Cette journée du 9 juin était un peu particulière, puisqu’il s’agissait de voter pour le PRIX AVF/SILLAGE parmi tous les ouvrages qui ont fait l’objet tout au long de cette saison 2021/2022 de nombreuses heures d’échanges de ressentis variés et de discussions très animées, comme on les aime.
Et l’heureux ELU est :
AME BRISEE D’AKIRA MIZUBAYASHI

LIVRE QUI PORTERA LE BANDEAU AVF/SILLAGE
Les « dauphins » sont :
1er dauphin : LE DIT DU MISTRAL D’OLIVIER MAK-BOUCHARD
Et les deuxièmes dauphins « ex aequo » sont :
LA OU CHANTENT LES ECREVISSES DE DELHIA OVEN
NATURE HUMAINE DE SERGE JONCOUR
Mais nous devions aussi donner nos appréciations sur les deux livres proposés à la lecture, à savoir :
LE DIT DU MISTRAL d’Olivier MAK-BOUCHARD :
« L’auteur nous emmène avec lui dans le sud de la France pour une balade hors du temps, une petite parenthèse apaisante, pleine d’humour et de tendresse.
Le cadre est idyllique, les montagnes du Lubéron magnifiées par le chant des cigales, les champs de lavande caressés par le soleil, la présence du vent modèle les paysages.
Lors d’une nuit d’orage, le mur mitoyen qui sépare deux propriétés s’effondre. Le lendemain matin, les deux voisins découvrent dans les éboulis des fragments de poterie. Ils décident de mener illégalement des fouilles et de creuser pour savoir ce qui se cache derrière ce mur de pierres sèches.
Des citations de grands auteurs classiques ouvrent chaque chapitre, une belle façon de leur rendre hommage.
L’intrigue mélange plusieurs histoires : les récits de vie du narrateur et de son voisin, les contes de notre enfance, les légendes du Mont Ventoux auxquelles s’invitent des personnages historiques, les coutumes locales, les fouilles archéologiques pour un récit foisonnant et émouvant.
Ainsi le roman rebondit en permanence, entraînant le lecteur dans des directions inattendues. Tel un équilibriste l’auteur s’applique à maintenir une frontière aux contours imprécis et perméables, entre rêve et réalité, imaginaire et surnaturel.
Plus qu’une histoire, « le Dit du Mistral » est un premier livre original, capricieux comme le Mistral dans lequel l’auteur propose à ses lecteurs un roman qu’il est difficile de classer, à la fois roman du terroir, conte, fable mythologique. »
Le second livre proposé était :
UNE SAISON DOUCE de Milena AGUS :
« Mais le temps a passé, les enfants qui sont partis ne reviennent que rarement, quand ce n’est pas pas-du-tout, et seuls restent les parents, pères et mères, les grands-mères souvent veuves, les belles-mères et les grands-pères parfois veufs. Et s’il reste encore quelques commerces étiques dans la rue principale, la mairie a été fermée : le village a été destitué de son autorité pour ne devenir qu’un hameau dépendant du village voisin où le maire de l’ensemble ne se préoccupe que très peu de ces habitants qui portent dans leurs cœurs un peu de la tristesse et de l’abandon qu’ils ont ressentis quand leur ancien maire, à force d’errer, désœuvré, dans les rues, s’est suicidé.
Même le terrain de football est resté à l’abandon, les naissances et les enfants ayant disparu avec les dernières générations parties ailleurs chercher une fortune que très rares étaient ceux qui l’avaient trouvée.
Le train ne s’arrêtait plus et « passait en sifflant » ! Jusqu’au curé qui avait abandonné la place et demeurait maintenant au village voisin. Comme tant d’autres commodités.
Le miel, les olives, l’huile, le vin ou le fromage, que les citadins, en recherche de nourriture saine et naturelle, venaient autrefois chercher au village, avaient aussi disparu au profit d’une quasi-monoculture des artichauts qui n’avait pas amené avec elle les fortunes promises ! Et n’en demeuraient que quelques vestiges épars et sans vie.
Bref, le schéma tellement banal du petit village rural au destin bien commun des villages de son espèce rendus exsangues par l’exode rural, la quasi-désertification progressive et la déprise de ses forces vives.
