Nous nous sommes donc réunies, 1er groupe de la saison, en souhaitant la bienvenue aux nouvelles arrivantes qui se sont jointes à nous –

Beaucoup de livres à l’agenda :

OUBLIER KLARA d’Isabelle AUTISSIER :

« Mourmansk, au Nord du cercle polaire. Sur son lit d’hôpital, Rubin se sait condamné. Seule une énigme le maintien en vie : alors qu’il n’était qu’un enfant, Klara, sa mère, chercheuse scientifique à l’époque de Staline, a été arrêtée sous ses yeux. Qu’est-elle devenue ? L’absence de sa mère, la blessure ressentie enfant ont fait de lui un homme rude avec lui-même, mais aussi avec son fils Iouri. Le père devient patron de chalutier, mutique. Le fils aura les oiseaux pour compagnon et la fuite pour horizon. Iouri s’exile en Amérique, tournant la page d’une enfance meurtrie.

Mais à l’appel de son père, Iouri, désormais adulte, répond présent : ne pas oublier Klara et lutter contre l’Histoire, lutter contre un silence. Quel est le secret de Klara ? Peut-on conjurer le passé ?

Dans son enquête, Iouri découvrira une vérité essentielle qui unit leurs destins. »

« Oublier Klara » est une magnifique aventure humaine, traversée par une nature sauvage, une belle immersion dans les paysages arctiques et dans la société russe. »

LA SALLE DE BAL d’ANNA HOPE :

Dans « Le chagrin des vivants » premier roman d’Anna Hope, un dancing occupait une place centrale, devenant le lieu de l’oubli et de tous les désirs, que libérait le jazz naissant. La danse est encore un élément clé de ce deuxième roman qui se déroule à la même époque, mais dans l’un de ces lieux que l’on rencontre rarement en littérature : un asile d’aliénés.

« Il y a trois façons de sortir. Tu peux mourir. C’est facile. Les gens meurent tout le temps. Tu peux t’enfuir. Presque impossible. Ou tu peux les convaincre que tu es suffisamment saine d’esprit pour partir. »

Début 1911 une jeune ouvrière est conduite à l’asile de Sharston sans bien comprendre ce qui lui arrive. Dans un moment de révolte et de désespoir elle a cassé l’une des vitres de la filature dans laquelle elle épuise sa vie depuis l’âge de huit ans. Mais à cette époque, il en faut peu pour être qualifié de malade mental, surtout si l’on est issu de la classe ouvrière. Ella est examinée par le Dr Charles Fuller qui lui témoigne bien peu d’empathie. Le jeune médecin, épris de musique et fasciné par les thèses eugénistes, a entrepris de moderniser l’asile de Sharston, notamment en jouant de la musique aux patients. Car il y a dans ce lieu de désolation, où les patients sont traités davantage comme des détenus que comme des malades, un orchestre, et les résidents les plus raisonnables sont invités à participer à un bal tous les vendredis soir, seule occasion où les hommes et les femmes se rencontrent, et grand moment de défoulement pour tous. Ella va y faire la connaissance de John, paysan irlandais qui souffre de mélancolie depuis la mort de sa petite fille. Parce qu’il la trouve trop pâle, il entreprend de lui écrire pour lui raconter les beautés de la nature, lui qui a la chance de travailler aux champs, tandis qu’elle est confinée à la blanchisserie. Un amour timide et hésitant va naître entre ces deux êtres désespérés, un amour fragile et improbable, tissé de mots d’une grande sensibilité et d’un rêve commun de liberté et de recommencement, pendant que leur médecin s’applique à mettre en pratique ses théories et à les diffuser auprès de gens influents.

« …avec comme seul horizon l’éternité des jours à venir pendant que tout s’échappe de soi, et puis s’endormir, en être châtié, et les fenêtres tellement embuées qu’on ne voit jamais le ciel. »

Les trois voix de John, Ella et Charles alternent pour nous faire vivre cette caniculaire année 1911, où les tensions et les désirs s’exacerbent, provoquant agressivité et frustration, alors que l’Angleterre est en proie à de violents mouvements sociaux. A travers la vie quotidienne de cette communauté déglinguée, où l’on se demande souvent qui sont les véritables malades mentaux, Anna Hope dévoile toute la maltraitance de la société envers les plus faibles : maltraitance dans la famille, à l’usine ou à l’asile, une société où toute révolte, même minime, contre l’ordre social est vue comme une preuve de faiblesse d’esprit, une dangerosité qui nécessite qu’on la mette à l’écart. C’est pour protéger la structure sociale et préserver la « pureté de la race », que cette société a élaboré les théories eugénistes : la maladie mentale comme tare héréditaire des classes laborieuses, la stérilisation comme méthode radicale de réduire la pauvreté, la révoltesociale envisagée non comme le résultat de l’oppression des classes dominantes mais comme le symptôme de cette faiblesse d’esprit. Mais l’idée d’un homme supérieur que défend Charles va être mise à mal quand il se comparera à ces soi-disant faibles d’esprit bien mieux bâtis et bien plus solides que lui (Qu’est-ce qu’un homme supérieur – Celui qui a la force, la culture ou le pouvoir ?), et quand il sera lui-même confronté à des désirs qui lui semblent inavouables. On découvrira peu à peu (mais à quel prix…) que le fou n’est pas celui que l’on croit.

« A quel point la beauté de la vie et du monde le frappait comme une fièvre parfois, mais à quel point tout était entaché par la haine. »

 (propos recueillis dans « le journal d’une lectrice » –

C’est un entrelacement habile de la petite et grande histoire, questions politiques, théories scientifiques et drames humains, démontant au passage certains de nos préjugés et nous incitant à ne pas nous arrêter à la surface des choses.

LE CHANT DES REVENANTS de Jesmyn WARD

ROMAN ÉTRANGER – Rarement un adolescent de 13 ans est confronté à de si lourdes responsabilités. Fils d’un blanc et d’une noire, il a été éduqué par ses grands-parents maternels, qu’il aime plus que tout. Et sa sœur Kayla, âgée de 3 ans. Entre eux, une mère toxicomane qui prétend être en mesure de s’occuper d’eux. Mais à chaque crise, le danger s’approche.

La mort est omniprésente ici : le livre s’ouvre et s’achève avec elle. C’est en aidant son grand-père à tuer une chèvre que Jojo la découvre. Mais également à travers le cancer dont est atteinte Mam, sa grand-mère. Léonie, une mère vivante, mais déjà morte frappée par la drogue, et terriblement dépendante.

Le chant des revenants raconte l’histoire d’une famille, hantée par deux fantômes, partie dans un voyage, on traverse un passé écrasant.

Tout commence à Bois Sauvage, ville fictive du Mississippi, située sur la côte. Jojo et sa sœur ont été recueillis par leurs grands-parents. Une seule famille, parce que la partie blanche n’a jamais accepté la naissance d’un enfant presque noir. D’ailleurs, son père, Michael, a été expédié dans un pénitencier, connu pour sa violence. Entre une femme absente, devenue mère à 17 ans, au comportement erratique, et un père condamné, Jojo se retrouve chef de famille.

