Encore beaucoup de livres lus durant les vacances et voici les derniers coups de cœur et autres lectures :

Il est des hommes qui se perdront toujours de Rebecca Lighieri :

« Il est des hommes est un roman noir, au sens où il ambitionne de dire quelque chose du monde social, de sa dureté, de sa folie, de sa barbarie. Un roman qui se confronte aux forces du mal, qui raconte l’enfance dévastée, l’injustice, le sida, la drogue, la violence dans une cité de Marseille entre les années 80 et 2000. »
Le narrateur, Karel, est un garçon des quartiers Nord. Il vit avec sa sœur Hendricka et son petit frère Mohand, infirme. Ils essaient de survivre à leur enfance, entre maltraitance, toxicomanie, pauvreté des parents, et indifférence des institutions. Le roman s’ouvre sur l’assassinat de leur père. Les trois enfants vont s’inventer chacun un destin. Karel s’interroge : « Qui a tué mon père ? » Et fantasme sur la vie qu’il aurait pu mener s’il était né sous une bonne étoile, s’il avait eu des parents moins déviants et moins maltraitants. Il veille sur son petit frère et voit sa sœur réussir une carrière au cinéma.

C’est aussi le roman de Marseille, d’avant le MUCEM et d’avant la disparition du marché de la Plaine, qui constitue la géographie sentimentale du livre. Et c’est une plongée romanesque dans toute une culture populaire dont l’auteure saisit l’énergie et les émotions à travers les chansons de l’époque, de Céline Dion à Michael Jackson.

Leur refuge : une communauté de gitans installés dans un bidonville aux limites de la ville, une deuxième famille où ils trouveront amitié, amour, acceptation ainsi qu’un secret bien enfoui.

Au fil des ans, les trois enfants découvrent le sexe et l’amour, se refont une vie en tentant de s’extirper du terreau toxique dans lequel ils ont grandi. Ils prennent tous des directions différentes, mais demeurent hantés par la même peur : celle d’avoir la violence inscrite dans leurs gènes.

Derrière le pseudonyme Rebecca Lighieri, dont c’est le troisième titre, se cache l’autrice Emmanuelle Bayamack-Tam, Prix Inter 2019 pour son roman Arcadie. Rebecca Lighieri lui donne la liberté d’écrire des histoires plus sombres, avec un petit côté polar. Mais il est des hommes qui se perdront toujours est bien plus qu’un thriller. C’est un portrait sans complaisance d’une certaine France. Ça se passe à Marseille, mais ça pourrait se passer n’importe où dans l’Hexagone. C’est la France des marginaux, des laissés-pour-compte, d’enfants abandonnés qui se construisent en marge de la société. Un livre brûlant et sans pitié, comme le soleil de juillet. »

Un crime sans importance d’Irène Frain :

« Les faits. Le peu qu’on en a su pendant des mois. Ce qu’on a cru savoir. Les rumeurs, les récits. Sur ce meurtre, longtemps, l’unique certitude fut la météo. Ce samedi-là, il a fait beau. Dans les commerces et sur les parkings des hypermarchés, on pointait le ciel, on parlait d’été indien. Certains avaient ressorti leur bermuda et leurs tongs. Ils projetaient d’organiser des barbecues dans leur jardin.
L’agresseur, a-t-on assuré, s’est introduit dans la maison de l’impasse en plein jour. On ignore à quelle heure. Pour trancher, il faudrait disposer du rapport du policier qui a dirigé les investigations. Malheureusement, quatorze mois après les faits, il ne l’a toujours pas rendu. »

Face à l’opacité de ce fait divers qui l’a touchée de près – peut-être l’œuvre d’un serial killer –, Irène Frain a reconstitué l’envers d’une ville de la banlieue ordinaire. Pour conjurer le silence de sa famille, mais aussi réparer ce que la justice a ignoré. Un crime sans importance est un récit taillé comme du cristal, qui mêle l’intime et le social dans des pages tour à tour éblouissantes, drôles ou poignantes. »

 

L’été où je suis devenue vieille d’Isabelle de Courtivron :

 

« On est capable de parler de vieillesse que si toute jeunesse n’est pas morte en soi ».

Elle a soixante-treize ans. Cet été-là, Isabelle de Courtivron se rend compte qu’elle a perdu en souplesse et qu’elle s’essouffle plus vite. Son ophtalmo lui a prescrit une opération de la cataracte. Son corps est usé. Elle a pris sa retraite, a du mal à adopter Instagram ou Twitter. Elle se surprend à voir partout, tout le temps, des plus jeunes qu’elle. Ce qui lui arrive ? L’âge. Elle est devenue vieille.

Avec une sincérité rare teintée d’humour, Isabelle de Courtivron raconte ce basculement qu’elle n’a pas vu venir. Elle a toujours vécu en femme libre, tournant le dos à la vie conventionnelle qui l’attendait. Indépendante, voyageuse, nourrie par les féministes des années 1970, elle est devenue professeure de lettres aux états-Unis. Soudain, pour la première fois, il lui arrive quelque chose qu’elle n’a pas choisi. Le regard des autres la renvoie à son âge. Elle-même constate les transformations à l’œuvre dans sa chair et son esprit.

Isabelle de Courtivron livre un récit intime, sans fard, qui parlera à des centaines de milliers de femmes. Elle interroge le vieillissement au féminin, dans une société où les inégalités entre hommes et femmes se jouent à tous les âges. Elle montre cette étape de l’existence sous un jour nouveau, et permet aux lecteurs de la vivre par anticipation. »

 

Sur la plage de Chesil de : Ian Mc Ewan :

 

« Ils étaient jeunes, instruits, tous les deux vierges avant leur nuit de noces, et ils vivaient en des temps où parler de ses problèmes sexuels était manifestement impossible… » Le soir de leur mariage, Edward Mayhew et Florence Ponting se retrouvent enfin seuls dans la vieille auberge du Dorset où ils sont venus passer leur lune de miel. Mais en 1962, dans l’Angleterre d’avant la révolution sexuelle, on ne se débarrasse pas si facilement de ses inhibitions et du poids du passé. Les peurs et les espoirs du jeune historien et de la violoniste prometteuse transforment très vite leur nuit de noces en épreuve de vérité où rien ne se déroule selon le scénario prévu.

