Croisière en Andalousie du 8 au 13 Novembre 2022

*  Mardi 8 novembre un car nous conduit de Meaux à l’aéroport d’Orly d’où ,avec un avion France-Avia, nous nous envolons vers SEVILLE. Nous sommes 35 à participer à cette croisière de 6 jours sur le GUADALQUIVIR. Nous embarquons à 18h sur la BELLE de CADIX. Ce beau bateau de 103m de long est un des 41 bateau de CROISI-EUROPE.  Il a la particularité de naviguer aussi bien sur les fleuves qu’en mer. Construit à Namur, en Belgique, il est redescendu en 2005 en Andalousie par la Meuse, le Rhin, Rotterdam, la Manche, la Mer du Nord et enfin le golfe de Gascogne. Il a des cabines confortables, de grands espaces communs, 35 membres d’équipage attentionnés, une organisation parfaite, des repas remarquables (bravo le Chef ), d’excellents vins, un service rigoureux mais détendu, avec beaucoup de rires. Notre escapade fut une réussite avec cet équipage qui a fait vivre « une parenthèse enchantée » à ses 176 passagers.

* Mercredi 9 novembre, le matin, nous visitons SEVILLE à pieds. C’est la 4è ville d’Espagne, sa 5è économie, la 1ère en PIB avec des entreprises autour de l’aéronautique,1er port navigable fluvial. Au coeur de l’ANDALOUSIE, cette ville a un très riche passé. Parmi les peuples qui l’ont occupée, il y eut d’abord les Phéniciens avec l’implantation de l’olivier, les Carthaginois chassés par les Romains avec lesquels elle devient l’un de plus importants sites industriels et commerciaux de Bétique. C’est alors que s’établit la symbiose entre les peuples autochtones. Deux empereurs romains, Hadrien et son fils adoptif Trajan, sont originaires de cette Région. La chute de l’Empire Romain y amena les Wisigoths, dont certains nobles alliés à des Juifs maltraités appelèrent les Omeyades à l’aide. Séduits par la richesse de ces terres, ils établirent à Séville leur première capitale. La tolérance des Arabes permit la prospérité et le développement de la ville. On retrouve cette influence dans beaucoup de monuments. La reconquête par la Castille les respectera. La ville conservera sa richesse et sa puissance, surtout avec la découverte du Nouveau Monde. Ce rappel historique nous permet de mieux comprendre la variété et la qualité des nombreux monuments inscrits au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Le soleil est avec nous et nous traversons la ville en longeant d’abord les bâtiments construits pour l’Exposition Ibéro-Américaine de 1929 : pavillons d’Argentine, du Mexique, des Etats-Unis….puis ceux de l’Exposition « L’ère des Découvertes » de 1959 (55è centenaire de la Découverte de l’Amérique). Avec ces nouvelles constructions, Séville est la ville qui possède le plus de monuments recensés en Europe. Nous traversons le très beau Parc de Maria Luisa (épouse du Duc de Montpensier, fils de Louis-Philippe). Nous rejoignons la Plaza de Espana avec son somptueux bâtiment enrichi de superbes et nombreux azuleros, particulièrement sur les bancs. Nous nous arrêtons, plus loin, devant le bâtiment de la Fabrique de Tabac où a travaillé Carmen. Plus loin, nous pouvons admirer longuement la Giralda, vestige de l’ancienne mosquée, devenue le clocher de la cathédrale. Sa façade toute en dentelle de briques est admirable de finesse. C’est le mariage réussi entre art chrétien et musulman. Nous entrons par le Patio des Orangers, ancienne cour des ablutions et nous pénétrons dans la Cathédrale Santa Maria de la Sede de Sevilla. Immense cathédrale gothique, à l’intérieur très riche, très chargé, comme souvent en Espagne. Une porte secrète, dissimulée derrière un tableau est réservée aux rois et aux papes. Deux immenses orgues nous accueillent en musique. Un impressionnant et monumental retable doré aux sculptures ciselées accompagne toujours les mariages princiers. La cathédrale abrite la massive sépulture de Christophe Colomb ramenée de Cuba après l’indépendance de l’ile. L’analyse des restes atteste qu’il s’agit bien de ceux de l’Amiral.

