SÉJOUR DANS LE BERRY : « DANS LES PAS DE GEORGE SAND »
George Sand est la marraine bienveillante de cette région du Berry, terre de traditions et de légendes; véritable théâtre romantique avec ses bocages vallonnés, le Berry est le berceau de nombreux mouvements intellectuels et artistiques. Alain Fournier y a puisé son inspiration et trouvé les décors du « Grand Meaulnes ». La vallée de la Creuse fut un atelier d’artistes à ciel ouvert de 1830 à 1930 et devint la bien-nommée « Vallée des Peintres »: y ont séjourné, entre autres : C.Monet, A.Guillaumin, F.Picabia—
George Sand, romancière majeure de son temps, était une artiste émancipée et une bourgeoise sentimentale ; « la bonne dame de Nohant » laisse un personnage bien supérieur à son œuvre (plus de 70 romans et 50 volumes d’œuvres diverses). Elle a fait scandale par sa vie amoureuse agitée et sa tenue masculine, mais elle a aussi pris la défense des femmes et lutté contre les préjugés d’une société conservatrice.
Née à Paris en 1804, Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil, par mariage baronne Dudevant. Élevée dans le domaine de Nohant puis dans un couvent, elle se marie pour échapper à sa famille ; de cette union malheureuse naîtront 2 enfants, Maurice et Solange. Elle rejoint à Paris Jules Sandeau avec qui elle entame une liaison. C’est avec lui qu’elle écrira son 1er roman, « Rose et Blanche ».
Amoureuse (entre autres) de Musset et de Chopin, elle marque chaque étape de son itinéraire passionnel et philosophique de récits et méditations (« Indiana », « Mauprat », « le Meunier d’Angibault—). Elle se jette dans l’action politique aux côtés de Ledru Rollin, mais les journées de juin 1848 ruinent son rêve démocratique et elle s’installe à Nohant, où elle réfléchit sur ses aventures tapageuses (« Elle et Lui ») et retrouve dans le cadre de son enfance la forme la plus durable de son inspiration, la veine rustique : « la Mare au Diable », « François le Champi », « la Petite Fadette »—
George Sand aimait recevoir et faire découvrir sa province : F. Chopin, E. Delacroix, F. Liszt, H. de Balzac, G. Flaubert, Marie d’ Agoult et bien d’autres séjournèrent à Nohant. Elle a entretenu une grande amitié avec V. Hugo mais ne l’a jamais rencontré.
Vers la fin de sa vie, elle écrit une abondante œuvre théâtrale, restée largement inédite de son vivant. Elle meurt à Nohant en 1876.
Sa demeure,à Nohant, est une grande maison bourgeoise à taille humaine où l’âme de l’écrivain est omniprésente. On peut aussi y voir le petit théâtre et le cimetière familial.
L’église de Gargilesse
Les fresques qu’on y trouve, représentatives de l’épanouissement de l’art roman en Berry, en font l’un des fleurons du patrimoine religieux français.
Gargilesse
G.Sand et A. Manceau découvrent Gargilesse en 1852, qui est classé parmi « les plus beaux villages de France. La romancière souhaita immédiatement y accueillir une « chaumière », la villa « Algira », où elle venait se ressourcer, travailler, se distraire dans un quasi-anonymat comparativement à Nohant.
Les gorges de la Creuse
On y découvre d’étonnants points de vue sur les sites paysagers et historiques qui émaillent le parcours.
La Châtre
La Châtre en Bas-Berry fait partie des « 100 plus beaux détours de France ». Ville au riche passé historique, on peut y voir encore le château (devenu musée G. Sand) , un pont médiéval, une porte gothique—Il y reste aussi d’anciennes tanneries.
Sainte Sévère sur Indre
C’est un village pittoresque, où subsistent un donjon du château édifié au 13ème siècle, une porte médiévale et une belle halle datant du 17ème siècle.
Ce village est une vraie vedette de cinéma depuis que Jacques Tati y a tourné « Jour de Fête » en 1949 : les habitants formèrent l’essentiel des figurants ; un parcours-spectacle nous replonge dans l’univers des années 1950 ; c’est un voyage visuel et sonore au milieu des décors du film dans un studio de cinéma de l’époque.