Dans ce roman dérangeant, magistralement rythmé par l’alternance des points de vue et la présence obsédante de la nature, Ian McEwan excelle une nouvelle fois à distiller l’ambiguïté, et à isoler ces moments révélateurs où bifurque le cours d’une vie. »

Plus qu’un tableau de l’Angleterre d’avant la révolution sexuelle, plus qu’une longue variation sur le malentendu qui fonde la relation entre les êtres, c’est un roman sur l’incapacité de dire et d’agir que nous offre ici Ian McEwan. Une longue guirlande de mots mis bout à bout pour dire, paradoxalement, l’impossibilité de dire. Le langage empêché. Le silence étouffant. La paralysie. Le Rien…

La dramaturgie de cette « pantomime » est parfaite. La tension va crescendo jusqu’à l’explosion finale – c’est le cas de le dire. Et puis, c’est la rupture de ton. L’amour propre blessé, l’humiliation, l’angoisse de n’être pas « comme les autres », la colère. Un point de non- retour où quelques phrases vont suffire à tout faire basculer… Il ne s’est « presque rien passé » et pourtant, à cet instant, deux vies changent de cours, irréversiblement. »

Si tu meurs je te tue de Chloë Verlhac :

Cinq ans après les attentats de Charlie Hebdo, l’épouse du dessinateur, décédé le 7 janvier 2015, évoque l’histoire de leur couple dans Si tu meurs, je te tue, paru le 2 janvier.

«Si tu meurs, je te tue !», avait-elle coutume de lui répéter. À l’époque, Chloé Verlhac, l’épouse de Tignous – Bernard Verlhac de son vrai nom – ne peut imaginer quelle tragédie elle est sur le point d’affronter. Le 7 janvier 2015, le dessinateur est assassiné par des terroristes dans les locaux de Charlie Hebdo. Une attaque qui fera onze autres victimes, parmi lesquelles ses collègues Cabu, Honoré, Wolinski et Charb. Dans son roman Si tu meurs, je te tue paru le 2 janvier aux éditions Plon, Chloé Verlhac raconte en détail cette journée durant laquelle sa vie a basculé. Mais aussi, et surtout, les bonheurs qui ont jalonné son histoire avec Tignous, de leur timide rencontre en 1996 à leurs vacances en famille au sud de Bastia. Rédiger cette «petite histoire dans la grande» fut pour elle salutaire. Libérée de sa colère, Chloé Verlhac raconte sa reconstruction – et la manière dont elle a apprivoisé son nouveau «moi».

Par fragments, sensations, éclats de souvenirs, Chloé Verlhac reconstitue le puzzle d’une vie fracassée, d’une vie qui n’est plus pareille mais d’une vie qui continue malgré tout, âpre, belle, mordante. Une sacrée vie Tignous.
Le récit narre peu à peu les coulisses largement inconnues du grand public de l’attentat et de l’après, et une lente reconstruction des proches »

L’apiculteur d’Alep de Christy Lefteri :

Un livre vibrant de couleurs et d’empathie nous précipite dans le monde brisé d’un couple de syrien en fuite. Avec « l’apiculteur d’Alep » la jeune romancière Christy Lefteri, qui travailla plusieurs années dans un camp de migrants à Athènes, brosse avec talent le tableau pudique et bouleversant d’un exil.

En couverture, un fruit saigne de splendeur dans deux mains offertes. Une grenade, symbole solaire et sensuel du bonheur oriental. Celle qu’offre Nuri à sa bien-aimée, Afra, devenue aveugle depuis que leur fils Sami est mort devant elle dans un attentat à Alep, la ville natale. Voici un roman qui chemine alternativement dans la nuit et la lumière et réussit, sur un thème dont chacun se détourne, le pari d’un véritable écrivain : arracher le lecteur à la cécité de l’actualité.

Que voyons-nous en effet de la Syrie, depuis que la guerre a commencé en 2011 ? De l’horreur, des chiffres, des victimes, puis des survivants dont on sait aussi peu de choses que les morts et qui se transforment en migrants-réfugiés, etc. Le tout sur la vaste échelle des statistiques et des interprétations géopolitiques. Christy Lefteri a pris la question à l’envers.

Avant les montagnes de chiffres, il y a les visages. Elle les a rencontrés à Athènes, au « Faros Hope Center ». Un centre d’accueil pour les réfugiés. Elle s’est installée parmi eux, comme des milliers de bénévoles à travers le monde dont on ne parle pas beaucoup. Elle les a bien regardés et écoutés. De là jaillit ce roman qui nous rend proche le lointain, comme seuls savent le faire la littérature et l’amour.

Donc, il était une fois Alep, une ville de miel. L’une des plus somptueuses cités de l’Orient. Nuri y vivait avec ses abeilles, sa femme et son fils. Puis vinrent les djihadistes. L’incertain bonheur explosa. Les grenades devinrent des armes, les arbres des potences, les jardins des charniers. L’enfant fut tué. Ses parents se mirent à marcher, loin d’Alep, toujours plus loin, à travers les terres, sur la mer, au fil des camps, des parcs pleins de rôdeurs, de la dignité qui les abandonne et de la mémoire qui se dissout.