C’est donc un énorme bouleversement qui est intervenu lorsque, parmi les habitants, par un matin pluvieux, sont arrivés des humanitaires accompagnant des migrants que le maire, généreusement … depuis le village voisin …, avait décidé de loger dans une maison léguée, par ses anciens propriétaires, à la municipalité disparue. Mais si celle-ci avait été surnommée « La Ruine » par les villageois observant pour l’instant les « envahisseurs » depuis l’abri des volets clos de leurs maisons, ce n’était pas par hasard…
Milena Agus écrit un nouveau pan d’histoire de l’émigration qui dévoile de nouvelles perspectives pour chacun des protagonistes en présence.
Et, en fait, ce ne sont pas vraiment les migrants qui sont au centre de ce roman même s’ils sont à l’origine des bouleversements internes au village et, progressivement, du petit coup de pouce qui redynamise des espérances villageoises en cours d’extinction.
Ils sont présents, bien sûr, et bien présents, avec leurs attentes, leurs besoins, leurs rêves et leurs espoirs mais ils sont aussi (et surtout ?) les révélateurs de tout ce qui se trame autour d’eux. C’est leur présence qui fabrique, qui modèle, qui détermine aussi bien les humanitaires que les villageois ! C’est elle qui sème aussi bien la dissension entre les voisins de toujours, maintenant partagés par des sentiments divergents face aux « envahisseurs », que l’enthousiasme de ceux qui vont déployer des trésors d’obstination pour tenter de les aider à prendre pied sur cette nouvelle terre. Elle encore qui justifie, réveille, met à jour les motivations individuelles pour être, devenir, rester, paraître ceci ou cela selon qu’on est Professeur, étudiante, curé, dévote, Ingénieur, veuve, évangéliste, tailleur ou vieille fille.
En exergue, Milena Agus dédie son livre à ces femmes de sa famille pour qui aider son prochain a toujours été « la chose la plus naturelle du monde ». Et son livre est une ode à cette générosité gratuite même si elle sait bien qu’il y a quand même « de l’ordure en tout être humain sans quoi nous ne nous ferions pas tant de mal les uns les autres » car « nous sommes limités en matière d’amour nous autres les humains » ! Mais sans, peut-être, en être totalement dénués.
Et ce serait bien que cela soit le cas car « aujourd’hui [certains] sont chassés de chez [eux] et demain ce sera ! [le tour [des autres] ». (actualitté)
Coups de cœur de nos lectrices :
Les AEROSTATS d’Amélie NOTOMB :
« « La jeunesse est un talent, il faut des années pour l’acquérir. »
Dans ce nouveau livre, la romancière se raconte à travers le personnage d’une étudiante bruxelloise. Les aérostats sont des aéronefs dont la sustentation est due à un gaz plus léger que l’air. Elle nous emmène pour la première fois dans son pays natal. Ange, 19 ans « mène une vie assez banale » et étudie la philologie. Après avoir répondu à une petite annonce, elle donne des cours de littérature à Pie, un lycéen de 16 ans dyslexique. La romancière souhaitait avec cette rencontre explorer comment deux « très jeunes gens, qui sont chacun à leur manière, très emprisonnés » peuvent s’aider à avancer. « Ange c’est moi à 19 ans » avoue Amélie Nothomb, qui confie avoir également été, au même âge, « terriblement sérieuse » comme son héroïne. « Elle a beaucoup de points communs avec moi » insiste-t-elle, en pointant notamment les études et les difficultés de la jeune femme à rencontrer des amis. »
UN CRI SOUS LA GLACE DE CAMILLA GREBE :
« Emma, jeune Suédoise, cache un secret : son patron Jesper, qui dirige un empire de mode, lui a demandé sa main. Mais il ne veut surtout pas qu’elle ébruite la nouvelle.
Deux mois plus tard, Jesper disparaît sans laisser de traces et l’on retrouve dans sa superbe maison le cadavre d’une femme, la tête tranchée. Personne ne parvient à l’identifier.
Peter, policier émérite, et Hanne, profileuse de talent, sont mis en tandem pour enquêter. Seul problème, ils ne se sont pas reparlé depuis leur rupture amoureuse dix ans plus tôt. Et Hanne a aussi un secret : elle vient d’apprendre que ses jours sont comptés.
Dans un Stockholm envahi par la neige, un double récit étourdissant prend forme. Chaque personnage s’avère cacher des zones d’ombre. À qui donc se fier pour résoudre l’enquête ?
« Un thriller captivant sur les aspects les plus sombres de l’amour. »
LE SOLEIL des SCORTA DE LAURENT GAUDE :
Laurent Gaudé avait déjà séduit son monde lors de la parution du génial La mort du roi Tsongor.
