Nicole avait organisé ce jeudi 6/12/18 la visite de l’expo « La fabrique du Luxe » au musée Cognac Jay.

Petit rappel historique:

« Marchands de tout et faiseurs de rien », suivant la célèbre et peu amène sentence prononcée par Diderot dans son Encyclopédie, les marchands merciers constituent l’une des corporations parisiennes les plus importantes au XVIIIe siècle.

Le musée Cognacq-Jay organise la toute première exposition consacrée à cette corporation particulièrement codifiée et incontournable dans la diffusion de l’art et du luxe français. À travers les destins de marchands comme Lazare Duvaux ou Dominique Daguerre, le musée présente une centaine d’oeuvres d’art, de documents et d’archives illustrant les origines du luxe à la parisienne.

À la fois négociant, importateur, collecteur, designer et décorateur, le marchand mercier occupe un rôle majeur dans l’essor de l’industrie du luxe à cette époque. Personnage atypique, il entretient des liens dans la haute aristocratie et s’appuie sur un réseau international d’artistes comprenant les meilleures spécialités techniques et artistiques, qu’elles proviennent de Lyon ou de Chine.

La corporation des merciers, troisième des Six Corps, est attestée dans la capitale dès 1137 et réunit les vendeurs de toutes sortes de marchandises déjà produites ou demeurant à « enjoliver » par l’assemblage. Après trois ans d’apprentissage, l’aspirant peut devenir maître et constituer un stock extrêmement varié, entre objets d’art, ameublement et textiles ; le droit de commercer les pièces « de provenance orientale », mentionné dans leurs statuts en 1324, reste l’une des constantes jusqu’à la fin des corporations, en 1793. Toutefois, la difficulté de définir leur périmètre est perceptible à travers les procès intentés et les éditions régulièrement augmentées de leurs statuts.

Au XVIIIe siècle, deux bâtiments symbolisent l’organisation temporelle des marchands merciers.

Le Bureau de la corporation, situé rue Quincampoix, abrite les assemblées et les archives. Le bâtiment est aujourd’hui détruit, mais sa façade pourrait avoir été réalisée sur le même modèle que celle édifiée par Jacques Bruant pour les drapiers ; cette dernière est aujourd’hui incorporée dans l’architecture du musée Carnavalet-Histoire de Paris.

L’église du Saint-Sépulcre – démolie en 1790 et autrefois située rue Saint-Denis – accueille les offices de la confrérie des merciers ; lieu de sociabilité par excellence, elle abrite aussi de nombreuses autres confréries, dont les peintres, sculpteurs et graveurs.
Si les adresses prestigieuses des merciers évoluent au cours du XVIIIe siècle, le secteur couvrant la rue Saint-Honoré, les boutiques du Palais-Royal et les quais conserve la prédilection de la noblesse parisienne comme des touristes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout le monde est reparti satisfait de ce retour dans le passé et ravi d’avoir découvert de fabuleuses créations.

Merci à Claudine et Michel pour leur contributions photographiques.

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