Livre noir ? C’est au contraire un livre de clarté où se dessine de page en page la force de l’espoir. Elle fait avancer Nuri, les mains chargées de crayons de couleur pour Afra, sa compagne aveugle : jadis peintre, elle veut encore dessiner. La chaude lumière d’Alep rayonne encore, à travers les ressacs du souvenir, malgré la violence des passeurs, la terreur des vagues, la saleté des refuges. Malgré le souvenir de l’enfant, ce flash mortel sur les yeux de sa mère. Comment un exilé peut-il se garder entier ? Retrouver une vision, un langage, un amour ? Comment sentir à nouveau le goût du miel quand le passé a brûlé, quand la fuite et la peur vous habillent d’instants en haillons ?

C’est le secret immémorial de la survie que veut percer à son tour Christy Lefteri. « Ce que j’ai vu, entendu et ressenti dans les rues et les camps d’Athènes » dit-elle aujourd’hui. Nuri, le narrateur, reconstruit sa vie en Angleterre. Près de ses nouvelles ruches, « il enseigne l’apiculture aux réfugiés. Les abeilles représentent la vulnérabilité, la vie et l’espoir » nous apprend la romancière dans une adresse aux lecteurs, à la fin du livre. A supposer que ce livre ait une fin car il laisse longtemps une trace en soi. » Martine Golzan – journaliste

 

 

 

La disparue de Birmanie de Dinah Jefferies :

« Les nuits de Birmanie sont irrésistibles, pensa-t-elle. C’est comme si toute pensée rationnelle m’échappait : les étoiles scintillent par milliers, la lune a des reflets d’or plutôt qu’argentés et l’atmosphère s’anime de sons mystérieux. Le plus plaisant dans tout cela, c’est la fraîcheur ambiante. Cette merveilleuse et splendide fraîcheur ! »

En 1936, Bella Hatton débarque à Rangoon, en Birmanie, pour embrasser une carrière de chanteuse de cabaret. Mais depuis la mort de ses parents, Bella est tourmentée par un article de journal qu’elle a découvert, annonçant le départ précipité de sa mère et de son père de Rangoon après la disparition de leur bébé, Elvira, vingt-cinq ans auparavant. Bella est prête à tout pour découvrir ce qui est arrivé à sa sœur même si elle se confronte vite à des ragots malveillants et à des menaces.
Oliver, un journaliste américain, promet de lui apporter son aide. Mais dans un pays où les émeutes entre Birmans et Indiens sont fréquentes, Bella devra apprendre à qui elle peut réellement se fier pour accéder à une vérité étouffée depuis des années.

Une petite fille disparaît. Vingt-cinq ans plus tard, sa sœur fera tout pour découvrir la vérité. »

 

Les fleurs de l’ombre de Tatiana de Rosnay :

 

« Et si, d’un claquement de doigts, le ménage de votre maison se faisait sans la moindre intervention de votre part ? Et si, d’un bref acquiescement, un drone vous livrait deux fois par semaine vos courses dans un endroit dédié de votre balcon ? Et que diriez-vous de voir, sur le plafond de votre chambre, le film que vous souhaitez juste avant de vous endormir, d’un simple mot ? Et un check up médical automatisé tous les jours depuis votre salle de bain pour vous assurer de votre bonne santé ? Tentés par cette expérience ?

Bienvenue chez CASA ! Vous ne connaissez pas ? Rien de plus normal : c’est le nom d’une résidence d’artistes entièrement connectée et… totalement inventée par Tatiana de Rosnay, dans son dernier roman.

Un lieu tout neuf, hyper moderne, qui prend place dans un quartier rénové de Paris après une vague d’attentats terribles où la Tour s’est effondrée. CASA accueille des artistes pour leur permettre de créer en toute sérénité, les déchargeant des tâches quotidiennes pouvant être réalisées par leur assistant virtuel et personnel entièrement dédié à leur service. Bien sûr, nombreux sont les candidats à vouloir y habiter et la sélection est rude.

Aussi, lorsque Clarissa Katsev, écrivain, postule et voit son dossier retenu, elle éprouve un soulagement énorme, heureuse d’avoir enfin trouvé un lieu à elle. Après des années de mariage, elle vient de quitter brutalement son deuxième mari et se retrouve donc seule et vulnérable. Traumatisée par cette récente rupture, elle savoure le bonheur d’avoir enfin déniché l’endroit où se réfugier et écrire à nouveau. Un repos qui sera malheureusement de courte durée…

Très vite, un sentiment de malaise va naître chez Clarissa, au point de l’empêcher de dormir. Elle a en effet le sentiment d’être en permanence surveillée. Son assistante virtuelle qu’elle a surnommée Mrs Dalloway, répond au moindre de ses désirs mais, en contrepartie, garde sans cesse l’œil sur elle. Qui se cache derrière cette voix et surtout, pour quelles raisons ? Les jours passent et l’inconfort de Clarissa grandit, d’autant plus lorsque ses doutes exprimés, elle se sent directement menacée par le médecin en charge du projet chez CASA, l’effrayante Dr Dewinter… S’agit-il d’une simple paranoïa résultant d’une dépression ou bien d’une terrible prise de conscience ? »

Cueilleuse de thé de Jeanne-Marie Sauvage-Avit :

« Au Sri Lanka, l’ancien Ceylan, Shemlaheila est cueilleuse de thé dans une plantation. Depuis dix ans déjà, elle ploie sous les lourds sacs de feuilles de thé et sous le joug des contremaîtres, mais, à l’aube de ses vingt ans, la jeune femme a d’autres rêves. Elle est bien décidée à partir, à échapper à la condition de celles qui, dans les théiers et dans les maisons, sont au service des hommes. Elle ne sera pas cueilleuse de thé toute sa vie, comme sa mère, comme toutes ces femmes asservies qui n’ont d’autres horizons que les interminables rangées de théiers…

Du Sri Lanka à Londres, à la découverte d’un pays complètement différent du sien, Shemla va voir une autre culture, d’autres personnes et surtout d’autres envies. La cueilleuse de thé qu’elle a toujours été choisira-t-elle de revenir au pays, ou de se créer une nouvelle vie ?