Mais si un grand-père sait tuer une chèvre, sans trembler, à 13 ans, le geste est plus fragile –

Léonie, elle, n’attend que la sortie de prison de son homme : proche, très proche. Et pour le retrouver plus vite, elle prend ses enfants et la voiture pour remonter vers le nord afin d’aller à sa rencontre. Une odyssée faite de stations essence, d’enfants maltraités, de banalités… Et au retour, c’est sans trop d’étonnement que l’on suit le policier qui arrête cet étrange équipage et découvre de la méthamphétamine.

C’est aussi un écho fort au Pulitzer de Colson Whitehead, Underground Rail. Mais ici, on n’échappe ni au racisme ni à sa condition — et il n’y a aucun territoire plus lointain qui serait salvateur.

Cette vision du Mississippi ressemblerait à un cercle de l’Enfer dantesque : une prison dont nul ne s’échappe, contaminée par l’environnement, la nourriture autant que l’air. L’esprit s’y trouve brisé, incarné comme le corps de Michael dans le pénitencier.

La prose de Ward passe du regard de Jojo à celui de sa mère, dont chacun raconte l’injustice qui s’est abattue sur une famille détruite. Chacun tente de se prémunir de la foudre, espérant qu’elle finira par se lasser de tomber toujours au même endroit.
Ambitieux, incontestablement, le récit de cette famille nous frappe depuis son Mississippi lointain. Parce qu’entre réalisme et magie,

les voix portent leurs souffrances par-delà l’océan. 

(actualitte)

TOUT LE BLEU DU CIEL de Melissa DA COSTA :

649 pages qui s’avalent d’une traite sur un sujet difficile :  le road movie d’Emile et Joanne dans les paysages splendides des Pyrénées, une fuite vers la sagesse, une lutte au-delà de la mort, un combat pour une vie qui se gagne et se prolonge. C’est le premier roman de Mélissa Da Costa. Une réussite .

« Petitesannonces.fr : Jeune homme de 26 ans, condamné à une espérance de vie de deux ans par un Alzheimer précoce, souhaite prendre le large pour un ultime voyage. Recherche compagnon(ne) pour partager avec moi ce dernier périple.
Émile a décidé de fuir l’hôpital, la compassion de sa famille et de ses amis. À son propre étonnement, il reçoit une réponse à cette annonce. Trois jours plus tard, devant le camping-car acheté secrètement, il retrouve Joanne, une jeune femme coiffée d’un grand chapeau noir qui a pour seul bagage un sac à dos, et qui ne donne aucune explication sur sa présence.
Ainsi commence un voyage stupéfiant de beauté. À chaque détour de ce périple naissent, à travers la rencontre avec les autres et la découverte de soi, la joie, la peur, l’amitié, l’amour qui peu à peu percent la carapace de douleurs d’Émile. »

Un livre aux dialogues impeccables et aux personnages touchants d’humanité. Psychologies magazine.

LA FEMME REVELEE de GAELLE NOHANT :

« En 1950, à Paris, une jeune femme vient de débarquer avec pour seul viatique son appareil photo Rolleiflex. Une situation surprenante car jusqu’alors elle vivait confortablement à New-York avec son époux et son petit garçon. Elle n’a emporté que quelques bijoux, témoins de l’aisance de sa vie passée. Hébergée dans un hôtel plutôt louche, elle se fait dévaliser.

Désormais fauchée, elle se retrouve à la merci de la patronne de cet hôtel de passe. Aidée de Rose, une prostituée au grand cœur, elle trouve refuge dans un foyer pour jeunes femmes et tente de vivre grâce à de petits boulots. Elle découvre aussi St-Germain-des-prés et les soirées Jazz. A la façon de Vivian Maier, elle prend plaisir à parcourir les rues de Paris toujours armée de son appareil photo pour y saisir des scènes de vie que son talent sait mettre en valeur. Elle a fui on ne sait qui ni quoi, et si le mystère est d’abord épais, les raisons de sa fuite deviennent de plus en plus évidentes à mesure que se dévoile son passé.

Dans ce roman construit en deux parties assez différentes l’auteur nous entraine par son écriture à la fois réaliste et poétique et son talent de conteuse dans les pas de Violet-Eliza, personnage mystérieux et très attachant.

Avec Violet, le lecteur découvre le Paris des années 50 où tout est à reconstruire sur les ruines de la seconde guerre mondiale. Puis les années 60/70, avec la crise immobilière aux États-Unis, mais surtout les différences de traitement entre blancs et noirs, jusque dans les états du nord prétendument moins racistes. Car si les problèmes de racisme n’y sont pas aussi ouvertement déclarés que dans le sud, ils régissent les lois du marché et de la politique plus surement que s’ils étaient verbalisés. Ce sont les prémices de la fin de la ségrégation raciale, mais aussi les assassinats de Martin Luther King et Robert Kennedy, puis la révolte grandissante de la jeunesse contre la guerre du Vietnam pendant la présidence de Nixon. »

LA COMMODE AUX TIROIRS DE COULEURS d’ Olivia RUIZ :

Trois de ses grands-parents ont fui la guerre civile espagnole mais n’en ont jamais parlé. De ce silence est né La commode aux tiroirs de couleurs (JC Lattès), le roman avec lequel elle signe son entrée en littérature. Conteuse hors pair, Olivia Ruiz entremêle tragédies familiales et tourments de l’Histoire en déroulant le fil de la vie de Rita, son « Abuela », dévoilant les secrets qui ont scellé le destin de quatre générations de femmes indomptables, entre Espagne et France, de la dictature franquiste à nos jours.
« Enfin, après tant d’années de patience domptée, j’allais savoir pourquoi elle s’emballait tant pour cacher le secret que renfermaient ces neufs tiroirs. Ma grand-mère les nommait ses renferme-mémoire.

D’où son roman :

 » A la mort de sa grand-mère chérie, une jeune femme reçoit en héritage une intrigante commode, objet de tous les fantasmes de ses petits-enfants. Le temps d’une nuit, la narratrice va ouvrir ces neuf tiroirs de couleur, et dérouler le fil de la vie de Rita, son Abuela, dévoilant ces nombreux secrets qui ont scellé le destin de plusieurs générations de femmes, entre France et Espagne.

NE D’AUCUNE FEMME DE FRANCK BOUYSSE :

Dans une pauvre campagne qui vit encore au rythme des attelages de chevaux, le Père Gabriel reçoit en confession une bien singulière demande – et le Père Gabriel a promis.

« De l’hospice voisin une fille inconnue, cachée sous un capuchon anonyme, est venue pour le conjurer de récupérer, sous la robe de celle qu’on allait le prier de bénir suite à son décès, les cahiers écrits par une femme enfermée depuis des années dans cet établissement de soins dont rien ne sortait, pas même des cahiers griffonnés par une malheureuse.

