elle doit apprendre à survivre… Mais est-elle vraiment seule ?
Un récit intime qui oscille entre poésie et dureté pour dénoncer l’homophobie, dans un environnement scolaire, familial et social qui saura parler aux adolescents et les émouvoir. Sur les traces d’une héroïne qui doit emprunter un chemin de douleur pour se découvrir. Pour apprendre à rester fière, à ne jamais renoncer, surtout pas à soi-même… »
Avis de notre lectrice : j’ai beaucoup aimé ce livre qui traite d’un sujet difficile de l’homosexualité des filles.

 

DAISY SISTER d’Henning Mankell :
« Été 1941, en Suède. Deux amies, Elna et Vivi, dix-sept ans, de condition modeste, s’offrent une escapade à bicyclette à travers la Suède en longeant la frontière de la Norvège occupée par les nazis. L’aventure, d’abord idyllique, l’été de toutes les joies, de tous les espoirs , est de courte durée : Elna, violée, revient chez elle enceinte d’une petite fille qu’elle appellera Eivor.
1960. Eivor, dix-huit ans, en révolte contre sa mère, veut devenir une femme libre. Elle s’enfuit du village avec un jeune délinquant. Que lui réserve l’avenir ? Réalisera-t-elle son rêve d’indépendance et de liberté, et à quel prix ?
En s’attachant aux destins d’une mère et de sa fille entre 1941 et 1981 en Suède, Mankell brosse le portrait de ces générations de femmes (épouses, mères, ouvrières) qui ont dû lutter avec leurs propres désirs et renoncements pour exister et se faire une place au cœur d’une société où s’élaborait le modèle suédois.
Daisy Sisters, premier roman de Henning Mankell, renferme déjà les idéaux sociaux et politiques qui sous-tendent l’ensemble de son œuvre. »
Avis de notre lectrice : Bon livre j’ai aimé

 

LES IMPATIENTES de Djaïli Amadou Amal :
« Trois femmes, trois histoires, trois destins liés.
Ce roman polyphonique retrace le destin de la jeune Ramla, arrachée à son amour pour être mariée à l’époux de Safira, tandis que Hindou, sa soeur, est contrainte d’épouser son cousin.
Patience ! C’est le seul et unique conseil qui leur est donné par leur entourage, puisqu’il est impensable d’aller contre la volonté d’Allah. Comme le dit le proverbe peul : « Au bout de la patience, il y a le ciel. » Mais le ciel peut devenir un enfer. Comment ces trois femmes impatientes parviendront-elles à se libérer ?
Mariage forcé, viol conjugal, consensus et polygamie : ce roman de Djaïli Amadou Amal brise les tabous en dénonçant la condition féminine au Sahel et nous livre un roman bouleversant sur la question universelle des violences faites aux femmes. »
Avis de notre lectrice : Très bon livre
Autres livres cités par notre lectrice :
LA FIGUIERE EN HERITAGE de Françoise Bourdin
LES SENTIERS DE L’EXIL de Françoise Bourdin – livre qui évoque la révocation de l’Edit de Nantes, romancé mais très agréable à lire.

 

JOURNAL INTIME DE Brigitte Macron de Patrick Girard :
« L’info a été relayée dans toute la presse people : la Première Dame de France tient un journal intime dans lequel elle consigne notes et impressions sur les coulisses du pouvoir. Mais quels secrets recèle ce carnet tenu confidentiel ? Une incursion pleine de surprises dans les confessions de Brigitte Macron. »
Avis de notre lectrice : Un peu people mais agréable à lire

 

LE TEMPS GAGNE De Raphaël Enthoven (règlement de compte familial)

 

LA FABRIQUE DES PERVERS de Sophie CHAUVEAU :
Sophie chauveau a dévoilé chez Gallimard son nouveau livre, La fabrique des pervers. L’auteure y raconte l’histoire de sa famille, une dynastie de bourreaux, violeurs et monstres qui firent autour d’eux un très grand nombre de victimes, dont l’auteure elle-même. Un récit qui traite de l’inceste.
Avis de notre lectrice : négatif livre violent – familles hors normes – n’a pas aimé

 

Tant qu’il y aura des cèdres de Pierre Jarawan : déjà cité précédemment – très bon livre

 

Les gens de Philippe Labro : déjà cité précédemment – bon livre

 