C’est une jeune femme extrêmement combattive et déterminée qui décide de sa vie comme elle l’entend. Outre ce personnage singulier, tout le contexte géographique séduit dans un pays dont on ne connait que peu de choses si ce n’est rien ( L’Inde et le Sri-Lanka en l’occurrence), la vie des cueilleuses de thé est absolument scandaleuse. On en apprend plus sur le fonctionnement des plantations avec ces fameuses cueilleuses  sur les kanganis (les contremaitres) et surtout sur la puissance des hommes pour qui les femmes ne sont que des choses destinées à assouvir leurs pulsions sexuelles et colériques.

Jeanne-Marie Sauvage-Avit met en place un parallélisme entre l’Angleterre et l’Inde, on se rend compte, de manière encore plus frappante et palpable qu’à l’accoutumée, que les immigrés exploités dans leurs pays d’origine, ne trouvent parfois qu’un ersatz de liberté dans les pays d’accueil où ils se réfugient. En effet, ils se retrouvent bien souvent tout aussi exploités qu’auparavant, la différence étant que cette exploitation se déroule de manière hypocrite et pernicieuse, sous couvert de « bonnes manières ».

Cueilleuse de thé est un roman qui procure émotions multiples et réflexions. Jeanne-Marie Sauvage-Avit nous insuffle son savoir par l’intermédiaire d’un personnage féminin valeureux, Shemlaheila. »

Quadrille d’Ines Benaroya :

« Ariane passe des vacances de rêve sur une île en Grèce avec son mari et leurs deux enfants, quand elle rencontre Viola et les siens. Les deux familles se lient d’amitié, mais bientôt l’été révèle ses démons, faiblesse des uns et fourberie des autres – à moins que ce soit l’inverse.
Pour son quatrième roman, Inès Benaroya nous livre un Quadrille incandescent et nous invite à une danse où se confondent fascination et effroi, le temps d’un été ou d’une vie. »

Les garçons de l’été de Rebecca Lighieri :

« Forts de leurs études brillantes, de leur famille convenable et convenue, de leur beauté radieuse et de leur maîtrise du surf, Thadée et Zachée ont cru que l’été serait sans fin. Que la vie se passerait à chevaucher les vagues, entre jaillissements d’embruns et poudroiements de lumière. Mais en mutilant sauvagement Thadée un requin-bouledogue le prive de l’existence heureuse à laquelle il semblait voué : il est devenu un infirme. La bonne santé des uns, la sollicitude des autres le poussent à bout et le révèlent à lui-même jaloux, envieux et même : psychopathe. Ainsi va-t-il commencer par assassiner son frère Zachée dont il ne supporte plus les exploits de surfeur. La mort de Zachée, camouflée en accident, va être le coup de grâce pour cette famille conventionnelle que l’accident puis l’attitude de Thadée avaient passablement ébranlée et qui dès lors plonge dans la folie. »

Deuxième livre de Rebecca Lighieri cité ce jour –

« Rebecca Lighieri attrape le lecteur dans ses filets et l’y maintient serré en alternant habilement les narrateurs successifs et les points de vue. Elle réussit ici à donner corps à ses personnages en variant leur manière de s’exprimer. A parler de la jeunesse à laquelle on s’accroche, des barrières que l’on cherche à faire sauter, des réalités que l’on refuse de voir.

Sous sa plume, le lecteur passe tour à tour du soleil à l’ombre, du calme à la tempête, comme dans toute tragédie qui se respecte. Jadis chantés par Dylan Thomas et Don Henley, Les Garçons de l’été réservent bien des surprises à mesure qu’on y sonde la part d’ombre de chacun de ses protagonistes. »  l’Express

Vanda de Marion Brunet :

« Personne ne connaît vraiment Vanda, cette fille un peu paumée qui vit seule avec son fils Noé dans un cabanon au bord de l’eau, en marge de la ville. Une dizaine d’année plus tôt elle se rêvait artiste, mais elle est devenue femme de ménage en hôpital psychiatrique.

Entre Vanda et son gamin de six ans, qu’elle protège comme une louve, couve un amour fou qui exclut tout compromis.Quand le père du gamin revient dans le sud après sept ans d’absence, ignorant l’existence de ce fils, c’est toute la vie de Vanda qui s’étiole. Elle s’était construit une muraille entre elle et le monde, seule, dans ce cabanon de plage, sans personne pour lui dicter des lois auxquelles elle ne veut pas obéir.

De l’enfance, Vanda garde un tas de souvenirs qu’elle ne raconte à personne. Elle est de ces gens dont on dirait qu’ils sont nés adultes, ici et maintenant, même immatures.

Marion Brunet exprime le vrai dans ce récit qui se lit à une vitesse folle tant il est impossible d’abandonner notre héroïne et son fils.

Les chapitres se succèdent et c’est Vanda qui se dessine devant nous, libre et solitaire, louve et mère. Mais Marion Brunet ne cache pas les fêlures qui sont présentes depuis l’enfance, celles qui continent à faire souffrir malgré l’éloignement.