Le Père Gabriel a promis ..

Et malgré les réserves du médecin de l’établissement, il a fait le nécessaire pour que cette promesse soit tenue.

Plus tard dans son presbytère il a commencé la lecture de ces cahiers, lecture dans laquelle il s’est totalement immergé, au plus profond de cette histoire que Rose, car tel était son nom, racontait et qui trouverait son épilogue bien des années plus tard. Alors qu’il était resté, pendant tout ce temps, totalement accroché à ce qu’il avait découvert tout au long de cette lecture – culpabilisé mais impuissant.

Rose était l’aînée de quatre filles, parents et enfants vivaient chichement sur une maigre ferme à trimer matin et soir – quatre filles est une punition pour un fermier – qui ne pouvait pas recevoir l’aide d’un garçon qu’il avait tellement espéré – un jour le père est rentré seul à la ferme sans Rose …qu’il venait de vendre au Maître des Forges.

Sans moyen d’agir, Rose ne peut lutter à armes égales, mais pourtant rien ne parviendra à l’asservir. Ni les mauvais traitements, ni les violences. Dans sa tête, elle restera droite jusqu’au bout et son récit sera un exemple pour le Père Gabriel.

Le talent de Franck Bouysse est de nous faire toujours approcher du drame, nous le faire frôler, nous y plonger tout entier avec une telle maîtrise que l’horreur en est sèche, acceptable dans toute sa brutalité, toujours calculée et froidement accomplie.

Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine – un coup de cœur.

EN UN MONDE PARFAIT de LAURA KASISCHKE :

Sur la confusion des sentiments et les tempêtes intérieures, Laura Kasischke (née en 1961) en sait long, très long. Comme Joyce Carol Oates, cette romancière recluse au fond du Michigan plonge ses griffes de fouine dans les désordres affectifs de la middle class américaine, pour dévoiler toutes sortes de fêlures derrière les belles vitrines de l’harmonie et de la réussite. « Je suis très intriguée, dit-elle, par ce que cache l’existence des gens lorsqu’elle est trop rationnelle et trop lisse. Que peuvent bien dissimuler ces visages qui se ressemblent tous ? » La réponse fait peur, quand on lit Laura Kasischke, car elle ne cesse de mettre en scène des femmes apparemment bien rangées, mais sacrément dérangées. Comme si, avec leurs tailleurs impeccables, ces sosies d’Emma Bovary dansaient sur des volcans – un cocktail de frustrations, de chagrins invisibles et de nausées silencieuses.

Son nouveau roman en est la preuve :

« Lorsque Jiselle, hôtesse de l’air, rencontre le beau pilote Mark Dorn, veuf et père de trois enfants, cela ressemble au début d’un conte de fées. Le passé compliqué de Jiselle, ses sentiments confus envers son père et son désir de plaire la poussent dans les bras de Mark. Il l’épouse, lui permettant de démissionner et d’oublier les mille tracasseries quotidiennes de son travail (accrues depuis l’apparition de la grippe de Phoenix qui rendait les passagers plus nerveux et les allers-retours continuels plus complexes). Au bout de quelques semaines, Jiselle se retrouve dans une ville inconnue : elle emménage dans le chalet de Mark et commence une nouvelle vie avec trois beaux-enfants à sa charge.
Alors qu’elle s’évertue à gagner leur amour et à trouver sa place en tant que mère au foyer, Jiselle s’interroge sur la sincérité des sentiments de Mark à son égard. Elle s’inquiète des raisons pour lesquelles il l’a épousée et se demande s’il ne la considère pas plus comme une simple nounou que comme sa femme. En quelques mois, sa vie prend un tour dramatique. Jiselle a de plus en plus l’impression que les filles de Mark, avec lesquelles elle se trouve seule la plupart du temps, leur père étant souvent retenu en Allemagne, la détestent. La grippe de Phoenix, d’abord circonscrite à un périmètre maîtrisable, se transforme en épidémie et son quotidien devient une question de survie. Alors que les événements s’accélèrent autour d’elle, la vie que Jiselle pensait avoir choisie se trouve bouleversée. En effet, tandis que la mystérieuse maladie se répand rapidement à travers le pays, elle commence à se rendre compte que son mariage, ses beaux-enfants et leur monde parfait courent un terrible danger…
Mais Jiselle s’endurcit et reprend confiance en elle grâce à la tendre relation qu’elle parvient finalement à construire avec les enfants de Mark. Rassurée, elle se découvre une force intérieure qui lui donne la stature d’une véritable héroïne alors même que le monde semble s’écrouler autour d’elle. »

J’ai lu PANDEMIE et GRIPPE DE PHOENIX, cela vous rappelle quelque chose … et pourtant ce livre a été écrit en 2009 et publié par Gallimard en mars 2020… (Dans ce roman il est question de la pandémie de la Grippe H1N1 apparue au Mexique en 2009 et qui s’est propagée à toute la planète.)

LA VERITE SUR L’AFFAIRE HARRY QUEBERT de JOEL DICKER :

« À New York, au printemps 2008, lorsque l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, jeune écrivain à succès, est dans la tourmente: il est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur d’ici quelques mois.

Le délai est près d’expirer quand soudain tout bascule pour lui : son ami et ancien professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné, en 1975, Nola Kellergan, une jeune fille de 15 ans, avec qui il aurait eu une liaison.

Convaincu de l’innocence de Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête. Il est rapidement dépassé par les événements : l’enquête s’enfonce et il fait l’objet de menaces. Pour innocenter Harry et sauver sa carrière d écrivain, il doit absolument répondre à trois questions : Qui a tué Nola Kellergan ? Que s’est-il passé dans le New Hampshire à l’été 1975 ? Et comment écrit-on un roman à succès ?

Sous ses airs de thriller à l’américaine, La Vérité sur l’Affaire Harry Quebert est une réflexion sur l’Amérique, sur les travers de la société moderne, sur la littérature, sur la justice et sur les médias.

Ce roman a été adapté en série télévisée, avec Patrick Dempsey. »

TA DEUXIEME VIE COMMENCE QUAND TU COMPRENDS QUE TU N’EN AS QU’UNE de Raphaëlle GIORDANO :

Ce roman, premier de Raphaëlle Giordano, mêle habilement fiction et techniques de développement personnel pour nous enseigner, à travers une narration agréable, une multitude d’outils simples pour pas à pas retrouver joie et épanouissement, transformer sa vie et repartir à la conquête de ses rêves.