En 2004, il récidive avec un roman tout à fait différent intitulé Le Soleil des Scorta. Plus de fantaisie africaine cette fois mais une histoire familiale dans l’Italie de la fin du XIXème siècle et dans les tumultes du XXème. Acclamé par la critique, le livre est couronné par le Prix Goncourt la même année, récompense suprême qui permet à Laurent Gaudé d’occuper le devant de la scène comme il se doit. Véritable succès public, Le Soleil des Scorta prouve que le français est un authentique caméléon, à l’aise aussi bien dans la boue des tranchées que sous le soleil des Pouilles.
C’est toujours avec un ton unique que Laurent Gaudé entame son récit. Un récit intime, comme toujours, proche de ses personnages, des personnages qu’il aime de la première à la dernière page. Nous sommes dans les Pouilles, Sud-Est de l’Italie, dans le village de Montepuccio en l’année 1875. Un bandit local, Luciano Mascalzone, vient prendre celle qu’il a toujours voulu aimer, même l’espace d’une nuit. De l’union étrange entre Luciano et Immacolata naîtra Rocco, le premier des Scorta. Ce nom, inventé par le garçon orphelin, va passer de génération en génération pour devenir le patronyme le plus connu de Montepuccio. Au gré des ans, les Scorta vont vivre, aimer, haïr et périr sous le soleil des Pouilles. Témoin du temps qui passe, la vieille Carmela Scorta raconte à Don Salvatore, le curé du village, la vérité d’une famille unique et passionnante. A l’ombre des oliviers, les Scorta vivent avec passion et c’est toute l’Italie qui déborde de ce roman.
Gaudé alterne dix chapitres narrant l’histoire des différents membres de la famille Scorta et la confession de Carmela Scorta qui vient ponctuer chaque chapitre et faire comprendre au lecteur que c’est elle, en réalité, qui livre cette histoire. Une histoire grandiose mais pudique, que Laurent Gaudé nous conte dans son style unique, à la fois poétique, doux et théâtral. Par envolées, la narration se fait joyau, elle transperce le cœur de son lecteur, arrivant petit à petit à nous faire rentrer dans cette famille italienne majestueuse. Que montre l’écrivain français avec Le Soleil des Scorta ? D’abord, il montre l’Italie et une certaine région, celle des Pouilles et du massif Gargano, où l’auteur réside une partie de l’année. Cette fresque familiale, c’est évidemment le prétexte tout trouvé pour livrer une véritable déclaration d’amour à une région et à un peuple, celui d’une Italie rurale. Ce peuple, l’auteur semble le détester autant qu’il l’aime. Simple et stupide, vénal au possible, il sait se montrer aussi humble et généreux quand il le souhaite. Le poids de la tradition et des coutumes soude ce petit monde, sorte de microcosme humain flamboyant et attachant en diable.
Ce sont les drames qui façonnent l’histoire familiale, les grands et les petits secrets qui construisent un mythe. Il y a ce voyage vers New-York et sa légende, ce bandit de grand chemin qui les a fait naître, ce bureau de tabac qui va tout changer et la force des sentiments toujours. Cette intense fournaise d’amour, de haine, de pleurs et de joie. Au centre, la sueur, la capacité des uns et des autres à se dépasser, pour les siens, pour ceux qu’ils aiment. Et puis, les années passant, les gens vieillissant, restent des regrets, une mélancolie lancinante qui explose dans le récit à la première personne de la vieille Carmela, véritable diamant dans ce trésor narratif. On retrouve là les poignants sentiments de misère de Cris, les vibrantes déclarations d’amour de la mort du roi Tsongor. Dans Carmela, c’est l’âme centenaire des Scorta qui parle, le fantôme des noëls passés et la tristesse de ce qui n’a jamais eu lieu. D’une histoire d’amour sacrifiée sur l’autel familial, d’une disparition d’enfant dont on ne se remet pas. Pour tout dire, c’est le changement, lent et inexorable, qui abîme tout. Seuls restent les souvenirs, les bons comme les mauvais et cet intime sentiment que quelque part, fils, petit-fils et petites filles emportent avec eux un brin du sang familial. Il faut que l’histoire survive pour que continuent à exister les ancêtres. » (actualitté)