Elle montre aussi ceux qui sont parfois, trop souvent, cachés des récits et de la vie en générale, les gens aux boulots ingrats, ceux qu’on ne regarde pas.
La quatrième de couverture parle de tragédie et c’est bien de cela qu’il est question ici. »

« Grand Prix de Littérature policière de l’été, Marion Brunet déploie tout son talent dans cette magnifique tragédie contemporaine qui mêle la violence sociale à la grâce d’une écriture sensible et poétique. Un poignant portrait de femme et de mère où l’intime rencontre la brutalité de notre société. »

Les deux sœurs de David Foenkinos :

« Mathilde, la trentaine, forme avec Etienne un couple heureux. Elle est professeure de français dans un lycée. Elle adore son métier et ses élèves – à qui elle communique sa passion pour Flaubert et en particulier pour L’éducation sentimentale. Lors de leur dernier voyage en Croatie, Etienne lui a proposé de l’épouser et de fonder une famille. Mais peu de temps après leur retour, Etienne change d’attitude. Il est distant, gêné. Pressé de questions, il avoue qu’il a revu son ancienne compagne, Iris, et que cette rencontre l’a bouleversé. Etienne a compris que sa vie devait s’accomplir avec elle. L’univers de Mathilde s’effondre. En proie à une douleur inouïe, elle s’aperçoit que toute sa vie tournait autour de l’homme qui l’a quittée. Malgré le soutien d’une voisine psychiatre ou du proviseur du lycée qui l’apprécie beaucoup, elle sombre et finit par être mise à pied. Sa soeur Agathe la recueille dans le petit appartement qu’elle occupe avec son mari Frédéric et leur fille Lili. La relation entre les deux soeurs se redéfinit dans cette cohabitation de plus en plus éprouvante. De nouveaux liens se tissent peu à peu au sein de ce huis-clos familial où chacun peine de plus en plus à trouver l’équilibre. Il suffirait d’un rien pour que tout bascule…

Ce roman de David Foenkinos surprend par sa tonalité plus sombre qu’à l’accoutumée. Il dresse avec force le portrait d’une femme qui, pensant vivre une histoire d’amour merveilleuse, se retrouve dans les tourments de l’abandon et révèle peu à peu une nouvelle personnalité glaçante et inattendue. Il offre le portrait subtil et surprenant d’une passion amoureuse et de ses dérives. »

Au grand lavoir de Sophie Daull :

« Une romancière participe à une émission littéraire télévisée à l’occasion de la parution de son premier livre. Elle ne se doute pas qu’au même moment son image à l’écran bouleverse un employé des Espaces verts de la ville de Nogent-le-Rotrou. Repris de justice pour un crime commis il y a trente ans, menant désormais une vie bien rangée, ce dernier est confronté de façon inattendue à son passé, à son geste, à sa faute. Car la romancière est la fille de sa victime. Et, dans cinq jours, elle viendra dédicacer son ouvrage dans la librairie de la ville. Un compte à rebours se déploie alors pour cet homme solitaire, dans un climat à la fois banal et oppressant, en attendant le face-à-face qu’il redoute mais auquel il ne pourra se dérober.

« Pour sa onzième édition, le prix de Littérature de l’Union européenne a récompensé, pour la France, le roman de Sophie Daull Au grand lavoir (Philippe Rey).

L’auteure évoque les ambiguïtés  et les souhaits de pardon à travers la rencontre entre un ancien assassin et la fille de sa victime.

Sophie Daull succède ainsi à Gaëlle Josse, primée en 2016 pour Le dernier gardien d’Ellis Island

Chavirer de Lola Lafon :

  1. Cléo, treize ans, qui vit entre ses parents une existence modeste en banlieue parisienne, se voit un jour proposer d’obtenir une bourse, délivrée par une mystérieuse Fondation, pour réaliser son rêve : devenir danseuse de modern jazz. Mais c’est un piège, sexuel, monnayable, qui se referme sur elle et dans lequel elle va entraîner d’autres collégiennes.2019. Un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins à celles qui ont été victimes de la Fondation.Devenue danseuse, notamment sur les plateaux de Drucker dans les années 1990, Cléo comprend qu’un passé qui ne passe pas est revenu la chercher, et qu’il est temps d’affronter son double fardeau de victime et de coupable.

    Chavirer suit les diverses étapes du destin de Cléo à travers le regard de ceux qui l’ont connue tandis que son personnage se modifie et se recompose à l’envi, à l’image de nos identités mutantes et des mystères qui les gouvernent.

    Revisitant les systèmes de prédation à l’aune de la fracture sociale et raciale, Lola Lafon propose ici une ardente méditation sur les impasses du pardon, tout en rendant hommage au monde de la variété populaire où le sourire est contractuel et les faux cils obligatoires, entre corps érotisé et corps souffrant, magie de la scène et coulisses des douleurs. »

La mémoire des embruns de Karen Viggers :

« Mary est âgée, sa santé se dégrade. Elle décide de passer ses derniers jours à Bruny, île de Tasmanie balayée par les vents où elle a vécu ses plus belles années auprès de son mari, le gardien du phare. Les retrouvailles avec la terre aimée prennent des allures de pèlerinage. Entre souvenirs et regrets, Mary retourne sur les lieux de son ancienne vie pour tenter de réparer ses erreurs.
Entourée de Tom, le seul de ses enfants à comprendre sa démarche, un homme solitaire depuis son retour d’Antarctique et le divorce qui l’a détruit, elle veut trouver la paix avant de mourir. Mais le secret qui l’a hantée durant des décennies menace d’être révélé et de mettre en péril son fragile équilibre.
Une femme au crépuscule de sa vie. Un homme incapable de savourer pleinement la sienne. La Mémoire des embruns est une émouvante histoire d’amour, de perte et de non-dits sur fond de nature sauvage et mystérieuse. Un roman envoûtant, promesse d’évasion et d’émotion. »

Et un deuxième roman du même auteur :

Le bruissement des feuilles de Karen Viggers :

« Miki, dix-sept ans, vit coupée du monde depuis l’incendie qui a coûté la vie à ses parents. Sous le joug de son frère Kurt, un chrétien fondamentaliste, elle travaille comme serveuse dans leur restaurant et le soir, se rêve en héroïne de romans. Lors d’une escapade secrète en forêt, elle fait la rencontre de Leon, un garde forestier tout juste installé en Tasmanie. Les deux jeunes gens se donnent alors une mission extraordinaire : sauver les diables de Tasmanie de l’extinction.
Au cœur de paysages somptueux, le combat inoubliable d’une jeune fille pour protéger la nature et se sauver elle-même. »

Karen Viggers, médecin vétérinaire, est très impliquée dans la conservation de la nature et dans la protection des espèces menacées.