« Camille, trente-huit ans et quart, a tout, semble-t-il, pour être heureuse. Alors pourquoi a-t-elle l’impression que le bonheur lui a glissé entre les doigts ? Tout ce qu’elle veut, c’est retrouver le chemin de la joie et de l’épanouissement. Quand Claude, routinologue, lui propose un accompagnement original pour l’y aider, elle n’hésite pas longtemps: elle fonce. À travers des expériences étonnantes, créatives et riches de sens, elle va, pas à pas, transformer sa vie et repartir à la conquête de ses rêves… »

De même, l’histoire peut être jugée naïve, pleine de bons sentiments par certains, tandis que d’autres y apprécieront la joie et le positif que nous transmet Raphaëlle Giordano à travers cette fiction bien écrite et facile à lire. Même si le scénario est simple, mêler une forme de coaching à la fiction est une formule qui, au regard des critiques, fonctionne pour avancer, pas à pas, sur le chemin de la transformation.

L’Ile des oubliés de Victoria HISLOP :

« L’été s’achève à Plaka, un village sur la côte nord de la Crète. Alexis, une jeune Anglaise diplômée d’archéologie, a choisi de s’y rendre parce que c’est là que sa mère est née et a vécu jusqu’à ses dix-huit ans. Une terrible découverte attend Alexis qui ignore tout de l’histoire de sa famille : de 1903 à 1957, Spinalonga, l’île qui fait face à Plaka et ressemble tant à un animal alangui allongé sur le dos, était une colonie de lépreux… et son arrière-grand-mère y aurait péri.
Quels mystères effrayants recèle cette île que surplombent les ruines d’une forteresse vénitienne ? Pourquoi, Sophia, la mère d’Alexis, a-t-elle si violemment rompu avec son passé ? La jeune femme est bien décidée à lever le voile sur la déchirante destinée de ses aïeules et sur leurs sombres secrets…
Bouleversant plaidoyer contre l’exclusion, L’Île des oubliés, traduit dans vingt-cinq pays et vendu à plus de deux millions d’exemplaires, a conquis le monde entier. »

 

L’HIBISCUS POURPRE de Chimamanda NGOZI ADICHIE :

Kambili a quinze ans. Son monde est limité aux murs de la résidence luxueuse d’Enugu, au Nigeria, où elle vit avec ses parents et son frère Jaja. Son père, Eugène, est un riche notable qui régit son foyer selon des principes d’une rigueur implacable.

Sa générosité et son courage politique (il possède le seul journal indépendant du pays) en font un véritable héros de sa communauté. Mais Eugène est aussi un fondamentaliste catholique, qui conçoit l’éducation de ses enfants comme une chasse au péché où les plus terribles punitions trouvent leur justification dans la foi.

Quand un coup d’Etat vient secouer le Nigeria, Eugène, très impliqué dans la crise politique, est obligé d’envoyer Kambili et Jaja chez leur tante. Les deux adolescents y découvrent un foyer bruyant, plein de rires et de musique. Ils prennent goût à une vie simple, qu’ils croyaient dangereuse et païenne, et ouvrent les yeux sur la nature tyrannique de leur père.

Lorsque Kambili et son frère reviennent sous le toit paternel, le conflit est inévitable et la maison se transforme en champ de bataille où les enfants vont se révolter pour gagner leur liberté. L’Hibiscus pourpre est un roman bouleversant sur la fin de l’innocence, la violence domestique, l’intolérance religieuse et l’émancipation.

Avec L’Hibiscus pourpre, Chimamanda Ngozi Adichie a abordé de nombreuses thématiques au-delà de celles des violences patriarcales, de la culture et de la construction de soi. On pense notamment au colonialisme et à l’évangélisation par les missionnaires blancs, à la corruption, à la fuite des cerveaux à l’étranger, aux difficultés sociales et politiques du pays, aux conditions de vie et à la pauvreté, aux relations entre épouse et époux, aux rôles attribués aux femmes, à l’impunité des hommes puissants.

LE CARTOGRAPHE des INDES BOREALES d’Olivier TRUC :

« Stockholm, 1628. Alors que le magnifique Vasa s’enfonce dans les eaux sombres du Mälaren, Izko est témoin d’une scène étrange : un homme est tué, une femme en fuite met au monde un enfant. Elle fait un geste. Malédiction ou prémonition ? Comme tous les jeunes Basques, Izko rêvait de chasse à la baleine dans les eaux glacées des confins du monde sur les pas de son père, un harponneur de légende. Mais une force mystérieuse a changé le cours de son destin, le vouant au service de Dieu et du roi : il sera espion de Richelieu. Après avoir étudié la cartographie à Lisbonne et Stockholm, Izko part explorer les Indes boréales, où les Suédois espèrent trouver des mines d’argent pour financer leurs guerres tandis que des prêtres fanatiques convertissent les Lapons par la force.
Tenu par un terrible chantage, Izko devra frôler mille morts, endurer cent cachots pour conjurer le sort et trouver sa liberté, aux côtés des Lapons fiers et rebelles et d’une femme qui l’a toujours aimé. »

 

Un extraordinaire roman d’aventure sur fond d’inquisition et de guerre de religion.
Un voyage dans le temps où l’on découvre la sombre histoire de la colonisation suédoise de la Laponie au 17ème siècle. Ils pillent les ressources naturelles
et mettent de force les Samis à contribution pour les travaux des mines. Ils sont évangélisés et donc forcés à renoncer à leurs traditions, leurs croyances, leurs terres et leurs légendes.

Un roman dense et remarquablement documenté sur un thème très peu traité qu’est celui du grand nord suédois du 17ème siècle. Olivier Truc est un fin connaisseur de la Laponie et du peuple Sami dont il nous décrit les coutumes et nous fait partager le quotidien. Il nous conte ici avec brio les conflits complexes entre la France et la Suède, les catholiques et les protestants, les luthériens et les calvinistes. Les descriptions parfois dures – lors des scènes de tortures – rendent la lecture effroyable et saisissante.

« Le cartographe des Indes boréales » s’achève en 1693, date que l’on retrouve sur les premières pages de son roman policier «Le dernier Lapon ». On y apprend la mort d’un certain Aslak en fuite, essayant de protéger un vieux tambour… Une sorte de vieille légende du 17ème siècle. Une légende bien réelle que l’on retrouve dans cet incroyable roman d’aventure de plus de 600 pages.

Bref, un livre fort intéressant, instructif et dépaysant qui invite au voyage ! Dès les premières pages, nous sommes pris d’une folle envie d’aller à Stockholm, au Musée Vasa, de se plonger dans l’histoire de la Maison des Indes à Lisbonne, et bien sûr de parcourir les vastes étendues de Laponie : fjord, rennes, montagnes, manteau blanc, aurores boréales… Tout y est pour notre plus grand bonheur.

L’ENVOL DU MOINEAU d’Amy BELDING BROWN :

Colonie de la baie du Massachusetts, 1672. Mary Rowlandson vit dans une communauté de puritains venus d’Angleterre. Bonne mère, bonne épouse, elle souffre néanmoins de la rigidité morale étouffante qui règne parmi les siens. Si elle essaie d’accomplir tous ses devoirs, elle se sent de plus en plus comme un oiseau en cage. Celle-ci va être ouverte de façon violente lorsque des Indiens attaquent son village et la font prisonnière. Mary doit alors épouser le quotidien souvent terrible de cette tribu en fuite, traquée par l’armée. Contre toute attente, c’est au milieu de ces « sauvages » qu’elle va trouver une liberté qu’elle n’aurait jamais imaginée. Les mœurs qu’elle y découvre, que ce soit le rôle des femmes, l’éducation des enfants, la communion avec la nature, lui font remettre en question tous ses repères. Et, pour la première fois, elle va enfin pouvoir se demander qui elle est et ce qu’elle veut vraiment. Cette renaissance pourra-t-elle s’accoutumer d’un retour « à la normale », dans une société blanche dont l’hypocrisie lui est désormais insupportable ?