Ma Chérie de Laurence Peyrin : déjà cité – bon livre

 

LE PATIO BLEU de Denis Tllinac :
« Une bande d’amis réunis autour d’une femme auréolée de mystère. Avec elle, une bourgeoisie parisienne qui cherche un nouveau monde pour consommer en toute liberté le temps qui leur reste à vivre. Passé et présent s’entremêlent dans un récit intimiste et mélancolique : regard lucide et désenchanté sur les choses et les gens, sur la précarité de la société, sur l’opposition entre Paris et la province assoupie… »

 

LA MER MORTE de Blandine De Caunes :
« Histoire d’un double deuil entre une mère admirée (Benoite Groult) en perte d’autonomie et la perte d’une fille unique. L’ordre du monde est renversé mais l’auteur a conservé sa force vitale et son humour pour faire de cette histoire vraie une réconciliation des générations et de l’amour qui en ressort. »
Note de notre lectrice : deux derniers récits qui se démarquent par la réalité des événements qui nous entourent.

 

VANIA, VASSIA et la fille de VASSIA de Macha Méril :
« Vania, Vassia et Sonia, la fille de Vassia, les trois personnages de ce flamboyant roman, sont en quête d’un avenir qui les réconcilie avec leur passé de Cosaques. Cependant chacun lit cet avenir sous un angle différent: s’intégrer en France avec un impeccable parcours, rester russe tout en défendant la République française, reprendre coûte que coûte le combat contre Staline, quitte à se ranger du côté des nazis… »
« Ce livre a tout pour plaire. L’héroïne de ce roman s’appelle Sonia. Elle est la fille d’émigrés russes qui ont fui leur pays à la révolution bolchévique. Sonia sera élevée dans une double culture, russe et française. Sa famille a un peu plus de mal à s’acclimater, et n’oubliera jamais son pays natal.
Le lecteur chevauche les années qui ont fait ce formidable vingtième siècle avec une héroïne déterminée, sympathique, attachante et très intelligente. Entre les lignes, nous supposons que Sonia a beaucoup de traits de caractère en commun avec l’auteure du livre. »
Note de notre lectrice : a aimé
Repérés pour vous dans les critiques littéraires :

 

Les graciées de KIRAN MILLWOOD HARGRAVE
« Une merveilleuse saga historique sur la chasse aux sorcières. 1671. En Norvège, sur la presqu’île de Vardo. Marène, 20 ans, vient de perdre son père, son frère et son fiancé lors d’une tempête qui a décimé une quarantaine de pêcheurs. Après ce drame, les femmes vont devoir reprendre la mer elles-mêmes pour survivre. A une centaine de kilomètres de là, Absalom apprend qu’il est envoyé à Vardo pour y brûler des sorcières. Les femmes de Vardo qui croyaient être au bout de leurs peines vont devoir faire face à la cruauté des hommes…
Les Graciées est une merveilleuse saga historique relatant des faits authentiques et passionnants liés à la chasse aux sorcières. L’autrice raconte tout cela avec force détails et plante son décor avec beaucoup de talent. On y croit, on y est. C’est un roman d’une grande poésie, plein de fougue et d’exaltation, à lire absolument »  (Actualitté)

 