La brodeuse de Winchester de Tracy Chevalier :

« Tu n’auras jamais de mari avec tes genoux écorchés, tes cheveux en bataille et ta folie des livres», déclarait-elle. Elle ne soupçonnait pas que, la guerre venue, il y aurait pires obstacles que les livres et les écorchures pour empêcher Violet de trouver un mari. » 1932. Violet Speedwell est l’une de ces millions de femmes anglaises restées célibataires depuis que la Première Guerre mondiale a décimé toute une génération de fiancés potentiels. Méprisées dans les journaux, tolérées par les familles malgré une condescendance exaspérée, elles vivent à une époque où les attentes de la société quant à l’avenir des femmes sont des plus rigides. Des attentes que Violet est sur le point de faire voler en éclats. En quittant Southampton et sa mère acariâtre pour s’installer à Winchester, où elle continue de travailler comme dactylo pour une compagnie d’assurances, elle espérait trouver de nouveaux amis, une nouvelle vie. En s’arrêtant dans la cathédrale un jour qu’elle est partie acheter un ruban de machine à écrire, elle découvre un cercle de brodeuses occupées à confectionner des coussins et agenouilloirs. Violet, qui n’était pas particulièrement douée pour la couture, y trouvera l’amitié, le soutien et la créativité capables de rivaliser avec le dédain et les préjugés. En toile de fond, la montée du fascisme sur le continent : Hitler arrive au pouvoir en Allemagne… Dans ce monde encore hostile aux femmes, Violet n’a d’autre choix que de s’affirmer. Son histoire s’inspire de celle de Louisa Pesel, la fondatrice du cercle des Brodeuses de la cathédrale de Winchester »

« Non sans humour, l’auteure de « La Jeune fille à la perle » excelle à rendre l’esprit provincial qui conjugue qu’en-dira-t-on et générosité. Telles ces commères qui colportent leurs ragots tout en brodant d’artistiques coussins pour la cathédrale. Ou ces carillonneurs, des hommes fermés, communiant pour d’impressionnants concerts de cloches. Un tableau contrasté qui magnifie la broderie. »

 

Le miroir de nos peines de Pierre Lemaître :

Après y avoir consacré près de 10 ans, l’écrivain français Pierre Lemaitre clôt sa géniale trilogie de l’entre-deux-guerres.

En 2013, Pierre Lemaitre signait Au revoir là-haut, qui a notamment remporté le Goncourt. Notamment, parce que ce roman a également été récompensé par une dizaine d’autres prix littéraires…. la suite intitulée Couleurs de l’incendie, a récolté compliments et critiques élogieuses —. Et voici Miroir de nos peines, le troisième et dernier volet de cette excellente trilogie titrée Les enfants du désastre.

« Avril 1940. Louise, trente ans, court, nue, sur le boulevard du Montparnasse. Pour comprendre la scène tragique qu’elle vient de vivre, elle devra plonger dans la folie d’une période sans équivalent dans l’histoire où la France toute entière, saisie par la panique, sombre dans le chaos, faisant émerger les héros et les salauds, les menteurs et les lâches… Et quelques hommes de bonne volonté.
Il fallait toute la verve et la générosité d’un chroniqueur hors pair des passions françaises pour saisir la grandeur et la décadence d’un peuple broyé par les circonstances.
Secret de famille, grands personnages, puissance du récit, rebondissements, burlesque et tragique… Le talent de Pierre Lemaitre se révèle encore ici.

Nos espérances d’Anna Hope :

« Hannah, Cate et Lissa sont jeunes, impétueuses, inséparables. Dans le Londres des années 1990 en pleine mutation, elles vivent ensemble et partagent leurs points de vue sur l’art, l’activisme, l’amour et leur avenir, qu’elles envisagent avec gourmandise. Le vent de rébellion qui souffle sur le monde les inspire. Leur vie est électrique et pleine de promesses, leur amitié franche et généreuse.
Les années passent, et à trente-cinq ans, entre des carrières plus ou moins épanouissantes et des mariages chancelants, toutes trois sont insatisfaites et chacune convoite ce que les deux autres semblent posséder. Qu’est-il arrivé aux femmes qu’elles étaient supposées devenir?
Dans ce roman tout en nuances sur les différentes facettes de l’amitié au fil du temps, Anna Hope tisse avec élégance et délicatesse la vie de ces trois héroïnes contemporaines. Elle sonde les différentes façons de trouver son identité de femme, mais aussi de mère, de fille, d’épouse ou d’éternelle rebelle, et explore cet interstice entre les espérances et la réalité, cet espace si singulier fait de rêves, de désirs et de douleurs où se joue toute vie. »

Troisième roman d’Anna Hope cité par nos lectrices après : Le chagrin des vivants et La salle de bal.

Les Recettes de Vie de Jacky Durand :

« Monsieur Henri est le chef dévoué du Relais fleuri, un bistrot traditionnel qui régale ses clients de plats généreux et savoureux. Sous les yeux subjugués de Julien, son fils, il élabore d’appétissantes recettes que sa femme Hélène consigne dans un cahier. Mais un jour, Hélène quitte la maison sans explication, emportant avec elle le bonheur de cuisiner. Le cahier de recettes disparaît et Henri décrète que jamais Julien ne deviendra cuisinier. Cela n’empêche pas le garçon de poursuivre sa passion en cachette, entre deux cours de lettres à la fac. Quand Henri, malade, sombre dans le coma, Julien n’a plus qu’une obsession : retrouver le cahier de recettes de son père. Dans sa quête, il découvre d’autres secrets et comprend pourquoi Henri a laissé partir sa femme sans un mot…Ce roman dessine le magnifique portrait d’un homme pour qui la cuisine est plus qu’un métier : le plaisir quotidien du partage et l’art de traverser les épreuves. Une tendre déclaration d’amour filial où, à chaque page, l’écriture sensuelle de l’auteur nous met l’eau à la bouche. »

Jacky Durand a le don de jouer avec les mots en les faisant rouler comme des graines ou des bonbons. D’où ces phrases riches et soyeuses qui composent le plus gourmand et le plus alléchant des romans populaires.