Cette magnifique épopée romanesque, inspirée de la véritable histoire de Mary Rowlandson, est à la fois un portrait de femme bouleversant et un vibrant hommage à une culture bouillonnante de vie, que la « civilisation » s’est efforcée d’anéantir.

« Dès la première page, Amy Belding Brown propulse le lecteur directement au cœur sombre de l’Amérique puritaine du XVIIè siècle et ne le lâche plus jusqu’à la fin. Ce livre, basé sur un travail de recherche monumental, est une chronique passionnante des premiers antagonismes entre le monde des Indiens et celui des Blancs. Inspiré d’une histoire vraie, c’est un superbe roman à la fois violent, tragique, courageux et édifiant. Notre cœur bat au rythme de celui de l’héroïne, cette femme extraordinaire qui, en dépit de tout, non seulement survit, mais triomphe de son destin. » Jim Fergus

L’écrivaine américaine Amy Belding Brown s’est donc inspirée de l’histoire vraie de Mary Rowlandson, une puritaine enlevée et retenue captive dans une tribu autochtone du nord-est des États-Unis, au 17e siècle, pour écrire L’Envol du moineau. Son roman dépeint le contraste marqué entre la rigidité des premiers colons de la Nouvelle-Angleterre et le mode de vie des gens des Premières Nations de l’époque.

Mary fut retenue captive pendant 11 semaines et libérée contre une rançon. Le récit de sa captivité, écrit par la suite, a connu un gros succès, tant en Amérique qu’en Europe.

Après avoir lu le récit de Mary Rowlandson, elle pensait écrire sur sa captivité, puis elle s’est intéressée à ce qui lui est arrivé lorsqu’elle est revenue auprès des siens.

«Je pense que ce fut un choc pour elle. J’ai lu plusieurs récits de captifs et certains sont restés plus longtemps. Quelques-uns ont même choisi de ne pas revenir.»

L’écrivaine a consacré plusieurs mois de recherches sur le peuple micmac, qui était sur ce territoire, et sur le roi Philip, de même que sur les guerres qui sévissaient à l’époque.

«Ce qui m’a surprise, c’est que j’ai eu le sentiment qu’il était difficile de comprendre le schème de pensée des gens du 17esiècle. Les puritains m’apparaissent médiévaux : ils étaient religieux, mais aussi très superstitieux.»

Elle a été frappée par le comportement brutal des gens de l’époque. «Les Anglais traitaient leurs compatriotes de manière aussi brutale que leurs ennemis.»

En lisant le récit de sa captivité, de prime abord Amy Belding Brown n’aimait pas trop Mary Rowlandson.

«Elle a dit beaucoup de méchancetés au sujet des Premières Nations. Même s’il est plausible que ce qu’elle raconte soit vrai, il y a beaucoup de choses dans l’attitude puritaine de cette époque qui me dérangent.»

Par ailleurs, elle s’est beaucoup attachée au personnage de James Printer, un Amérindien qui a séjourné parmi les Anglais, appris leur langue et leurs coutumes, avant de devenir apprenti chez un imprimeur. Dans le roman, il devient l’ami intime de Mary.

«Comme la plupart des personnages du roman, son histoire est basée sur un fait vécu. Il avait été choisi par ses parents pour séjourner chez les Anglais. Il était brillant et a réussi à rester en vie pendant une période conflictuelle.»

LA PAPETERIE TSUBAKA de Ito OGAWA :

« Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l’art difficile d’écrire pour les autres.
Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l’encre, l’enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre. Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de vœux, rédige un mot de condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu aussi bien que d’amour. A toutes les exigences, elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin.
Et c’est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre de réconciliations inattendues. »

Commentaire de notre lectrice qui a aimé cet ouvrage :

« C’est beau, on baigne dans une culture toute japonaise et surtout on découvre l’art de la calligraphie, écriture syllabaire que pratique une jeune écrivaine publique pour des clients aux demandes très surprenantes. »

« Si l’on a du mal à saisir le sens de la délicatesse, à définir le concept, il suffit de lire les romans de Ito Ogawa ; alors tout s’éclaire ! La douceur, la finesse, l’attention à l’autre sont des choses qui se pratiquent à chaque instant par les personnages qui naissent de sa plume. Toute situation, tout échange est propice pour faire de l’humain, simple et tendre.

La calligraphie est un art, on le sait bien. Mais dans ce cas précis il s’agit d’une pratique de longue haleine apprise jeune, appliquée une vie durant, transmise de génération en génération. Et les quatre trésors du cabinet de lettré en Asie peuvent ainsi être pleinement appréciés : le pinceau, l’encrier, le papier et l’encre. La calligraphie est un art tel qu’on le conçoit en occident mais écrire dans les règles de l’art c’est encore autre chose, c’est un savoir-faire précieux et minutieux qui ne s’invente pas. Tout cela Hatoko l’a appris de « L’Aînée », sa grand-mère qui l’a élevée. Et voilà qu’après son décès et celui de sa grande tante, derniers membres de sa famille, c’est à elle qu’il revient de tenir La Papeterie Tsubaki et satisfaire les attentes des clients qui recherchent les services d’un écrivain public. Ce peut être pour des vœux, pour un faire-part ou pour des lettres plus particulières, d’amour, de séparation, de souvenir. Dans tous les cas l’écrivain public sait comment dire les choses et va jusque incarner l’écriture de son client, quand bien même celui-ci serait déjà au paradis…

De fil en aiguille on apprend l’histoire de Hatoko, son apprentissage de cet art, sa rebellion, son départ à l’étranger. Progressivement on apprend à connaître aussi les voisins et futurs amis de la jeune écrivaine publique. Surtout, on les accompagne dans leur quotidien, un jour en promenade, un jour à pique-niquer sous le cerisier, un soir au restaurant à manger de l’anguille. Et l’on est là pour accueillir les clients de la boutique aux côtés de Hatoko. Il est de coutume de servir à boire au client lorsqu’il se présente. Alors on boit le thé, ou un petit alcool. Et on raconte son histoire à cette jeune femme qui sait si bien écouter, saisir les relations qui lient le client, émetteur de la lettre et celui à qui elle devra écrire, le destinataire de la lettre. L’écrivain public participe au bonheur de tout ce petit monde.