L’autre moitié de Soi de Brit Bennett
« Qu’est-ce qu’être noir ? A travers le destin de deux sœurs jumelles noires à la peau blanche, la romancière américaine Brit Bennett creuse cette question et interroge plus largement celle de l’identité. L’autre moitié de soi est le deuxième roman de Britt Bennett, qui s’était fait connaître en 2017 avec Le cœur battant de nos mères, prix Lire du premier roman étranger, vendu à 40 000 exemplaires.
L’histoire : 14 août 1954, un événement vient bousculer la routine de la petite ville américaine de Mallard, en Louisiane. Les sœurs Vignes, Stella et Désirée, des jumelles âgées de 14 ans, ont disparu. On ne les a pas revues après le bal de la Fête du fondateur. Une fête qui compte dans cette petite ville pas tout à fait comme les autres, car peuplée d’habitants Noirs à la peau claire. Si claire que certains, comme Stella et Désirée, peuvent être pris pour des Blancs. Mallard, « une de ces villes qui sont une idée avant d’être un lieu » a été fondée par un certain Alfonse Decuir en 1848, un mulâtre affranchi à la peau claire, « un cadeau qui condamnait à la solitude ». Jamais accepté en tant que Blanc mais « refusant d’être assimilé aux Nègres », il épousa une femme encore plus pâle que lui, rêvant d’une lignée d’enfants qui de génération en génération deviendraient « toujours plus clairs, comme une tasse de café qu’on diluerait peu à peu avec le lait ». Quand en 1954 les deux sœurs Vignes s’enfuient, le rêve d’Alfonse Decuir est devenu réalité, avec le temps, Mallard est devenue une « ville de couleur » peuplée de Noirs à la peau blanche.
Les deux jeunes filles ont quitté la ville sur une idée de Désirée, qui se rêve actrice et ne supporte plus l’ambiance confinée de ce « trou ». Stella l’a suivie. Elles ont partagé ensemble à la Nouvelle-Orléans les premiers mois et émois de leur « liberté » loin de Mallard. Mais rapidement la route de cette paire d’inséparables s’est scindée. Stella s’est glissée secrètement dans la peau d’une blanche. Désirée a épousé « l’homme le plus noir qu’elle avait pu trouver ». Plus tard, pour échapper à la violence de son mari, elle est rentrée à Mallard chez sa mère, avec sa fille Jude, couleur d’ébène comme son père. Stella de son côté a coupé toute relation avec sa vie d’avant, pour protéger son secret, qu’elle cache tremblante à son mari, et à sa fille Kennedy, aussi blonde que sa cousine est noire, rendant vaines toutes les tentatives de Désirée pour retrouver sa sœur disparue. Un fossé infranchissable s’est creusé, que leurs filles respectives parviendront peut-être, avec le temps, à combler.
« Qu’est-ce qu’être Noir ? Comment devient-on ce que l’on est ? Que faut-il sacrifier de sa propre histoire, de celle de sa famille, pour devenir soi-même ? Comment peut-on échapper à la case assignée sans se fracasser ? A travers cette fresque familiale à deux têtes, la romancière Brit Bennett déconstruit le schéma binaire Noir/Blanc. Elle démontre au fil de son récit que la question de l’identité et la construction d’une personnalité est une combinaison complexe, qui tient autant d’une histoire familiale, culturelle, que d’un chemin individuel, personnel porté aussi par le hasard. Comme semble l’indiquer le titre du roman, la gémellité de Désirée et Stella peut se lire également comme la métaphore des possibles. Et puis comme le dit Kennedy, alors jeune apprentie comédienne, « on ne se trouve pas comme ça : une identité, ça se construit. Il faut inventer la personne qu’on voulait être ».
(culturebox)

 

La discrétion de Faiza Guené
« Un roman partagé entre deux époques sur l’exil, le racisme et le triomphe de l’amour maternel. Le passé de Yamina est plein de déchirements et son présent rempli de petites humiliations. Entre les deux : l’exil.
Yamina ne retourne jamais sa rage contre ceux qui l’agressent. Elle qui a tant perdu ne se soucie que des siens. Ce sont ses quatre enfants qui exprimeront sa colère. Celle de ne pas être acceptée. Celle d’être renvoyée sans cesse à un pays auquel on l’a arrachée. Celle d’assister impuissante à la dissolution de son histoire dans celle de la France qui peine à l’accueillir.
La tristesse imprègne ce roman si beau et si touchant. Comment ne pas voir en Yamina une force cachée qui se déploie lorsqu’il s’agit d’aimer les siens ? Elle qui a été une petite fille si débrouillarde, chérie par son père qui l’a abandonnée à un mariage arrangé, arrachée à son Algérie natale, débarque dans la banlieue parisienne des années 70. Il n’y a pas de place dans son coeur pour son mari. Le temps et l’affection finiront par faire fleurir des sentiments forts et indestructibles.
Les pensées de Yamina ressemblent à des éclats de lumière dans l’univers gris de sa petite ville de banlieue où est rassemblée une frange bannie et marginalisée de la France. »
(Actualitté)

 