CLAIRE DE LUNE de Mélanie LEBAS :
« Paris, 1940. Juliette Hamel, pianiste talentueuse, joue chaque soir à contrecœur pour divertir les Allemands dans l’hôtel familial, réquisitionné par la Wehrmacht. Quand son frère Étienne lui apprend qu’il a rejoint la Résistance, c’est pour lui demander une faveur : espionner le capitaine Wilhelm von Stein, chargé du démantèlement des réseaux clandestins. L’officier, violoniste émérite, vient justement de proposer à Juliette de partager la scène le temps d’un concert. Au fil des jours, la jeune femme découvre que derrière l’uniforme de l’ennemi se cache un homme sensible, qui n’est pas dénué de charme. Plus que jamais déterminée à aider son frère, Juliette se retrouve déchirée entre sa mission et ses sentiments naissants…
Mélanie Lebas, 27 ans, est ingénieure dans le spatial à Toulouse. Originaire de Normandie, passionnée d’histoires et d’Histoire, elle a fait de la science son métier mais reste curieuse de tout. Quand elle n’écrit pas et qu’elle ne navigue pas sur l’Hermione, elle dédie son temps libre à la protection de l’environnement. »
LA FILLE PARFAITE DE NATHALIE AZOULAI :
« Quand, un beau matin de juin, Rachel apprend qu’Adèle, son amie de toujours, s’est pendue, elle se sent à la fois assommée et allégée. Une réaction à l’image de cette amitié tumultueuse qui a toujours provoqué en elle un mélange de fusion et de malaise profond. À partir de cette ambivalence, Rachel mène l’enquête et s’interroge sur ce qui a pu mener une fille aussi parfaite qu’Adèle, brillante mathématicienne et mère d’un jeune garçon, à se supprimer aussi violemment à 46 ans.
Elle revient sur la naissance, les étapes et les péripéties de leur histoire en butant sans cesse sur ce qui l’a fondée, un serment tacite dès le lycée, un deal crucial : au pays du savoir, Adèle prendra les Sciences et Rachel les Lettres. Ont- elles eu pour ambition de couvrir tout le spectre ? Mais de quoi ? De la connaissance, de la réussite sociale ? Pour le dire autrement : pourquoi Adèle choisit-elle les maths, la « voie des garçons », quand Rachel choisit la littérature, la « voie des filles » depuis toujours ? Mais est-ce vraiment ainsi que les choses se passent dans la vie ? Jusqu’à quel point ?
À travers cette amitié au long cours, c’est un roman d’apprentissage à deux têtes qui se déploie, où l’orientation scolaire détermine bien plus qu’un cursus en façonnant l’intelligence et toute une existence, les relations familiales et amoureuses, la maternité, l’ambition et le rapport au monde… Notamment quand on est une femme et qu’on s’attaque au territoire des hommes. »
LA NOCE D’ANNA de NATACHA APPANAH
« Sur le mur, la robe est accrochée comme un tableau de chasse. Elle est belle, sans doute un peu sage mais, qu’importe, c’est le jour d’Anna. Aujourd’hui, 21 avril, je marie ma fille, je laisserai de côté mes pensées de vieille folle, je serai comme elle aime que je sois : digne, bien coiffée, bien maquillée, souriante, prête à des conversations que je suivrai avec un enthousiasme feint et qui ne me laisseront aucun souvenir, parée pour butiner d’invité en invitée, mère parfaite que je serai aujourd’hui. Je me cacherai pour inhaler « mes Fumer Tue ».
Je marie ma fille, aujourd’hui. Cette phrase bondit dans ma tête tandis que je la regarde dormir. J’ai quarante-deux ans et je marie ma fille aujourd’hui. J’ai soudain l’impression d’être sortie de mon corps, de flotter au-dessus d’Anna endormie et de moi-même, de regarder tout cela comme on regarde un film, de me dire que cela ne peut pas m’arriver, pas à moi. J’aurais souhaité être sage le jour du mariage de ma fille…
 » Pendant la noce d’Anna, sa mère se souvient. De la jeune femme qu’elle a été, si différente de sa fille aujourd’hui, de ses rêves, de ses espoirs, de ses envies ; parce qu’elle en a encore, des envies, cette femme célibataire qui marie sa fille…
Pendant la noce, l’enfance d’Anna resurgit avec le souvenir du père, de l’absent, de l’inconnu… Et un autre bonheur pointe son nez dans la nuit. »
LA FAMILIA GRANDE DE CAMILLE KOUTCHNER
« Souviens-toi, maman : nous étions tes enfants. »
C.K.
