Sortie à Lens et Liévin 1

Ce 20/10/2022, nous quittons Meaux sous la pluie en car pour rejoindre LENS. Sur place nous passons devant l’originale gare, de construction régionaliste en forme de locomotive avec un intérieur Art-Déco. Nous nous arrêtons pour permettre à nos deux guides de nous faire une visite commentée de la ville. Détruite entièrement pendant la guerre de 1914-1918, LENS a été reconstruite en grande partie en briques avec, souvent, des décors en faux colombages peints en blanc. Les maisons mitoyennes  forment des barres le long des rues. Les anciens bâtiments administratifs des mines ont été reconvertis depuis la fermeture de celles-ci : Université Jean Perrin locaux d’entreprises liées au Développement durable par exemple en recherche expérimentale sur les panneaux solaires, Fabrique théâtrale de la Culture commune……Nous longeons le stade Bollaert-Delelis en direction de LOOS en GOELLE. Nous faisons une étape et descendons du car sur une place, pour voir le Mémorial et l’église St Amé construits en mémoire du coup de grisou qui tua 42 mineurs le 27/12/1974. L’horloge de l’église est arrêtée à 18h47, heure de la catastrophe. Amé n’était pas un saint mais le patron de la mine !!! L’église (de 2008) a de beaux vitraux modernes, très colorés que nous n’avons pas pu voir de l’intérieur… Nous rejoignons le car pour traverser les quartiers avec les maisons des mineurs fournies par la Mine. Elles disposaient de grands terrains pour leur permettre de jardiner au grand air….et qu’ils soient moins tentés par la fréquentation des estaminets où, outre l’excès de boissons, pouvaient naître des mouvements corporatifs…Avec le même souci l’administration des Mines proposait de nombreuses activités ludiques ou sportives, des concours de meilleures ménagères pour encourager les femmes qui restaient à la maison, à assurer le meilleur cadre de vie et de confort à la famille… De même, des coopératives étaient mises en place pour l’approvisionnement en vivres, en vêtements et autres…Nous faisons une étape à la Fosse 11-19. La guide nous explique le fonctionnement d’un site minier. Le Bassin minier de LENS-LIEVIN comportait plusieurs fosses. La fosse 11 a été exploitée à partir de1890, la 11-19 en 1954. On pouvait descendre jusqu’à 1200m de profondeur. Les veines étaient quelquefois très fines. Le travail y était souvent très pénible. Au début, on y employait même des enfants de 7,8 ans. Après la guerre, ce fut à partir de 16 ans. Les mineurs étaient payés par quinzaines. Les derniers sites ont fermé vers 1990. Le paysage est toujours ponctué de chevalements restés en place et entretenus en souvenir. Les mines sont classées au Patrimoine Mondial de l’Unesco depuis 2012. On y rencontre toujours le Pic et la Hache, emblèmes des Mines. Nous nous dirigeons vers les terrils qui sont les plus hauts d’Europe. Il en reste 200. Les roches stériles y étaient hissées par des rampes de chargement encore visibles jusqu’à environ 800m. Ils ont été reconvertis : en piste de ski, en vignoble pour la production du Charbonnet, en sites naturels pour la biodiversité avec des plantes, arbres, animaux, notamment des boucs…, en carrières d’exploitation du schiste rouge utilisé pour les routes, ornements de parcs, terre battue…  Ils sont souvent des sites parfaits grâce à une température douce qu’ils maintiennent avec la combustion interne qui peut atteindre les 100 degrés. On peut y apercevoir parfois des fumerolles. D’un sommet, nous pouvons admirer le vaste paysage…                                                Puis Départ pour le restaurant

Notre sympathique restaurant avec cuisine locale a l’allure pittoresque d’une brocante. Nous y dégustons dans la bonne humeur, ficelle picarde, plat aux endives…le tout arrosé de bière blonde ou ambrée…  Notre car nous emmène ensuite au Louvre-Lens pour y parcourir, avec d’excellentes guides, l’exposition présentée pour le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes. CHAMPOLLION y est, bien sûr, à l’honneur… En parcourant les salles, notre guide, spécialiste de l’Egypte, nous commente brièvement l’histoire des oeuvres exposées. Elle nous conte la vie de l’enfant de Figeac, le lien profond qu’il entretenait avec son aîné de 12 ans, celui dont l’influence le conduisit vers l’étude des langues anciennes, en particulier le Copte, encore parlé en Egypte, et qui lui sera si utile pour décrypter la langue des hiéroglyphes. Il a eu le génie de comprendre qu’ils exigeaient 3 niveaux de déchiffrement : phonétique, symbolique, figuratif. En effet les hiéroglyphes pouvaient se lire de gauche à droite ou de droite à gauche horizontalement ou verticalement (en carré). Le sens de la lecture y était indiqué par l’orientation du profil des signes animés (oiseau par ex.). 

– Le premier stade de simplification par les scribes qui devaient noter rapidement les consignes du pharaon, est l’écriture hiératique. Elle s’écrit toujours de droite à gauche et horizontalement.                                                                                                                                                                                                                – Le deuxième stade est le démotique toujours avec les mêmes règles mais encore plus simplifié.                         – Puis apparaît le copte au IIIè s qui s’écrit toujours de droite à gauche et comporte 7 signes de la langue égyptienne.

Nous comprenons pourquoi le génial CHAMPOLLION a su privilégier le copte…et le grec pour le déchiffrement du cartouche de la Pierre de Rosette !!! La visite guidée terminée nous bénéficions encore d’un long moment pour parcourir le Musée …

Nous reprenons le car à Lens, avec le soleil et nous arrivons à Meaux avec pluie et orage….                               Merci à Nicole Lazaro qui nous a concocté cette très intéressante escapade.

 

Texte de Nicole Forest, photos de Bernadette Durieux, mise en page de Charles Delbarre

Lens fosse 11-19, chevalement

 

Promenade sur les terrils

Vue à mi-chemin, carrière d’exploitation

Lens, Saint Amé, chevalement

Fosse Saint Amé, hommage aux victimes du coup de grisou du 27/12/1974

Le musée Louvre-Lens

    
  .