L’après-midi, navigation vers CADIX, avec étape à ISLA MINIMA où nous sommes accueillis à l’Hacienda de la Famille Escobar, avec un verre de vin parfumé accompagné de danses flamenco. Après un arrêt devant la statue d’une vierge, avec une prière chantée traditionnelle nous rejoignons l’arène. Nous assistons à l’évolution d’un cheval monté et d’une danseuse en musique. La qualité, la précision des pas du cheval est fascinante. Un beau moment. Nous rejoignons le bateau pour poursuivre notre descente vers l’estuaire. Nous longeons le PARC de la DONANA, classé « Réserve Naturelle de la Biosphère ». C’est la plus importante zone humide d’Europe. Présence de nombreux oiseaux migrateurs dont les cigognes, à cette période. C’est aussi le territoire des derniers lynx d’Europe. Nous arrivons à l’embouchure et subissons toute la soirée, sur l’Atlantique, une tempête qui secoue le bateau de la fin du dîner à celle du spectacle présenté par l’équipage. Très pénible mais fort heureusement, le calme est revenu pendant la nuit, une fois le bateau amarré.                                                                           *Jeudi 10 Novembre.Visite guidée de CADIX. La ville est située sur une presqu’ile reliée au continent par un isthme de 10 km de long. C’est une charmante ville aux maisons blanches, aux petites rues tortueuses dans le quartier médiéval, plus ordonnées dans le quartier baroque. Fondée par les Phéniciens, Cadix a plus de 3000ans. Après une activité commerciale réduite à l’époque musulmane, le commerce reprend en 1558 grâce aux échanges avec les Antilles. Le Guadalquivir ensablé coupait le parcours vers Séville, surtout avec les bateaux de gros tonnage. Le trafic maritime s’intensifie au XVIIIè siècle et la ville s’enrichit : belles places, rues pavées. Nous y découvrons les riches maisons des armateurs avec les grandes portes des entrepôts en bas, l’habitation à l’étage, les tours de vigie sur les terrasses, permettant de distinguer l’arrivée des bateaux. La partie basse de ces maisons est construite avec un appareil visible de calcaire coquillé brun. Les étages sont blanchis. Nous marquons un arrêt devant la Cathédrale dont la construction fut laborieuse à cause du déclin de la ville. Nous n’y entrons pas. Nous rejoignons la place Topete, très animée avec de nombreux stands autour de la gracieuse fontaine blanche .Un temps libre pour faire des achats et déguster des churros salés. La ville a été entourée de puissants remparts que nous découvrons en allant vers la plage de Caleta, au beau sable blond. S’y dressent les deux bastions défensifs de Santa Catalina et de San Sebastian, de belle architecture. On aperçoit au loin les tas de sel des marais salants. L’après-midi, départ en car vers les Villages Blancs « de la Frontera ». Après la prospérité romaine, l’invasion musulmane toucha l’activité commerciale et une frontière »la frontera » sépara beaucoup de villages blancs des plaines et des montagnes.  Nous faisons d’abord une longue étape à VEJER de la FRONTERA. Perché sur une colline, le village aux rues escarpées domine une vallée luxuriante : moulin à vent sur la hauteur, moulins à eau en contrebas, sur la Barbate. Nous parcourons les ruelles étroites entrecoupées d’escaliers, longeons les remparts, découvrons les maisons souvent cubiques aux terrasses fleuries. Le soleil présent fait ressortir la blancheur des murs des maisons aux balcons fleuris. Une atmosphère de village arabe ou grec. Avec le car, nous rejoignons la mer et le beau village de pêcheurs de CONIL de la FRONTERA. Nous y déambulons dans des rues escarpées et étroites jusqu’au modeste musée du thon. Sur la route du retour, nous apercevons le CAP TRAFALGAR, nous longeons plages de sable et petit ports. Retour au bateau où nous attend un délicieux repas à thème espagnol suivi d’une soirée flamenco endiablée!!!  Nous dégustons une sangria….Dans la nuit, la navigation reprend vers EL PUERTO DE SANTA MARIA.