C’est l’histoire d’une grande famille qui aime débattre, rire et danser, qui aime le soleil et l’été.
C’est le récit incandescent d’une femme qui ose enfin raconter ce qui a longtemps fait taire la familia grande.
Camille Kouchner, 45 ans, est maîtresse de conférences en droit. La Familia grande est son premier livre.
Dans ce roman, Camille Kouchner fait preuve d’un courage immense. En dénonçant l’inceste dans sa famille pendant sa jeunesse, elle rétablit le bon ordre des choses : ce ne sont pas aux victimes de se taire mais aux coupables. Les victimes d’un abus sexuel ou d’un viol n’ont pas à se sentir honteux, quand bien même ils n’ont pas pu dire non ou n’ont pas pu en parler. Avec ce roman sans haine, elle dévoile la façon dont une famille peut sombrer dans des drames sans s’en rendre compte. Personne d’autre que le coupable n’est accusé, au contraire, ceux qui n’ont pas vu, bien qu’en partie responsable, comme la mère, reçoivent une lettre d’amour déchirante. »
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AMERICAN DIRT DE JEANINE CUMMINS :
« Libraire à Acapulco, au Mexique, Lydia mène une vie calme avec son mari journaliste Sebastián et leur famille, malgré les tensions causées dans la ville par les puissants cartels de la drogue. Jusqu’au jour où Sebastián, s’apprêtant à révéler dans la presse l’identité du chef du principal cartel, apprend à Lydia que celui-ci n’est autre que Javier, un client érudit avec qui elle s’est liée dans sa librairie… La parution de son article, quelques jours plus tard, bouleverse leur destin à tous.
Contrainte de prendre la fuite avec son fils de huit ans, Luca, Lydia se sait suivie par les hommes de Javier. Ils vont alors rejoindre le flot de migrants en provenance du sud du continent, en route vers les États-Unis, devront voyager clandestinement à bord de la redoutable Bestia, le train qui fonce vers le nord, seront dépouillés par des policiers corrompus, et menacés par les tueurs du cartel…
Porté par une écriture électrique, American Dirt raconte l’épopée de ces femmes et de ces hommes qui ont pour seul bagage une farouche volonté d’avancer vers la frontière américaine. Un récit marqué par la force et l’instinct de survie de Lydia, le courage de Luca, ainsi que leur amitié avec Rebeca et Soledad, deux sœurs honduriennes, fragiles lucioles dans les longues nuits de marche… Hymne aux rêves de milliers de migrants qui risquent chaque jour leur vie, American Dirt est aussi le roman de l’amour d’une mère et de son fils qui, au cœur des situations tragiques, ne perdent jamais espoir. Un roman nécessaire à notre époque troublée. »
POUR L’HONNEUR DES ROCHAMBELLES DE KARINE LEBERT :
« De nos jours, à Trouville, lors d’une remise de médaille pour saluer son action héroïque durant la Libération, Alma est victime d’un malaise. Elle a ces mots : « Pardonne-moi, Lucie… » Car elle porte en elle un secret qui a hanté longtemps son existence hors du commun.
En 1944, Alma s’est enrôlée parmi les Rochambelles, ces infirmières et ambulancières de la 2e DB. Elle était au plus près des soldats, de l’Angleterre aux plages du Débarquement, de Paris à l’Allemagne, conciliant son engagement et sa vie de femme.
Au sein d’une famille désunie, sa petite-fille, Marion, va chercher à remonter le fil du temps et le passé d’Alma, en interrogeant des témoins de l’époque. Afin de savoir qui est Lucie. Et de découvrir le secret coupable d’Alma… »
Un roman à la mémoire de ces héroïnes de l’ombre et de l’Histoire que furent les Rochambelles.
« Les  « Rochambelles » sont les infirmières les plus connues de la Seconde Guerre mondiale. Leur nom rend hommage au comte de Rochambeau, officier français rendu célèbre pendant la guerre d’indépendance des États-Unis. Sa fondatrice est l’Américaine, Florence Conrad, ancienne infirmière ayant participé à la Grande Guerre.
Soutenir l’effort de guerre : les Rochambelles,  une démarche féministe au coeur de la Seconde Guerre mondiale.
En 1943, à New-York, elle recrute de jeunes volontaires françaises souhaitant activement participer à la libération de l’Europe. L’unité est née. Leur insigne  représente un Dodge WC54 sous les bombardements, accompagné d’un drapeau français et d’une croix rouge sur un fond bleu.
