A certaines périodes, chacun a pu observer le lac paré d’une couleur turquoise, digne des plus beaux lagons des Caraïbes.

Cette teinte est due notamment à la présence combinée de deux facteurs naturels :

  • espèce particulière de phytoplancton (sorte d’algue microscopique),
  • calcite produite naturellement dans le lac qui se fixe sur le phytoplancton.

C’est un témoignage de plus en faveur de l’amélioration de la qualité des eaux.

 

 

Lors de son passage dans la région en 1832, Honoré de Balzac avait probablement observé un tel phénomène.

Dans son roman ‘La peau de chagrin’ (chapitre 3), il fait une description romantique et précise du lac du Bourget :

Le lac du Bourget est une vaste coupe de montagnes tout ébréchée où brille, à sept ou huit cents pieds au-dessus de la Méditerranée, une goutte d’eau bleue comme ne l’est aucune eau dans le monde. Vu du haut de la Dent-du-Chat, ce lac est là comme une turquoise égarée. Cette jolie goutte d’eau a neuf lieues de contour, et dans certains endroits près de cinq cents pieds de profondeur. Être là dans une barque au milieu de cette nappe par un beau ciel, n’entendre que le bruit des rames, ne voir à l’horizon que des montagnes nuageuses, admirer les neiges étincelantes de la Maurienne française, passer tour à tour des blocs de granit vêtus de velours par des fougères ou par des arbustes nains, à de riantes collines ; d’un côté le désert, de l’autre une riche nature ; un pauvre assistant au dîner d’un riche ; ces harmonies et ces discordances composent un spectacle où tout est grand, où tout est petit. L’aspect des montagnes change les conditions de l’optique et de la perspective : un sapin de cent pieds vous semble un roseau, de larges vallées vous apparaissent étroites autant que des sentiers. Ce lac est le seul où l’on puisse faire une confidence de cœur à cœur. On y pense et on y aime. En aucun endroit vous ne rencontreriez une plus belle entente entre l’eau, le ciel, les montagnes et la terre. Il s’y trouve des baumes pour toutes les crises de la vie. Ce lieu garde le secret des douleurs, il les console, les amoindrit, et jette dans l’amour je ne sais quoi de grave, de recueilli, qui tend la passion plus profonde, plus pure. Un baiser s’y agrandit. Mais c’est surtout le lac des souvenirs ; il les favorise en leur donnant la teinte de ses Ondes, miroir où tout vient se réfléchir. Raphaël ne supportait son fardeau qu’au milieu de ce beau paysage ; il y pouvait rester indolent, songeur et sans désirs.