Jacky Durand est journaliste au service Société de Libération la semaine et chroniqueur gourmand le week-end.

Depuis des années il sillonne la France des terroirs pour ses savoureuses chroniques culinaires dans Libération (« Tu mitonnes ») et tous les samedi matin sur France Culture (« Les mitonneries de Jacky »).

Les lettres d’Esther de Cécile Pivot :

« À la mort de son père, Esther, libraire du nord de la France, décide d’ouvrir un atelier d’écriture épistolaire, en souvenir de la correspondance qu’ils entretenaient tous les deux. Cinq personnes répondent à son annonce : Jeanne, 70 ans, dont la colère contre les dérives de la société actuelle reste toujours aussi vive ; Juliette et Nicolas, un couple démuni et désuni face à une sévère dépression post-partum ; Jean, un business man cynique qui ne trouve plus de sens à sa vie ; Samuel, un adolescent rongé par la culpabilité qui ne parvient pas à faire le deuil de son frère, mort d’un cancer. ​

Tous aspirent à bien autre chose qu’à apprendre à écrire, et au fil des lettres, des solitudes sont rompues, des liens se renouent, des cœurs s’ouvrent, des reprochent s’estompent, des mots/maux trop longtemps tus sont enfin écrits, des peurs et des chagrins sont exorcisés. ​

Ces correspondances croisées seront une véritable leçon de vie dont chaque participant ressortira profondément transformé, prêt à s’ouvrir au bonheur et à la réconciliation, qu’ils se trouvent dans une cabine téléphonique au fin fond du Japon, dans la douceur d’une brioche ou dans les yeux d’un bébé.​ »

Quelques mots sur l’auteur :

Cécile Pivot a commencé sa carrière en tant que journaliste, puis rédactrice en chef du magazine Maison Française.

* Elle s’est mise à l’écriture en 2017 avec son premier livre “Comme d’habitude” (Calmann-Lévy) qui relate sa vie et le parcours de son fils Antoine, autiste.

* En 2018, elle publie avec son père Bernard Pivot, “Lire!” où ils échangent leurs différentes manières de lire et leurs usages bien personnels des livres.

* Elle enchaîne en 2019 avec “Battements de coeur”, histoire dans laquelle  un couple diamétralement opposé va s’aimer et se déchirer.

Manuella de Philippe Labro :

« Au début était une jeune fille, une enfant encore mais déjà un corps de femme. Manuella, environ dix-sept ans, le bac en point de mire et la grande question de l’amour en leitmotiv. Pour le bac, pas de problèmes, à condition de ne pas trop se laisser perturber.

Mais, pour ce qui concerne les garçons, Manuella est hors statistiques comme elle le dit elle-même. Alors que toutes ses copines ont déjà couché, Manuella, elle, attend le bon moment, la bonne raison, la véritable envie et surtout une relation sincère. Autant dire que ce n’est pas du tout cuit.

Les garçons de son âge, et même après, sont souvent empressés et trop pressés. Manuella les observe, discute de leurs cas durant de longues conversations téléphoniques avec ses amies et finit par obtenir son bac…

Délivrance après les résultats : « La journée la plus importante de tout être humain français normalement constitué à qui l’on a fait comprendre depuis des jours et des nuits que c’était la barrière indispensable à franchir – pour aller où ? »

En vacances, là où tout est possible et où Manuella finira par passer le cap la conduisant enfin à sa vie de femme.

Journaliste, écrivain et globe-trotter, Philippe Labro signe avec Manuella un charmant récit sur quelques mois cruciaux de la vie d’une adolescente. »

Le voyage d’Octavio de Michaël Bonnefoy :

« Les tribulations épiques d’Octavio, un paysan analphabète vénézuélien qui va se réapproprier son passé et celui de son pays, grâce à Alberto Perezzo, un médecin de village, et surtout grâce à la belle Venezuela, qui va lui apprendre à écrire. Mais le destin voudra qu’il soit enrôlé par la bande de brigands « chevaleresques » du charismatique Guerrero, qui organisera un cambriolage précisément au domicile de sa bien-aimée Venezuela…. »

 

 

Sale bourge de Nicolas Rodier :

« Pierre passe la journée en garde à vue après que sa toute jeune femme a porté plainte contre lui pour violences conjugales. Pierre a frappé, lui aussi, comme il a été frappé, enfant.
Pierre n’a donc pas échappé à sa « bonne éducation » : élevé à Versailles, il est le fils aîné d’une famille nombreuse où la certitude d’être au-dessus des autres et toujours dans son bon droit autorise toutes les violences, physiques comme symboliques. Pierre avait pourtant essayé, lui qu’on jugeait trop sensible, trop velléitaire, si peu « famille », de résister aux mots d’ordre et aux coups. Comment en est-il arrivé là ?
C’est en replongeant dans son enfance et son adolescence qu’il va tenter de comprendre ce qui s’est joué, intimement et socialement, dans cette famille de « privilégiés ».