Véhicule américain Dodge WC54. Aux commandes de leurs ambulances Dodge WC54, ces infirmières interviennent en premières lignes.
De la Normandie à l’Allemagne, les Rochambelles ont été engagées dans les combats de la Libération de l’Europe.
Ces engagées prennent la direction du Maroc pour rejoindre la 2e division blindée. Elles vont y suivre une préparation militaire intense. Arrivée en France, en août 1944, elles font face à la fureur des combats. Aux commandes de leurs ambulances Dodge WC54, ces infirmières interviennent en premières lignes. Les Rochambelles évacuent les blessés, les prennent en charge et leur prodiguent les premiers soins. De Paris à Strasbourg, jusqu’au nid d’Aigle d’Hitler, ces courageuses infirmières accompagnent l’épopée de la division Leclerc. Liliane Valter, la dernière survivante des  « Rochambelles » s’est éteinte le 18 novembre 2019, à l’âge de 95 ans.
( Nota :Cet article a été réalisé en partenariat avec l’Armée de Terre.)
(Extrait du Site « Mémoire et Histoire ».)
L’ADRESSE DU BONHEUR DE LORRAINE FOUCHET
« En lisant le journal, le médecin Pierre Saint-Jarme constate que Ker Joie, la maison de famille vendue dix ans plus tôt, est de nouveau sur le marché.
Il se précipite pour la racheter. Trop tard. Alors, il la loue, le temps d’un week-end, pour réunir la tribu sur l’île de Groix et organiser l’anniversaire d’Adeline, sa mère. Mais Pierre n’est pas le seul à lire les journaux… Un accident survenu il y a trente-sept ans s’invite à la fête. Tandis qu’Adeline souffle ses quatre-vingts bougies et pioche des moments précieux dans le bocal à émotions, les fracas du passé tracent vers l’île.
Et si vous pouviez racheter votre maison d’enfance? Ce roman ravive les souvenirs, parle du serment d’Hippocrate, de rancune tenace, et surtout d’amour. Il appelle à éclairer la nuit pour ceux qu’on aime, et réveille le parfum des vacances et des recettes de grand-mère. »
FILLE DE CAMILLE LAURENS
« FILLE, nom féminin
1. Personne de sexe féminin considérée par rapport à son père, à sa mère.
2. Enfant de sexe féminin.
3. (Vieilli.) Femme non mariée.
4. Prostituée.
Laurence Barraqué grandit avec sa sœur dans les années 1960 à Rouen.
« Vous avez des enfants? demande-t-on à son père. – Non, j’ai deux filles », répond-il.
Naître garçon aurait sans doute facilité les choses. Un garçon, c’est toujours mieux qu’une garce. Puis Laurence devient mère dans les années 1990. Être une fille, avoir une fille : comment faire ? Que transmettre ?
L’écriture de Camille Laurens atteint ici une maîtrise exceptionnelle qui restitue les mouvements intimes au sein des mutations sociales et met en lumière l’importance des mots dans la construction d’une vie.
C’est avec une grande et fine attention à la langue, avec le sens et le goût du « grain des mots qui la caractérise, que Camille Laurens tente de répondre à cette question : qu’est-ce que cela fait d’être une fille -et en plus la seconde fille-, lorsqu’on naît au tournant des années soixante dans une famille aisée de Rouen?  Il fallait le regard acéré d’une amoureuse des mots pour mettre au jour combien les inégalités sont inscrites dans la langue française et ce que révèle l’usage des mots. Les remarques plus ou moins fines et misogynes qui en disent long, les paroles malencontreuses frisant la goujaterie, les blagues faciles, le choix d’un prénom, les petites et grandes différences éducatives entre les filles et les garçons, la découverte de la sexualité…l’intime et le social se croisent, les mots et les choses se complètent. Le tout se présente comme un roman autobiographique, une autobiographie romancée mettant en lumière et au jour le sexisme banal des jours ordinaires. Cela va jusqu’aux attouchements d’un vieil oncle pédophile, « un truc embêtant » et honteux, davantage d’ailleurs pour la famille que pour la petite fille concernée.