*Vendredi 11 Novembre Départ , avec l’animatrice, pour la Bodega Osborne où nous dégustons 3 vins accompagnés de tapas. La région produit des vins d’Appellation d’origine Jerez-Xéres-Sherry. Tous les raisins proviennent du Triangle du Jerez qui s’étend sur 3 cités. Nous entrons d’abord dans la Basilique où sont entreposés les tonneaux. Tous en chêne américain, ils ont une durée d’utilisation de 100 ans. Ils sont installés sur trois rangées superposées. Selon le résultat désiré, les mélanges se font du bas vers le haut, de tonneau à tonneau par transferts successifs. Au bout de 7 années, on obtient 3 vins différents de 15° d’alcool, 17°conseillé pour la paella et le poisson, 20° plus sucré. Lors de l’embouteillage et de l’étiquetage, il n’y a pas d’indication d’âge. Nous avons le temps d’aller contourner les arènes, de photographier les belles statues de taureaux sur la place très commerçante, avant de rejoindre par les pittoresques petites rues, le bateau pour l’apéritif et le repas. Nous repartons pour un après-midi de navigation qui  se terminera par l’adieu à l’équipage, un coktail et un dîner de gala.

*Samedi 12 Novembre, nous sommes amarrés sur le grand canal du Guadalquivir à Séville et nous partons en car pour la visite guidée du Palais de la Duenas de style gothique-mudéjar et renaissance. Nous y apprécions les couleurs des jardins et des patios, aux plantes, buissons et arbres en fleurs. Nous y voyons de beaux azuleros et des céramiques lumineuses. Le poète andalou Antonio Machado y naquit en 1875 et y passa son enfance, son père y étant employé. Il écrivit: « Enfance, souvenir d’un patio à Séville, d’un clair jardin où murit le citronnier…. »  A l’intérieur de nombreuses oeuvres d’art des meubles précieux et des antiquités. Plusieurs salles sont dédiées à la culture andalouse : la tauromachie, la religion, le flamenco.  La duchesse d’Albe y vécut jusqu’en 2014. De façon intermittente, la famille y séjourne encore dans une partie réservée. Au retour, nous traversons un chef d’oeuvre avec le Metropol Parasol centre commercial en bois d’architecture très moderne. Signalons également le beau viaduc de La Barqueta.

Après le repas, nous repartons en car, avec une guide pour le Monastère de La Rábida. Et Christophe Colomb y prépara son 1er voyage avec les Frères Franciscains. C’était un lieu d’étude sur les étoiles. On y déterminait d’après leurs positions les routes à suivre pour la navigation. Perez, le Prieur, étant le professeur d’Isabelle la Catholique, obtint son accord, en1491, pour le départ de Christophe Colomb. De grandes fortunes, dont des Juifs, financèrent le voyage, la location de la Santa Maria sur lequel Christophe Colomb avait sa cabine de commandement. Il fut difficile de trouver de bons marins à Pallos ainsi que les navires La Pinta et La Niña. En septembre 1492, ils arrivèrent, avec les alizés, à San Salvador, Cuba, Haiti et St Domingue. En décembre, ils perdirent La Santa Maria. Avec le 2è voyage de 1493 à 1496, avec 17 navires, c’est la découverte de La Jamaïque, de La Guadeloupe, de Porto-Rico. En 1500, ils atteignent le continent américain au Venezuela. Devenu amiral et gouverneur, il repart de 1502 à 1504 à Haiti et Saint-Domingue. Isabelle la Catholique décède en 1504, l’Amiral en 1506. Son corps, rapatrié après l’indépendance de Cuba, repose dans la Cathédrale de Séville, avec celui de son fils.    Les bâtiments du Monastère sont vastes et très beaux : fresques colorées, ravissant petit cloître mudejar en brique, au sol à décors de céramiques, arcades ponctuées de pots de fleurs décorés. L’intérieur est en partie un musée consacré à Christophe Colomb avec de beaux tableaux d’un peintre local représentant les épisodes de sa vie. Nous sortons par le parc où les arbres en fleurs, de différentes couleurs s’épanouissent au soleil. Nous le traversons pour rejoindre le Parc des Caravelles. On peut y voir de remarquables reproductions de La Pinta, La Santa Maria, La Niña. On les visite librement et on mesure le courage des marins qui partaient à l’aventure sur ces navires bien précaires comparés à nos transatlantiques!!    Retour sur notre confortable bateau pour préparer nos valises, prendre un dernier apéritif, dîner et assister à un concert de musique latino-cubaine…un dernier moment de plaisir partagé avant le départ du Dimanche et l’arrivée à Meaux en début d’après-midi. Merci à Joël de nous avoir permis de vivre tous ces beaux moments.

Texte de Nicole Forest, photos de Joël Surini, mise en page de Charles Delbarre