On apprend mille petites choses. Pourquoi dans certains cas il faut diluer l’encre plus que de raison, pourquoi dans d’autre cas l’enveloppe doublée est à bannir, comment s’emploient les timbres pour évoquer une idée, comment se choisit le papier, le sceau, la couleur de l’encre, et ainsi de suite. C’est tout cela qui est détaillé. Les lettres calligraphiées sont restituées, dans les kanji et Hiragani d’origine. Sans connaître cette écriture on devine pourtant tout. On voit la légèreté, la maladresse, l’application, l’affection et la froideur. »

LES FLEURS SAUVAGES D’Holly RINGLAND :

« Le parcours enchanteur et captivant d’Alice Hart à travers les lieux sauvages ou rêvés d’Australie »

Dans une famille où l’on utilise plus aisément le langage des fleurs que la parole pour exprimer ses sentiments, Alice grandit au bord de la mer, entourée de ses parents et sans contact avec l’extérieur.
Sa mère aimante et fragile est passionnée par les fleurs et leur langage, Clem, ce père au caractère changeant peut devenir jaloux et très violent envers sa femme et sa fille. Alice voudrait tant qu’il disparaisse et rêve même de le voir tel un phœnix renaitre de ses cendres. Jusqu’au jour où ses parents décèdent dans l’incendie de leur maison.

Choquée, blessée, et même muette, la petite fille de neuf ans est recueillie par June, sa grand-mère paternelle dont elle ignorait jusqu’alors l’existence. Celle-ci l’emmène dans sa ferme horticole de Thornfield, là où se sont également réfugiées des femmes cabossées par la vie. Alice cherche en vain des réponses aux mystères et aux secrets de sa famille auprès de cette grand-mère qui ne lui dira pourtant jamais rien.
Au fil des ans Alice apprend le langage des fleurs, le seul qui permet à ces femmes de s’exprimer. Car de lourds secrets pèsent sur ses aïeules, des secrets dont le poids s’alourdit de génération en génération. Lorsqu’elle découvre qu’elle a été trahie, Alice quitte cette famille et cette vie qui la maintiennent hors du monde. Elle fuit dans le désert et coupe toute relation avec la ferme horticole, le seul moyen d’enfin réussir à se retrouver au cœur de sa propre histoire et de sa liberté enfin gagnée.

Secrètes, aimantes, blessées ou fortes, maternelles ou amantes, les vraies héroïnes de ce roman – en dehors des fleurs et de leur langage –  sont les femmes de la famille Hart et celles qui les entourent et parfois les protègent. S’ils n’ont pas vraiment le beau rôle, Alice saura malgré tout croiser la route d’hommes qui font figure d’exception et l’aideront sur le difficile chemin vers la résilience et le bonheur.

De nombreux thèmes sont abordés par Holly Ringland. En particulier ceux de la famille et sa complexité, du poids de la jalousie, de la solitude et du deuil. Elle aborde aussi le difficile sujet des violences faites aux femmes, de façon terriblement lucide, en particulier lorsque la passion amoureuse leur fait accepter l’inacceptable. Sans jamais juger, elle pose là des situations difficiles qui nous amènent à nous interroger sans pour autant trouver de réponse universelle.

Grâce à Alice, nous voyageons d’un bout à l’autre de ce pays continent. Chaque chapitre commence par un superbe dessin et par le nom et l’explication d’une fleur endémique d’Australie, sa signification en langage des fleurs ayant à chaque fois un rapport avec le dit chapitre. L’auteur nous transporte par son écriture et ses descriptions dans des paysages magiques, en nous permettant d’en voir la beauté et quasiment d’en sentir les parfums. Non seulement dans ces régions qui font la beauté et l’attrait de l’Australie mais aussi dans ceux tout droit sorti de son imagination. Comme ce cratère dans le désert devenu le Parc national de Kililpitjara. Il est inspiré à la fois par la beauté de la floraison et par l’endurance des pois du désert et par le cratère de Wolfe Creek au cœur du parc national du cratère de Wolfe Creek dans l’État d’Australie-Occidentale. A Kililpitjara fleurissent ces merveilleux pois du désert symbolisant le courage de ces femmes. Que l’on aimerait aller le visiter tant elle a su lui donner corps et vie, on le souhaiterait réel tant il semble beau.

Un roman de résilience avec ces beaux portraits de femmes, de vie et de passion.

LES AMANTS DESUNIS d’Anouar BENMALEK :

« Une vieille dame erre dans le cimetière d’Alger. Elle cherche avec avidité deux prénoms : Mehdi et Myriem, ceux de ses enfants égorgés autrefois par des combattants du FLN persuadés que leur père, Nassreddine, avait trahi. De cet époux algérien, Anna, la Suissesse, n’a gardé qu’un anneau de mariage, et le souvenir d’un grand amour fauché trop tôt. Après quarante ans d’absence, elle revient à Alger et envoie un télégramme à Nassreddine : rendez-vous sur la tombe de leurs enfants, dans son village natal. Mais Anna, l’étrangère, doit d’abord se trouver un petit allié dans l’Algérie d’aujourd’hui. Ce sera Jallal, un gamin rencontré place des Martyrs et qui pleure en vendant des cacahuètes. Il accepte de servir de guide à Anna, déguisée en musulmane. La  » grand-mère  » et le  » petit-fils  » tombent aux mains d’un groupe de combattants d’Allah. Nassreddine parviendra-t-il à la rejoindre avant que son destin ne soit tranché par la lame d’un couteau ? »
–Ce texte fait référence à l’édition

On est en 1938 avec Anna, suissesse mariée à un jeune algérien Nassereddine , ils ont deux enfants une fille et un garçon « Mehdi et Myriem » égorgés par les soldats du FLN persuadés que leur père avait trahi . Suite à ce malheur Anna regagna la Suisse où elle se remaria mais n’oublia jamais Nessreddine.

40 ans après, Anna décide de retourner en Algérie, une Algérie sous le règne des islamistes, dans le but de retrouver Nessreddine ainsi que la tombe de ses enfants. Sauf que nous sommes en 1996 et une étrangère dans les rues d’Alger sans protection est très mal vue.


Cette histoire de deux être séparés reste bouleversante, poignante et magnifique, le tout sur fonds de guerre d’Algérie et de guerre civile.
Le roman est divisé en deux parties : la première avec Anna et Nassreddine avant l’indépendance de l’Algérie, la deuxième quarante ans après le drame, on suit donc l’évolution de ces personnages de 1928 jusqu’à 1998, de leur séparation jusqu’à leur rencontre 40 après, une histoire qui se déroule durant des périodes graves et inhumaines.

L’auteur nous fait voyager d’une époque à une autre, d’une Algérie en pleine colonisation à une Algérie sous le joug des islamistes.

Avec ce livre et à travers ce drame familial, l’auteur nous relate une partie noire de l’histoire de l’Algérie.