Dans ce premier roman à vif, Nicolas Rodier met en scène la famille comme un jeu de construction dont il faut détourner les règles pour sortir gagnant. »

Dix petites anarchiste de Daniel de Roulet :

« Dans la petite ville suisse de Saint-Imier, la population subsiste tant bien que mal, vivotant de l’industrie horlogère qui n’a encore rien de luxueux. Les femmes souffrent particulièrement de la précarité, voire de la misère.
En 1872, la visite de Bakounine (1), encore plein de l’ardeur de la Commune de Paris, éveille les consciences… et en juin 1873, c’est le grand départ. Huit femmes âgées de 17 à 31 ans, accompagnées de neuf jeunes enfants embarquent sur La Virginie, le navire qui emporte les déportés de la Commune, parmi lesquels Louise Michel.
De Punta Arenas en Patagonie jusqu’à Buenos Aires, en passant par l’île de Robinson Crusoë, ces femmes tentent de mettre en place une communauté où règnerait « l’anarchie à l’état pur ». Aux côtés de Valentine, Mathilde, Jeanne ou Lison, nous vivons les amours, les naissances, les morts et les luttes sociales ; nous y expérimentons la survie dans une nature aride ou les petits métiers de l’artisanat dans les grandes villes…
Epopée, roman historique, panorama politique de la fin du XIXe siècle : ce récit est tout cela à la fois. Mais aussi, et surtout, une formidable et émouvante collection de portraits de femmes fortes dans un monde d’hommes, qui prouvent que l’utopie peut être un principe de vie. »

  • Mikhaïl Aleksandrovitch Bakounine, francisé en Michel Bakounine, né le 18 mai 1814 à Priamoukhino près de Torjok et mort le 1er juillet 1876 à Berne, est un révolutionnaire, théoricien de l’anarchisme et philosophe russe qui a particulièrement écrit sur le rôle de l’État. Il pose dans ses écrits les fondements du socialisme libertaire.

 

Né contente à Oraibi de Bérengère Cournut :

« NÉE CONTENTE À ORAIBI conte le destin d’une jeune Amérindienne d’Arizona. Le peuple hopi vit depuis des siècles sur un plateau aride, dans des conditions de dénuement extrême. Soumis aux contraintes d’une région désertique, il a développé une théorie sur la création du monde et de l’univers extraordinaire et des croyances qui font communier la vie et la mort, la lumière et la nuit, les esprits, les animaux et les hommes. À travers la quête d’une jeune orpheline qui salue le Soleil en riant, c’est la beauté de ce monde aux antipodes du nôtre qui se révèle, et demeure.

 

La nature, les animaux et les éléments naturels contribuent à l’harmonie qui berce l’existence de la jeune fille. Mais passé le début du récit où le lecteur est proprement initié aux fonctionnements et aux traditions hopis, la disparition du père, personnage investi d’un fort pouvoir symbolique et en même temps extrêmement indépendant du clan qui l’a accueilli, fait basculer le texte de jeunesse vers le récit de l’accomplissement d’un deuil.

Et ici se révèle la puissance narrative de l’auteure qui parvient à nous faire admettre une spiritualité et une théorie sur l’univers aux antipodes des nôtres.

Possédant une écriture poétique et polychrome, l’auteure fait ici la magistrale démonstration de la puissance magique de la littérature : créer un monde, le rendre naturel, presque palpable, et l’offrir, comme une terre natale, au lecteur émerveillé. Née contente à Oraibi est un grand roman de l’ailleurs. »
Guirec et Monique de Guirec Soudée :

« Jeune Breton qui n’a jamais connu d’autre terrain de jeux que l’océan, Guirec Soudée écume les mers du globe avec pour seule compagnie une poule, Monique.

L’histoire incroyable d’un garçon opiniâtre, qui n’attend pas que ses rêves se dessinent à l’horizon, et d’une poule, concentré de fantaisie et de courage, qui offre un œuf par jour à l’aventurier. »

« En 2013, à seulement 21 ans à bord d’un petit voilier en acier acheté avec ses économies durement gagnées en Australie, ce Breton entame la traversée de l’Atlantique. Première étape d’une épopée très médiatisée qui ne cesse de faire le buzz sur les réseaux sociaux. Après un hivernage de cent trente jours dans les glaces du Groenland, il devient à 24 ans le plus jeune navigateur à franchir le passage du Nord-Ouest dans l’océan Arctique. Guirec qui a arrêté l’école avant le bac est désormais un marin chevronné qui a traversé le Pacifique du nord au sud, affronté les soixantièmes stridents du mythique cap Horn et frôlé la mort face aux icebergs d’Antarctique !

Guirec et Monique ont donc traversé l’Atlantique, rallié le Groenland, affronté 130 jours emprisonnés au cœur de la banquise, franchi le périlleux passage du Nord-Ouest, mis les voiles pour le Grand Sud, essuyé des tempêtes dans les plus extrêmes latitudes, passé le cap Horn, rejoint l’Antarctique avant d’amorcer un long retour jusqu’en Bretagne.

De galère en victoire, cet aventurier ne se départit jamais de sa bonne humeur et retranscrit dans ce journal de bord tous ses souvenirs, ses joies et ses doutes. Avec sa soif d’aventure inépuisable et assez d’énergie pour déplacer les océans, Guirec et Monique – qui est loin d’être une poule mouillée – forment un duo détonant et attachant. »

De nombreux livres à l’affiche, à l’image de notre rencontre avec le 1er groupe le 8 octobre, nos lectrices du 2ème groupe avaient elles aussi beaucoup d’ouvrages à présenter.

Nous vous rappelons nos prochains rendez-vous :

Pour le 1er groupe : le jeudi 12 novembre 2020 de 14h à 16h30 à La Longère

Pour le 2ème groupe : le jeudi 26 novembre 2020 de 14h à 16h 30 à La Longère

Les livres proposés à la lecture pour les deux groupes pour le mois de novembre sont :

LES ARBRES VOYAGENT LA NUIT D’AUDE LE CORFF

LE MONDE D’HANNAH D’ARIANE BOIS  

Le prochain livre pour DECEMBRE vous sera proposé lors de nos rencontres en novembre.

 

Bonne lecture à toutes,

CATHERINE, EVELYNE et PATRICIA

 

Chantal Bourguignon