APEIROGON de Colum Mc Cann
« Un apeirogon est un polygone qui a tant de côtés qu’on croit que leur nombre est infini. Une métaphore de la littérature, mais aussi de la situation en Israël et en Palestine, minuscules bouts de territoires où une partie de l’histoire de l’humanité s’écrit sans cesse depuis plus de deux mille ans. Colum McCann a choisi de la raconter, cette histoire maintes fois écrite, avec sa sensibilité, en s’inspirant d’une amitié réelle : celle d’un Palestinien et d’un Israélien, qui ont chacun perdu leur fille violemment, et qui sont chacun minoritaires dans leur camp.
L’histoire : Rami Elhanan est Israélien. Bassam Aramin Palestinien. Smadar avait treize ans, elle a été tuée dans un attentat palestinien en Israël. Abir avait dix ans, elle est morte touchée par une balle en caoutchouc tirée par un soldat israélien. Passé le deuil, passée la colère, les deux pères vont se mettre à parler, parler, et parler encore. Ensemble, et aux autres. Colum McCann écrit leur histoire, celle d’une amitié qui transcende la mort et la perte, sous une forme particulière. Ce n’est ni un roman, ni un essai. Plutôt une oeuvre de forme hybride, oscillant entre exploration historique, poétique, philosophique, portée par la grâce d’une plume singulière. »

 

ALABAMA 1963 de Ludovic Manchette et Christian Niemec :
« Birmingham, Alabama, 1963. Le corps sans vie d’une fillette noire est retrouvé. La police s’en préoccupe de loin. Mais voilà que d’autres petites filles noires disparaissent…
Bud Larkin, détective privé bougon, alcoolique et raciste, accepte d’enquêter pour le père de la première victime. Adela Cobb, femme de ménage noire, jeune veuve et mère de famille, s’interroge : « Les petites filles, ça disparaît pas comme ça… »
Deux êtres que tout oppose. A priori… »
Sous des airs de polar américain, « Alabama 1963 » est avant tout une plongée captivante dans les États-Unis des années 1960, sur fond de ségrégation, de Ku Klux Klan et d’assassinat de Kennedy.
Installés à Plouhinec dans le Cap-Sizun depuis quelques années, Christian Niemiec et Ludovic Manchette, sont traducteurs. Ils ont entrepris d’écrire ensemble leur premier roman « Alabama 1963 », qui est paru en sortie nationale le 20 août 2020, aux éditions du Cherche Midi.
« Une histoire sur fond de ségrégation :
Le fond du roman est la rencontre improbable entre un détective privé, alcoolique, raciste et une femme de ménage noire, dans les années 1960 en Alabama, en pleine période de ségrégation. La rencontre, empreinte de méfiance de part et d’autre, se soldera par la découverte de points communs d’où naîtra une amitié, pas évidente à cette époque. L’assassinat d’une petite fille noire, une enquête qui intéresse peu la police locale, et la disparition d’autres petites filles, seront les prétextes d’investigations qui mettront en lumière la vie sociale américaine de l’époque, les relations entre noirs et blancs ou les actions du Klu Klux Klan.
Un livre écrit à quatre mains :
Le livre est écrit à quatre mains, mais en étroite collaboration entre les auteurs. « Aucune phrase n’est validée sans avoir notre aval à tous les deux », affirme Christian Niemiec. Très intéressé par la culture américaine, il a vécu un an aux États-Unis et y retourne régulièrement. Pour situer le cadre de leur roman, ils ont tous deux fait des recherches poussées sur l’époque, la météo, la lune, les lieux, les dates historiques, la religion.
Marqué par une écriture sobre, sans grandes envolées lyriques, le livre a reçu un excellent accueil des libraires qui louent sa fluidité et sa fraîcheur. De nombreux cercles littéraires l’ont déjà inscrit dans les meilleurs ouvrages de la rentrée littéraire ou sélectionné dans leur catalogue. »
Le compte-rendu est peut-être un peu long, mais rassurez-vous, vous avez tout le temps pour en prendre connaissance et trouver peut être le roman pour vos vacances, en effet notre saison se termine, l’été ne va pas tarder à pointer le bout de son nez avec l’espoir de vacances, de détente et de retrouvailles …
En ce qui nous concerne, nous nous retrouverons bien évidemment à la rentrée pour partager « en présentiel » nos nouvelles découvertes littéraires.

 

A bientôt,
Bonnes Vacances et prenez soin de vous.

 

Catherine, Evelyne et Patricia

 

Dernière Edition de la Saison (edition limitée)