ET L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINEAU DE ZOE BRISBY :

« Maxine, vieille dame excentrique, s’échappe de sa maison de retraite, avec un projet bien mystérieux.
Alex, jeune homme introverti au cœur brisé par un chagrin d’amour, décide sur un coup de tête de faire un covoiturage.
Réunis dans une Twingo hors d’âge, les voici qui s’élancent à travers le pays.
Mais quand Maxine est signalée disparue et que la police s’en mêle, leur voyage prend soudain des allures de cavale inoubliable. C’est le début de la plus belle aventure de leur vie…. »

(A noter aussi : MAMIE LUGER de Benoît Philippon)

Livres plein d’humour – et on en a besoin …

LES SALES GOSSES de Charlye MENETRIE MCGRATH :

« Jeanne a été placée en maison de retraite par ses enfants. Et le pire, c’est que chacun se renvoie la balle pour déterminer qui a été à l’initiative de cette mascarade.
Elle a beau avoir 81 ans, une ribambelle de petits-enfants et des tonnes de carnets noircis au fil du temps, preuves de son (très) long passage sur Terre, elle n’a pas dit son dernier mot. Son plan : simuler la démence et les rendre tous dingues.
Sauf que, ce lieu dans lequel elle ne voyait qu’hostilité va lui révéler bien des surprises…
En prenant part, d’abord sur la pointe des pieds, puis avec une ardeur qu’on ne lui connaissait pas, aux rendez-vous mensuels d’une clique de pensionnaires plus agités qu’une colonie de vacances, Jeanne va réveiller des pans de sa personnalité qu’elle pensait à jamais enfouis : la curiosité, l’espoir… et surtout : l’audace. Qu’on se le dise : au  » jeu des regrets  » de l’avant-dernier vendredi du mois, rien n’est jamais perdu.

Ceci nous rappelle un peu le Bonheur n’a pas de ride d’Anne Gaêlle HUON –

Deux romans de MARY HIGGINS CLARK :

Meurtre à Manhattan :

Une visite guidée des hauts-lieux du crime de Manhattan, ça vous tente ? C’est ce que vous propose cette anthologie de nouvelles sous le patronage de la reine du suspense Mary Higgins Clark, qui signe elle-même l’une des nouvelles.
L’île de la grosse pomme est passée au crible sous la plume experte des Mystery Writers of America pour révéler enfin ses plus sombres secrets.
Des rues de Harlem aux gratte–ciel de Wall Street en passant par les sentiers sinueux de Central Park, Manhattan regorge de possibilités… et d’affaires non-élucidées.

Dernière danse :

« On n’est pas sérieux quand on a presque dix-huit ans !
Kerry profite de l’absence de ses parents pour organiser une grande fête de fin d’année. Ce sera sa dernière danse : au petit matin, le corps sans vie de la jeune fille est retrouvé au fond de la piscine.
La thèse de l’accident écartée, la famille de Kerry doit se résigner à l’idée qu’elle a été tuée par un membre de son cercle proche.
Son petit ami, avec lequel elle s’est disputée pendant la fête ?
Jamie, le voisin de la famille, dont la mère retrouve une pile de vêtements mouillés dans un coin de sa de chambre ?
Un de ses camarades classe ?
Aline, sa soeur aînée, qui vient d’être nommée conseillère d’orientation dans le lycée de Kerry, est peut-être la mieux placée pour découvrir la vérité. Mais ce sera au péril de sa vie.
Avec le sens du suspense qu’on lui connaît, Mary Higgins Clark nous entraine dans une ronde macabre où vérité et mensonge se tiennent par la main. »

UN AVION SANS ELLE de MICHEL BUSSI :

« Lyse-Rose ou Émilie ? Quelle est l’identité de l’unique rescapé d’un crash d’avion, un bébé de trois mois ?
Deux familles, l’une riche, l’autre pas, se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont baptisée Libellule. Dix- huit ans plus tard, un détective privé prétend avoir découvert le fin mot de l’affaire, avant d’être assassiné, laissant derrière lui un cahier contenant tous les détails de son enquête.
Du quartier parisien de la Butte-aux-Cailles jusqu’à Dieppe, du Val-de-Marne aux pentes jurassiennes du mont Terrible, le lecteur est entraîné dans une course haletante jusqu’à ce que les masques tombent. Hasards et coïncidences ne sont-ils que les ricochets du destin ? Ou bien quelqu’un, depuis le début, manipule-t-il tous les acteurs de ce drame ? »

GHOST IN LOVE de Marc LEVY :

« Ils ont trois jours à San Francisco. Trois jours pour écrire leur histoire. Que feriez-vous si un fantôme débarquait dans votre vie et vous demandait de l’aider à réaliser son vœu le plus cher ? Seriez-vous prêt à partir avec lui en avion à l’autre bout du monde ? Au risque de passer pour un fou ? Et si ce fantôme était celui de votre père ? Thomas, pianiste virtuose, est entraîné dans une aventure fabuleuse : une promesse, un voyage pour rattraper le temps perdu, et une rencontre inattendue… Digne des plus belles histoires de Capra et de Billy Wilder, Ghost in Love donne envie de croire au merveilleux. »

LA VIE PARFAITE DE SILVIA AVALLONE :

« La vie parfaite n’existe pas. En tout cas pas dans l’Italie des romans de Silvia Avallone, où l’urgence est moins le bonheur que la survie. A 17 ans, Adèle, originaire de la cité des Lombriconi, en banlieue de Bologne, s’apprête à devenir mère. Seule, elle a attendu que les contractions se rapprochent jusqu’à devenir insupportables, puis a pris le bus pour se rendre à la maternité…

Seule toujours, elle décide d’abandonner cet enfant qu’elle a pourtant désiré, dont elle a écouté le cœur « comme un petit cheval qui galope » lors de l’échographie, parce qu’une mère déscolarisée et un père en prison ne sont pas le foyer dont elle rêvait.

En centre-ville de Bologne, c’est-à-dire à des années-lumière des tours bétonnées dans lesquelles a grandi Adèle, vit Dora, une professeure de lettres de trente ans rongée par sa stérilité.

Rien ou peu de choses en commun entre ces deux femmes. L’une a grandi avec l’idée que « la vie est belle à condition d’avoir du fric » mais court après les allocations. L’autre serait prête à céder tous ses privilèges pour un enfant qui ne vient pas.

Quant aux hommes, délinquants de père en fils, aux choix alcooliques, flambeurs, infidèles ou lâches, ils ne sont pas moins victimes d’une histoire qui se répète. Parce que l’argent manque, ils quittent l’école, parce que tous les petits garçons du monde ne peuvent devenir rappeur ou footballeurs, ils cèdent aux trafics en tous genres.

La misère n’est pas moins pénible au soleil, elle consume, montre Silvia Avallone, loin de l’image d’Epinal de l’Italie. Mais de la compagnie des livres naissent parfois des graines à semer.

Personnages puissants, entiers, dérangeant, mais ils nous touchent forcément chacun à leur façon. »

LE LAMBEAU de Philippe Lançon :

«Je me souviens qu’elle fut la première personne vivante, intacte, que j’aie vue apparaître, la première qui m’ait fait sentir à quel point ceux qui approchaient de moi, désormais, venaient d’une autre planète – la planète où la vie continue.»