La réussite de Fille tient beaucoup au ton adopté par Camille Laurens, un ton mêlant l’autodérision, la drôlerie et l’humour,  un certain détachement, un pas de côté désinvolte, qui laisse parfois percevoir la révolte rentrée, et la colère sourde. Fille  est un texte fort agréable et délicieux pour raconter, l’air de ne pas y toucher, les injustices et les aberrations l’éducation donnée et réservée aux filles de bonne famille dans les années soixante. »
ENCABANEE DE GABRIELLE FILTEAU-CHIBA :
« Encabanée, ou l’histoire d’une jeune femme, Anouk (mais dont l’histoire flirte pas mal avec celle de l’autrice) qui claque tout pour aller vivre dans les bois québécois, dans un chalet sans électricité ni eau courante. Sauf que bien vite, le romantisme de la démarche s’envole pour des questions de survie pure car on ne s’improvise pas femme des bois comme ça. Non pas qu’elle l’ignorait mais la rudesse et la solitude sont pleines de surprises.
Avec humilité, justesse et tempérament, Gabrielle Filteau-Chiba pose les questions et les limites, autant qu’elle interroge le monde, la société qu’elle cherche à fuir et à refonder autrement, questions qu’elle aborde sous le prisme femme-homme. Accepter l’aide, s’accepter soi-même, revoir sa réalité, capter ce que l’on est venu chercher, se recentrer et bousculer ses repères pour en former d’autres.
Evasion, déconnexion, réflexion, engagement, un petit bouquin tout simple et qui en dit long. »
Avec en prime : un glossaire : formules canadiennes/traduction français :
Avoir le tour : avoir une certaine aisance dans le geste – Bibittes : dérivé de petites bêtes, pensées négatives, les peurs qui grouillent comme des petites bêtes … chaudière : seau – récipient en métal qui servait avant à chauffer l’eau et bien sûr l’inévitable Char : la voiture … et bien d’autres …
CEINTURE DE SOIE de PATRICIA LOISON :
« L’expatriation démultiplie l’intensité. Des peurs, comme du bonheur. Au milieu du gué de la quarantaine, c’était maintenant ou jamais. Partir pour se retrouver.
Dans cette aventure, je ne suis plus aux manettes. Je m’apprête à suivre mon mari, à mettre ma carrière sur pause, à gérer l’intendance.
Après trois ans au Japon, je rentre non pas changée, mais enrichie des vies que j’ai croisées et de celles que j’ai imaginées, au fil de nos périples. De Tokyo à Hiroshima, j’ai saisi ces mains tendues à travers les âges, qui m’ont effleurée devant un jardin de pierre, sur un futon dans les courants d’air froids d’une auberge l’hiver. Comme les plis des obis, que les Japonaises se transmettent de grand-mère en petite-fille, nos vies sont liées.
Ce carnet de voyage est une ceinture de soie qui enserre le présent, mais qui retient aussi en son sein les sourires, les pleurs, les joies et les douleurs de celles qui l’ont portée, de ceux qui l’ont caressée ou dénouée. »
Vous avez sans doute fait connaissance avec l’auteur lorsqu’elle a écrit sur sa naissance (Je cherche encore ton nom), vous allez l’apprécier pour la romancière qu’elle est car : Patricia Loison prend la décision de suivre son mari au Japon pour trois ans, mettant sa propre carrière entre parenthèses et embarquant ses deux filles dans cette aventure complètement dépaysante.
Et puisqu’elle a du temps libre, elle raconte le présent et le passé .En effet chaque endroit visité donne lieu à deux récits : Le premier, contemporain, réel et familial, et le second, historique (mais Japonais bien sûr). Ainsi, le chapitre I décrit la Canadian Academy qui recevra les filles de Patricia Loison, le Chapitre II raconte l’arrivée au Japon en 1920 de celle qui créera ladite Canadian Academy. »
CE GENRE DE PETITES CHOSES de CLAIRE KEEGAN :
« En cette fin d’année 1985 à New Ross, Bill Furlong, le marchand de bois et charbon, a fort à faire. Aujourd’hui à la tête de sa petite entreprise et père de famille, il a tracé seul sa route : élevé dans la maison où sa mère, enceinte à quinze ans, était domestique, il a eu plus de chance que d’autres enfants nés sans père.
Trois jours avant Noël, il va livrer le couvent voisin. Le bruit court que les sœurs du Bon Pasteur y exploitent à des travaux de blanchisserie des filles non mariées et qu’elles gagnent beaucoup d’argent en plaçant à l’étranger leurs enfants illégitimes. Même s’il n’est pas homme à accorder de l’importance à la rumeur, Furlong se souvient d’une rencontre fortuite lors d’un précédent passage : en poussant une porte, il avait découvert des pensionnaires vêtues d’horribles uniformes, qui ciraient pieds nus le plancher. Troublé, il avait raconté la scène à son épouse, Eileen, qui sèchement lui avait répondu que de telles choses ne les concernaient pas.