Le 7 janvier 2015, Philippe Lançon était dans les locaux de Charlie Hebdo. Les balles des tueurs l’ont gravement blessé. Sans chercher à expliquer l’attentat, il décrit une existence qui bascule et livre le récit bouleversant d’une reconstruction, lente et lumineuse.
En opposant à la barbarie son humanité humble, Le lambeau nous questionne sur l’irruption de la violence guerrière dans un pays qu’on croyait en paix. »

QUI NE SE PLANTE PAS NE POUSSE JAMAIS DE SOPHIE TAL MEN :

« Après sa sortie de l’hôpital, Jacqueline, une octogénaire, réalise que le temps passe vite. Elle décide donc de réunir auprès d’elle en Bretagne les deux personnes qui lui sont les plus chères : Alexandre, son jeune voisin qu’elle a élevé, et sa petite-fille Margaux, qui travaille à l’étranger dans le chocolat.
Pour mener à bien sa mission, cette grand-mère atypique se rend au bout du monde.

Jacqueline, 82 printemps, vit à Cap Fréhel, elle est plutôt ce qu’on appelle une mamie rock n’ roll… Elle roule en mini Cooper jaune, elle est coquette et aime danser malgré sa maladie et le fait qu’aucun retour ne sera possible, elle est condamnée. Jacqueline n’a pas peur de mourir mais elle donne un point d’honneur à une dernière volonté avant son départ : mettre ses petits-enfants sur le bon rail. Eux… pourtant si proches…ne se sont pas revus depuis 10 ans. Elle met en place un stratagème en plongeant dans ses souvenirs.
Alexandre, c’est son petit-fils par procuration, elle l’a vu grandir et s’en est occupé comme de son propre descendant. Il est interne aux urgences de Quimper. Le bal des brancards et les gardes l’épuisent fortement. Il va bientôt se marier avec Hortense, institutrice… Il semble perdu… A-t-il véritablement envie de franchir ce cap?
Margaux, c’est sa petite fille, reconnue dans le monde du chocolat. Elle vit à Paris mais ne cesse de se déplacer au- delà des frontières. Gracieuse, chic, raffinée avec un soupçon d’arrogance, elle n’aime pas être contredite. Elle jongle entre création, marketing, packaging, journalistes et voyages d’affaires. Elle mène une vie à 100 à l’heure. Mais cette vie de working girl lui convient-elle ? Cette soif de travail ne cacherait-elle pas un malaise bien gardé au fond d’elle ? »

Parfois il faut savoir se « planter » pour avancer…

L’ENNEMIE D’IRENE NEMIROVSKY :

« Il y a un peu moins d’un siècle paraît pour la première fois L’Ennemie, petit bijou d’une jeune romancière encore inconnue du public. Dans ce roman, publié sous le nom de Pierre Nerey, Irène Némirovsky dissèque sous couvert de la fiction toutes les ambivalences de sa relation avec sa mère. Ici, Irène devient Gabri, une jeune fille de dix-sept ans en révolte, avec toute la violence confuse de l’adolescence, contre une mère indifférente, vieille coquette sur le déclin aux prises avec son dernier amour.
Ce conte cruel du Paris des années folles suit le terrible apprentissage par Gabri d’une féminité déchirée entre désirs naissants et solitude irréductible, où le visage de l’être détesté devient d’autant plus haïssable pour la jeune fille que ces traits se confondent peu à peu avec les siens. Telle une nouvelle Electre, Irène Némirovsky n’épargne pas cette mère qui ressemble furieusement à la sienne et dont elle dresse le portrait-charge sous les traits d’une coquette aussi vaine que cruelle. Toute une société déboussolée renaît ainsi sous la plume acide d’une auteure emblématique de l’entre-deux-guerres. »

La liste est peut- être un peu longue, il est vrai qu’après 6 mois d’absence, on avait matière à discussion.

Nous avons choisi en commun deux livres à lire :

LES ARBRES VOYAGENT LA NUIT D’ AUDE LE CORFF :

« Un professeur de français à la retraite est intrigué par une fillette qui habite son immeuble. Chaque soir, après l’école, Manon se réfugie dans le jardin. Assise sous le bouleau, elle parle aux chats et aux fourmis, quand elle n’est pas plongée dans un livre. Depuis quelques mois, sa mère semble avoir disparu.
Brisant la routine et sa solitude, Anatole finit par l’approcher. C’est autour de la lecture du Petit Prince qu’ils échangent leurs premières confidences.
En côtoyant Manon, le vieil homme va rencontrer d’autres voisins : Sophie, une femme singulière qui le met mal à l’aise, et Pierre, le père de la fillette. C’est tous ensemble qu’ils entreprendront un voyage inattendu jusqu’au Maroc. » (petit 252 pages …)

LE MONDE D’HANNAH d’ARIANE BOIS :

« Durant la Seconde Guerre mondiale, l’amitié intense de Hannah, 8 ans, et Suzon, 9 ans, qu’un secret impensable finira par séparer. Juive, Hannah, est contrainte de fuir Paris pour la Normandie avant de rejoindre Istanbul avec sa mère. A son retour, Hannah veut croire que son père a échappé à la déportation. Les années passent, les jeunes filles grandissent et prennent des chemins différents… » (petit aussi 281 pages)

Ces deux livres seront à lire par les deux groupes de lecture pour le mois prochain.

Et par souci d’équité – lors de notre rencontre avec le deuxième groupe, ce sera ce groupe qui choisira le livre ou les livres à lire pour le mois suivant etc … ainsi chaque groupe aura la parole …

PRIX DES LECTEURS AVF SILLAGE :

Résultat du vote de nos lectrices de la Saison 2019/2020 :

Deux livres ex aequo :

DANS LES PAS DU FILS de Renaud FRANCOIS – Tom FRANCOIS et Denis LABAYLE

LES SEIZE ARBRES DE LA SOMME de LARS MYTTING

Nous ne pourrons nous réunir toutes ensemble, conditions sanitaires obligent, aussi seules les 3 animatrices, notre coordinateur et un membre du CA se réuniront chez SILLAGE le 14 octobre pour remettre ce prix.

Nous ferons mieux cette année, avec beaucoup de livres à proposer aux votes – on compte sur vous toutes et nous espérons que nous serons toutes réunies pour notre future remise de prix 2020/2021

A bientôt

Bonne lecture à toutes

CATHERINE, EVELYNE et PATRICIA

 

 

PS : A NOTER NOS FUTURS RENDEZ-VOUS : à la LONGERE salle du haut

1er groupe : le 12 novembre 2020 14h/16h30

2ème groupe : le 22 octobre 2020 14h/16h30 et le 26 novembre 2020 14h 16h30

Ne pouvant réunir que 10 personnes à la fois – merci d’avance de respecter vos groupes et de prévenir en cas d’absence.