Un avis qu’il a bien du mal à suivre par ce froid matin de décembre, lorsqu’il reconnaît, dans la forme recroquevillée et grelottante au fond de la réserve à charbon, une très jeune femme qui y a probablement passé la nuit. Tandis que, dans son foyer et partout en ville, on s’active autour de la crèche et de la chorale, cet homme tranquille et généreux n’écoute que son cœur.
Claire Keegan, avec une intensité et une finesse qui donnent tout son prix à la limpide beauté de ce récit, dessine le portrait d’un héros ordinaire, un de ces êtres par nature conduits à prodiguer les bienfaits qu’ils ont reçus.
Ce genre de petites choses est à la fois le portrait d’un homme simple et généreux et celui de l’Irlande des années 1980. C’est un roman dédié aux femmes et aux enfants enfermés et exploités dans les blanchisseries de Magdalen en Irlande jusqu’en 1996. Le genre de petit roman qu’on n’oublie pas.
Durant les vacances et les « périodes de temps libres … » nous vous proposons deux ouvrages :
LES CLOCHES JUMELLES de LARS MYTTING :
« Dans un village situé au fin fond d’une vallée montagnarde norvégienne, la femme du propriétaire de la grande ferme Hekne est morte en couches après avoir donné naissance à des soeurs siamoises. Les filles, soudées par la hanche, mais joyeuses et vives d’esprit, ont peu à peu manifesté un talent hors norme, celui de tisser à quatre mains des oeuvres somptueuses et d’autant plus appréciées que, dit-on, les images et situations qu’elles ont mises en scène se sont avérées prémonitoires. À leur mort prématurée, leur père a fait fondre tout le métal d’argent de la ferme pour fabriquer deux cloches dont il a fait don à la magnifique église en bois debout du village. Depuis lors, leur chant mélancolique et singulier résonne dans la vallée pour annoncer le début de la messe ou, parfois, un danger imminent.
Plusieurs siècles se sont écoulés lorsque se présentent au village deux jeunes hommes : un nouveau prêtre, bien décidé à laisser une empreinte de modernité sur son passage, et un chercheur allemand en architecture venu étudier le joyau de la vallée que constitue l’église en bois debout. Les deux cloches sont menacées, tout comme le coeur d’Astrid, la descendante de la famille Hekne, qui va devoir faire un choix entre les deux prétendants et lutter pour préserver l’héritage familial. »

Le second est un roman policier :
LE BUREAU DES AFFAIRES OCCULTES D’ERIC FOUASSIER :
« Automne 1830, dans un Paris fiévreux encore sous le choc des Journées révolutionnaires de juillet, le gouvernement de Louis-Philippe, nouveau roi des Français, tente de juguler une opposition divisée mais virulente.
Valentin Verne, jeune inspecteur du service des moeurs, est muté à la brigade de Sûreté fondée quelques années plus tôt par le fameux Vidocq. Il doit élucider une série de morts étranges susceptible de déstabiliser le régime.
Car la science qui progresse, mêlée à l’ésotérisme alors en vogue, inspire un nouveau type de criminalité. Féru de chimie et de médecine, cultivant un goût pour le mystérieux et l’irrationnel, Valentin Verne sait en décrypter les codes. Nommé par le préfet à la tête du « bureau des affaires occultes », un service spécial chargé de traquer ces malfaiteurs modernes, il va donner la preuve de ses extraordinaires compétences.
Mais qui est vraiment ce policier solitaire, obsédé par la traque d’un criminel insaisissable connu sous le seul surnom du Vicaire ?
Qui se cache derrière ce visage angélique où perce parfois une férocité déroutante ?
Qui est le chasseur, qui est le gibier ?
Dans la lignée des grands détectives de l’Histoire, de Vidocq à Lecoq en passant par Nicolas le Floch, un nouveau héros est né. »

Sorti tout droit du roman « Le dit du Mistral », « Hussard » le chat, vous souhaite de bonnes vacances sous le soleil de Provence ….

Profitez bien, toutes, de ces vacances bien méritées,
Et à toutes celles qui n’ont pas pu assister à notre remise de prix, nous leur donnant rendez-vous à la rentrée, très heureuses de les retrouver.
Catherine et Evelyne